Dubois : "La concurrence de Melvyn aide à se surpasser, à faire plus d'efforts"

  • Lucas Dubois Usap
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TOP 14 - Titulaire à l’arrière de l’Usap pendant le Tournoi, Lucas Dubois apprécie à sa juste valeur la belle dynamique de son équipe ainsi que la sienne avant un déplacement à Pau, ce samedi. Le polyvalent trois-quarts, qui a su se relever de graves blessures par le passé, et les siens ont pris confiance et peuvent se projeter avec détermination sur la bataille pour leur maintien dans l'élite.

Comment l’Usap aborde-t-elle la dernière ligne droite de cette saison ?

Il ne reste que six matchs, nous sommes treizièmes avec trois points de retard sur Brive et dix d’avance sur Biarritz. Le but, maintenant, est de viser la douzième place pour être sûrs de se sauver et de repartir en Top 14 la saison prochaine. En sachant que sur les six rencontres à venir, il y aura Brive à la maison. Il nous faudra assurer à domicile et essayer d’aller grappiller des points en déplacements.

Le premier objectif de la saison était d’éviter la quatorzième et dernière place. C’est plus que bien parti à ce niveau-là...

On ne va pas se cacher, c’est en bonne voie. Mais mathématiquement, rien n’est encore fait. Il faut donc continuer à surveiller ce qui se passe derrière.

On a l’impression qu’il y a eu un déclic en cours de saison au sein de votre équipe. Est-ce le cas ?

Ca a commencé quand il y a eu les succès contre de grosses équipes comme Toulon et La Rochelle. Il y a surtout eu ce match de la mort à Biarritz : si l’on perdait, le BO revenait à hauteur, sinon, nous creusions l’écart. Cette rencontre nous a fait basculer dans le positif. Après, nous avons su confirmer contre Toulouse et le Racing. On sait que l’on est capable de battre des équipes du top 6 avec la manière. Ca nous donne encore plus confiance en nos moyens, notamment pour aller chercher des points à l’extérieur. Ca passera par là. Jusqu’à présent, ça n’a pas été très concluant en déplacement.

Dans le contenu, la progression est spectaculaire. Comment la percevez-vous ?

Oui, il n’y avait pas trop la manière au début. Disons que c’était balbutiant. Le fait d’avoir pris de la confiance nous aide à produire un meilleur rugby. Après, il ne faut pas oublier qu’un certain nombre de joueurs, dont je fais partie, découvraient le Top 14. On se retrouvait face à des mecs que l’on regardait à la télé. Il y a eu un temps d’adaptation, inévitablement. Le calendrier, aussi, était différent avec de longs enchaînements des matchs. On a fini par trouver notre rythme. On sait que l’on est capable de produire de belles performances, il nous faut les répéter.

En début de saison, je ne me sentais pas en concurrence avec Melvyn

Ces derniers temps, vous avez prouvé qu’un promu peut produire un rugby ambitieux…

Ce n’est pas facile parfois de prendre des risques car on sait que la moindre erreur peut coûter cher. Mais le haut niveau passe par là : il suffit de regarder les autres équipes du Top 14, elles produisent toutes du jeu. Il faut parfois sortir du plan collectif pour pouvoir créer quelque chose. Nos coachs aiment nous voir tenter des choses balle à la main. C’est ce qu’ils nous demandent même s’il ne faut pas non plus faire n’importe quoi.

Samedi, vous allez être opposés à Pau qui est une équipe qui a la caractéristique d’être joueuse…

Oui, c’est une équipe qui aime bien jouer aussi. Il faudra essayer de les contrer par notre jeu mais surtout par notre défense. Il ne faudra pas les laisser jouer dans l’avancée. Il sera aussi capital d’être réalistes car, à l’extérieur, on n’a pas cinquante occasions d’essai. Pau, c’est également un pack dense. On a une bonne mêlée, qui nous a servis contre le Racing. C’est à nous, derrière, de conclure le boulot.

Sur la période du Tournoi, vous avez pu enchaîner quatre titularisations et vous libérer. Comment vous sentez-vous ?

Vu qu’il n’y avait pas Melvyn, j’ai eu beaucoup de temps de jeu. Ca m’a permis de prendre confiance en moi et de davantage m’exprimer sur le terrain. Ce bloc de trois-quatre matchs a été positif personnellement. Les années précédentes, j’évoluais davantage à l’aile. A l’arrière, je touche plus de ballons, j’interviens plus dans la ligne. Je me régale un peu plus.

Vos prestations ont été récompensées par deux essais dont un magnifique contre Toulouse. Ce moment doit être gravé dans la mémoire ?

Celui-là m’a fait du bien. Ca faisait un moment que je n’avais pas marqué. En plus, c’est un essai individuel, je me le fais presque tout seul. Le tout devant mon public. Ca a été comme un déclic.

15’ Essai du numéro 15 Lucas Dubois pic.twitter.com/GZICMTdekF

— USAP (@usap_officiel) February 5, 2022

Vous n’espériez peut-être pas avoir autant de temps de jeu cette saison. Le bonheur de Melvyn Jaminet vous profite aussi, en un sens…

Oui, ça libère une place et ça me permet d’avoir plus d’opportunités. Sur le début de saison, j’avais joué à plusieurs reprises mais c’était plus à l’extérieur. Disons que c’est plus sympa d’évoluer à domicile.

Comment est-ce que vous vivez la concurrence de Melvyn Jaminet ?

Il faut être conscient que la place est dure à avoir. Melvyn n’est pas international pour rien. Après, ça amène à se surpasser, à faire plus d’efforts. Je n’y fais pas plus attention que ça car j’ai aussi ma polyvalence à l’aile. En début de saison, je ne me sentais pas en concurrence avec Melvyn, d’ailleurs. Désormais, je sais que je peux jouer sur les deux postes. Ca donne plus de choix au staff.

Il y a aussi de la qualité individuelle aux ailes avec Delguy, Duguivalu, Tisley, Pujol, Acebes…

On a un effectif qui est assez étoffé, effectivement. En Top 14, c’est indispensable pour pouvoir tourner sur la durée. Les dirigeants et les coachs y sont parvenus en réalisant un joli recrutement. Maintenant, il faut valider ça en atteignant l’objectif commun : se maintenir dans l’élite.

Pouvez-vous revenir un peu sur votre parcours ?

Je suis venu au rugby par la famille. Mon oncle (Pascal Bomati) a été joueur professionnel à Brive, Pau et Perpignan. Au début, j’ai commencé à XIII pendant deux à trois ans. Après, j’ai basculé à XV pour être avec les copains du village. À 15 ans, je suis parti à l’Usap. Et j’y suis resté.

Vous êtes jeune mais votre carrière a déjà eu quelques rebondissements...

Ca n’a pas été un parcours linéaire. Entre 18 et 20 ans, j’ai eu deux graves blessures aux ligaments croisés. Une fois au genou droit, une autre au genou gauche. Ca a été une période dure. J’ai eu beaucoup de doutes, de remise en question. Je me demandais si j’allais réussir à rebondir, à retrouver mon niveau, à y arriver. J’ai gardé la force mentale. Je me disais : "Si tu veux devenir professionnel, donne tout et tu verras à la fin ce que ça donne." C’est ce que j’ai fait. Et j’ai eu de la chance en ayant du temps de jeu en Pro D2. J’ai mangé mon pain noir, j’espère que ça va continuer à me sourire.

Votre oncle doit suivre ça de près...

Il regarde les matchs et l’on s’appelle de temps à autre pour faire des "debriefings". Mais il me laisse évoluer et n’intervient pas trop. Parfois, c’est moi qui l’appelle pour avoir quelques conseils.

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