L'UBB veut se retrouver au Michelin

  • Top 14 - Geoffrey Cros (Bordeaux) lors de la défaite de l'UBB à Pau
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TOP 14 - Après 4 défaites consécutives, l'Union Bordeaux Bègles, veut sur le terrain de l'ASM, retrouver sa cohésion et son élan. Un dernier coup de collier dans un cycle inédit pour une équipe girondine affaiblie.

Changer de lieu d'entraînement est toujours enrichissant. L'UBB a pu constater l'engouement qu'elle provoque, en allant travailler mardi dernier sur le terrain de Mérignac, avec des tribunes garnies d'enfants des écoles, aussi bruyant que pour un concert de Patrick Bruel. Et cet accueil chaleureux en banlieue bordelaise, ne peut que faire du bien après la défaite à domicile contre Pau. Un mauvais match, comme l'affirme le coach Christophe Urios : "Dans la saison, pour le moment, il y a Biarritz aller qui a été un très mauvais match et il y a Pau. Donc, autant, j'étais satisfait des 3 premiers matchs même si on les avait perdus ; je ne me satisfais pas des défaites. Mais je trouvais que dans l'état d'esprit, on progressait. Contre Pau, je n'ai pas vu d'équipe. On ne s'est pas bien préparé. On n'a pas su se mobiliser. Est-ce que c'est l'enchaînement, la fatigue, la facilité, j'en sais rien. Mais une chose est certaine, c'est qu'on n'a pas su se mobiliser contre Pau." L'entrée en matière est rude, mais il ne s'agit que d'un constat. Oui, l'UBB a livré certainement un des matchs les moins réussis de sa saison. Et des 4 défaites, toutes, concédées avec moins de 4 points, celle-ci reste en travers de la gorge. "Quand cela fait 4 matchs que tu ne gagnes pas, forcément que le début de semaine n'est pas aussi joyeux qu'après une victoire" souffle le 2e ligne Alban Roussel. "Surtout quand tu perds à la maison comme ça contre une équipe de Pau qui était venu au final faire un coup. Ils l'ont très bien joué. Alors, oui, le début de semaine fait un peu mal à la tête." Et le déplacement peu évident à Clermont, se profile, dimanche prochain.

Manque de gnaque

Alors le staff, les joueurs, tous cherche des solutions, mais comme l'explique le coach, il est aujourd'hui "plus un chercheur qu'un trouveur." Chacun a pourtant mis des mots sur cette baisse de régime, qui fait penser à un vilain diesel qui toussoterait méchant en période hivernale. Le groupe touché par les blessures, les absences internationales, veut avant tout se ressouder. "Ce qu'on avait très bien fait sur le match de Toulon, du Racing qui avait été un très gros match" renchérit Christope Urios. Après, cela se joue sur des détails. On n'avait pas su les gagner. Dans ce match du week-end dernier, il n'y a pas de caractère. Il n'y a rien. Parce que le match était facile. Quand dans le premier quart-d'heure, tu traverses trois-quatre fois, quand tu as des ballons portés, quand tu meurs à quelques centimètres de la ligne... Il nous a manqué cette gnaque qui fait que tu bascules les matchs. Alors, c'est de ma responsabilité parce que je n'ai pas su la donner aux mecs."

Autre point, l'équipe balbutie son rugby, joue à contre-temps. L'exemple des ballons portés contre Pau est flagrant. Julien Laïrle, le coach des avants a fait bosser le groupe, même à effectif réduit pour résoudre ce manque d'efficacité. Mais le manager bordelo-béglais n'en démords pas : "tu sais les ballons portés, c'est comme la mêlée, comme le rugby. À un moment, si tu n'as pas envie de bouffer le foie du mec en face, ça ne marche pas. Tu peux m'expliquer qu'il faut de la technique, de la précision, de l'organisation. Évidemment. On est en Top 14. Si on n'a pas ça, on a rien à foutre en Top 14. Tous les joueurs connaissent leurs rôles, savent ce qu'ils ont à faire. Après, c'est l'envie de bouffer le mec. Le maul, c'est pareil. Et quand je vois les attitudes sur les mauls ce week-end.". Idem pour les lignes arrières. Geoffrey Cros a bien sûr repéré, tout comme le staff "ces petits détails, de petites choses à régler. Après, ce n'est pas tout le système de jeu qui est remis en question. C'est le dernier geste, le petit en-avant, la petite passe de trop, ne pas surjouer."

Top 14 - Geoffrey Cros (Bordeaux) lors de la défaite de l'UBB à Pau
Top 14 - Geoffrey Cros (Bordeaux) lors de la défaite de l'UBB à Pau

Un effectif réduit à sa portion congrue

Alors même si personne ne s'en sert comme excuse, l'UBB est en effectif réduit. "Tu as vu l'entraînement, on est quinze. Après, c'est que des jeunes" signale le coach. Et effectivement, comme il l'indique avec son sens de la formule, l'équipe perd des éléments importants et n'en récupère pas. La nouvelle rechute de Matthieu Jalibert (2 mois d'absence) et celle de Thomas Jolmes s'ajoute aux indisponibilités de Jandre Marais, Cyril Cazeaux, Guido Petti, Jules Gimbert, UJ Seuteni, Pablo Uberti, Romain Buros pour ne citer qu'eux. Aussi, plusieurs joueurs ont été laissés au frigo pour les préserver, comme Vadim Cobilas, absent mardi. Difficile ainsi de pouvoir faire jouer l'alternance au niveau de la charnière, des gros et des lignes arrières. Bref, l'UBB est à bout de souffle dans ce dernier match avant les vacances. La fatigue est là, simplement : "Ce sont des mecs qui enchaînent les matchs, les entraînements. Toutes les semaines, on perd des joueurs importants. Donc, je n'ai pas envie de tirer sur l'ambulance. On n'est pas bien. Donc voilà. On fait en sorte de bien terminer ce cycle, qui est un mauvais cycle pour nous."

Se retrouver au Michelin

L'UBB n'a plus vraiment le choix. Elle doit se remobiliser pour jouer en Auvergne. Le conseil des sages, groupe des joueurs clés s'est d'ailleurs réuni lundi, conscient que les résultats sont préoccupants et surtout du manque de liant dans l'équipe. Christophe Urios l'avait mis en place pour d'autres circonstances " Mais là, en l'occurrence lundi, c'était pourquoi on a fait ça contre Pau. Je trouvais que depuis le début de la saison, on était à l'abri de ça. Franchement, ce que font les mecs depuis le début de la saison, il n'y a pas grand-chose à jeter. Même si sur les trois derniers matchs, on n'est pas bon dans notre rugby. Mais on s'est expliqué. Le match de Pau, je ne sais pas l'expliquer. Si ce n'est qu'on s'est mal préparé. J'avais besoin de leur dire ce que je pensais, de partager avec eux ce moment."Aller à Clermont défier l'ASM peut-être une belle occasion de se ressouder face à la furia auvergnate.

Les joueurs veulent d'abord se retrouver. Alban Roussel le confirme : "On va d'abord tout faire de notre côté sans trop les regarder, ou se soucier d'eux. On va se concentrer sur notre défense, notre cohésion, notre plan de jeu". Idem chez Geoffrey Cros qui acquiesce : "Ce qui s'est passé la saison dernière et la saison d'avant, c'est à oublier. Il faut se retrouver, raviver cette étincelle. Se retrouver en tant qu'équipe et que groupe. Être propre et en place sur le terrain. Retrouver cet esprit d'équipe et ces valeurs qui nous animaient depuis le début de la saison et qu'on avait peut-être un peu perdues ces derniers matchs." L'opération s'avère difficile face à une équipe qui a su battre le LOU, autre prétendant au podium. Christophe Urios l'a certainement indiqué à ses joueurs : "C'est une équipe qui n'a pas droit à l'erreur. Nous, aujourd'hui, on est premier. Mais du 1er au 9e, tu perds 2 matchs et tu peux te retrouver 9e. Là, il faut que tout le monde ait bien conscience de ça. Mon discours, c'est celui-là." Pour ce dernier match avant les vacances, l'Union saura si elle a retrouvé cette flamme qui l'animait cet automne. Avec une équipe forcément hybride, le défi est relevé...

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