Ils tirent leur révérence : Guirado, le soldat devenu capitaine

Par Rugbyrama
  • Top 14 - Guilhem Guirado (Montpellier)
    Top 14 - Guilhem Guirado (Montpellier)
  • Guilhem Guirado entouré de Nicolas Mas et Perry Freshwater, en demi-finale du Top 14 saison 2008-2009.
    Guilhem Guirado entouré de Nicolas Mas et Perry Freshwater, en demi-finale du Top 14 saison 2008-2009.
  • Avec Toulon, Guilhem Guirado son premier titre européen.
    Avec Toulon, Guilhem Guirado son premier titre européen.
  • Guilhem Guirado célèbre son deuxième Brennus.
    Guilhem Guirado célèbre son deuxième Brennus.
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - Partir sur un Bouclier de Brennus est l’apothéose d’une carrière de rugbyman. Un sentiment qui a sans doute un peu plus de saveur pour Guilhem Guirado. Pour son dernier match bandeau sur la tête, l’homme aux plus de 330 matchs en Top 14 a connu un sentiment de délivrance après une carrière entre sommets et abîmes.

Ses aptitudes naturelles de guerrier ont conduit Guilhem Guirado à une belle et riche carrière. Formé à Arles-sur-Tech, au cœur des Pyrénées-Orientales, le futur talonneur international rejoint le centre de formation de Perpignan avant de faire ses débuts professionnels avec l’USAP lors de la saison 2006-2007. Il est notamment cajolé par l’expérimenté Marius Tincu, talonneur en chef des Catalans au milieu des années 2000.

Le natif de Céret s’est endurci aux côtés de l’international roumain. En gagnant chaque saison plus de temps de jeu, l’enfant de la Catalogne est définitivement rentré dans la rotation en 2007, à l’aube d’une saison étincelante pour les Sang et Or.

2006-2014 : Les montagnes russes catalanes

Derrière Tincu, Guirado s’impose comme le numéro 2 au talon. Lors de la saison 2007-2008, le jeune talonneur engrange les bonnes performances au point de taper dans l'œil de Marc Lièvremont, fraîchement nommé sélectionneur après le mandat Laporte. Guilhem Guirado est même appelé pour le Tournoi des Six Nations 2008. Remplaçant face à l’Italie, le Perpignanais effectue sa première cap au stade de France contre les Transalpins.

Guilhem Guirado entouré de Nicolas Mas et Perry Freshwater, en demi-finale du Top 14 saison 2008-2009.
Guilhem Guirado entouré de Nicolas Mas et Perry Freshwater, en demi-finale du Top 14 saison 2008-2009.

En club, Guirado s’installe peu à peu dans la rotation et participe pleinement aux trois saisons pleines de Perpignan. Entre 2008 et 2010, il participe à une demi-finale, au titre de 2009, et est titulaire lors de la finale perdue un an plus tard. Une première désillusion pour celui qui incarne mieux que personne le futur de l’USAP. Après cette déception, Guirado devient le talonneur numéro 1 mais les résultats baissent en Catalogne.

Perpignan ne retrouvera plus les phases finales du Top 14 et descendra en Pro D2 à l’issue de la saison 2013-2014. Un déchirement pour Guilhem Guirado, nouveau leader du groupe et à la pointe du combat des Catalans. L’enfant du club termine sa carrière perpignanaise avec plus de 200 feuilles de matchs. Pour le dernier match de la saison à Clermont, Guilhem Guirado s’effondre en larmes dans les bras de Patrick Arlettaz avant de partir à Toulon, club où il retrouvera les sommets.

2014-2019 : nouveau taulier de l’équipe de France

En arrivant sur la Rade, Guilhem Guirado s’impose directement comme l’un des leaders du pack toulonnais, aux côtés de Carl Hayman, Bakkies Botha ou Ali Williams. Dès sa première saison dans le Var, le Catalan lève la Coupe d’Europe à Twickenham. Cinq ans après son premier Brennus, Guirado monte sur le toit de l’Europe et acquiert un nouveau statut : celui de capitaine de l’équipe de France. Après la Bérézina du Mondial 2015, Guirado prend le brassard dès le Tournoi 2016.

Dans le creux de la vague, l’équipe de France de la décennie 2010 peine à enthousiasmer le public et n’arrive pas à enclencher de bons résultats sur la durée. Le capitaine courage du XV de France fait toujours parler sa rigueur et sa férocité sur le terrain. À Toulon, Guirado continue d’incarner la domination du RCT avec une nouvelle finale de Top 14 en 2016… à nouveau perdue pour le Catalan, au Camp Nou. La saison d’après, les Varois reviennent en finale et perdent à nouveau.

Avec Toulon, Guilhem Guirado son premier titre européen.
Avec Toulon, Guilhem Guirado son premier titre européen.

Troisième défaite en finale pour Guirado. À 31 ans, le talonneur a manqué une belle occasion d’ajouter une ligne à son palmarès déjà bien fourni. Les deux dernières saisons toulonnaises sont plus poussives, avec une élimination en barrage en 2018 et une neuvième place sans saveur l’année suivante. Après six années passées dans le Var, Guilhem Guirado fait ses valises direction Montpellier pour finir en beauté une carrière riche.

2019-2022 : à Montpellier, le chemin tortueux vers un second Brennus

Après son dernier match en Bleu lors du Mondial 2019, la parenthèse montpelliéraine débute de la pire des manières. Pour son premier match sous le maillot des Cistes, le talonneur se blesse gravement au biceps et manque toute la saison 2019-2020, annulée ensuite à cause du Covid-19. L’aventure en bleu et blanc commence donc réellement au début de l’exercice 2020-2021. Une nouvelle saison cauchemar se profile, cette fois sur le plan collectif.

Le MHR lutte pour le maintien jusqu’à la fin de la saison mais réussit tout de même à ramener une Challenge Cup dans l’Hérault. Un titre permettant aux Montpelliérains de lancer parfaitement une saison 2022 historique. Pour la dernière saison de Guirado, le MHR offre une sortie royale au talonneur. Un parcours constant en Top 14 permet aux Cistes de boucler la saison 2021-2022 à la deuxième place. Qualifiés en finale aux dépens de Bordeaux-Bègles, Montpellier s’offre le Castres olympique après une finale parfaite.

Guilhem Guirado célèbre son deuxième Brennus.
Guilhem Guirado célèbre son deuxième Brennus.

Pour Guilhem Guirado, son ultime match se termine sur une commotion cérébrale avant de célébrer un deuxième Brennus plein d’émotions. "Je pars, dignement, fièrement. (…) J'ai dû attendre treize ans pour avoir un deuxième Brennus et avant ça, je me suis cassé les dents et j'en ai pleuré avec deux finales perdues (...) Je n'ai jamais cru que je pourrais regoûter au moins à une finale, voire à un sacre. Comme quoi, dans la vie, il faut toujours s'accrocher, repousser ses limites, croire en ses rêves."

Par Clément LABONNE

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