Hériteau : "On ne s’est pas mis en danger à Perpignan"

Par Rugbyrama
  • Julien Hériteau - Toulon
    Julien Hériteau - Toulon
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TOP 14 - Le trois-quarts centre toulonnais est revenu sur la défaite frustrante à Perpignan (12-9) et s’est déjà tourné vers le déplacement à Castres samedi. L’ancien Agenais de 27 ans a aussi évoqué la situation difficile de son club formateur et a raconté son "bonheur" lors de sa première cape avec les Bleus en Australie cet été.

Julien, comment expliquez-vous cette défaite contre l’USAP ?

C’est compliqué. C’était un match particulier dans le contexte de Perpignan. Nous avons voulu faire un jeu restrictif qui n’a pas fonctionné. Il aurait fallu plus de qualité dans le jeu au pied notamment dans l’occupation. Nous avons été moins bons que Perpignan là-dessus et c’est ce qui explique notre défaite. Après, dans l’état d’esprit, on était bien et plutôt bon défensivement. Nous avons décidé de ne pas produire du jeu et ça s’est peut-être retourné contre nous. Nous avons aussi eu une occasion que l’on ne met pas au fond.

Pourquoi avez-vous choisi de proposer ce "jeu restrictif" ?

Parce qu’on savait que Perpignan allait nous proposer ce jeu-là. C’est une équipe qui se base beaucoup sur le défi physique, qui est dure sur l’homme. Il fallait répondre là-dessus et les mettre sous pression en renvoyant au pied, s’appuyer sur notre rideau défensif fort et exploiter de possible contre-attaque. Nous étions à fond sur notre tâche défensive car nous savions qu’en ne concédant pas d’essai, nous nous rapprochions de la victoire.

Nous avons eu des opportunités mais on ne les a pas saisis parce que nous sommes trop restés dans ce cadre. On ne s’est pas mis en danger. On s’était aussi dit que Perpignan ne pourrait pas tenir ce rythme tout le match et peut-être que ça allait créer des brèches en fin de match. Il y avait une grosse intensité au niveau des avants et je pense qu’à partir de la 60e minute il y avait des mecs fatigués. Il y avait des trous et des brèches à prendre mais on n’a pas modifié notre jeu pour aller marquer un essai.

Après une année gâchée par les blessures à l’épaule, quels sont vos objectifs cette saison ?

J’ai donné sur les blessures alors maintenant je veux jouer, engranger le maximum de matches pour retrouver du plaisir déjà. Le Covid et les opérations, ça mine un peu. En plus, nous n’avons pas été qualifiés la saison dernière donc c’était encore plus dur. Je travaille aussi un peu plus le jeu au pied car il faut que j’essaie de l’utiliser un peu plus.

Cela fait aussi plus d’un an et demi que vous n’avez pas marqué, vous y pensez ?

Non, pas trop. La priorité c’est de jouer. Après, j’espère marquer bientôt parce que ça fait toujours plaisir mais je préfère faire marquer le copain que de mettre un essai.

Vous arrivez en fin de contrat cet été, quel est votre souhait pour votre avenir ?

Pour l’instant, je ne sais pas. C’est vrai que ça arrive vite. Je veux retrouver du jeu et du rythme avec l’équipe. Après on verra. La première saison était bien partie mais il y a eu la Covid puis j’ai été opéré deux fois de l’épaule et j’ai l’impression de ne pas avoir vu le temps passer.

Quel regard portez-vous sur la situation du SU Agen, votre club formateur ?

Je ne sais pas si on s’attendait à ce début de saison. Il ne va pas falloir rester dans cette situation parce que c’est un club historique. Après, je regarde ces dernières années et nous sommes quand même pas mal de mecs à être partis du club. Je connais encore quelques gars et c’est triste de les voir dans cette situation. J’espère qu’ils vont se refaire la cerise. La saison est longue. Il faut un déclic mental. Ils sont dans une spirale négative et il faut qu’ils en sortent au plus vite.

Avec le recul, quel souvenir gardez-vous de votre première cape avec les Bleus cet été lors de la tournée en Australie ?

Il y avait pas mal d’émotion (qui se lit encore sur son visage quand il y repense). C’est vraiment particulier. Il n’y avait pas la famille dans les tribunes mais je sais qu’ils étaient devant leur télévision donc c’était déjà un moment énorme. Ce n’est que du bonheur. Même si ce n’était que 20 minutes, c’était déjà un moment énorme. Après on en veut toujours plus. Ça donne forcément envie d’y revenir mais je sais qu’il y a du monde à ce poste, avec beaucoup de mecs performants.

Vous vous sentez encore loin d’eux ?

Il y a quand même une marche. On connaît la hiérarchie on ne va pas se voiler la face. Il y a des mecs installés qui ont beaucoup joué. Même en Australie, il y avait des joueurs devant moi : Jonathan Danty, Arthur Vincent ou encore Pierre-Louis Barrassi. Quand je regarde cette tournée, il y a des joueurs qui ont été repris match après match donc dans la tête des sélectionneurs il y a déjà une hiérarchie bien faîte. Je sais où j’en suis et ma progression passe par du boulot et de bonnes performances avec Toulon.

Après votre défaite à Perpignan, le déplacement à Castres s’annonce encore plus périlleux...

On risque de vivre quelque chose de semblable à ce qu’on a vécu à Perpignan. Castres est très bon dans ce registre. Il va falloir être encore meilleur défensivement et plus efficace dans notre jeu au pied et sur les réceptions parce qu’ils mettent beaucoup de pression. Ensuite il faudra être des tueurs dans le camp de Castres parce qu’on n’aura pas des masses d’occasions. Ça va être dur, mais si on remet l’engagement qu’on a mis ce week-end, on a des chances de les embêter.

Êtes-vous revanchard après la défaite la saison dernière à Pierre-Fabre (46-24) qui vous a coûté la qualification ?

J’allais le rajouter ! Ce qui s’est passé l’année dernière est un scandale. Quand tu mènes de 17 points et que tu perds en prenant plus de 45 points c’est dramatique. Il n’y a pas eu la qualification donc nous avons une autre image à montrer à Castres. Nous ne pouvons pas rester là-dessus.

Propos recueillis par Tristan Arnaud

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