Villière : "Le Grand Chelem m’a donné envie de regagner en bleu et à Toulon"

Par Rugbyrama
  • XV de France - Gabin VIllière face aux All Blacks.
    XV de France - Gabin VIllière face aux All Blacks.
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TOP 14 - L’ailier casqué, Gabin Villière, a récemment reçu un Oscar Midi Olympique pour clôturer une année exceptionnelle avec le XV de France et le RC Toulon. Il s’est confié à propos de sa nouvelle notoriété, sa blessure en finale de Challenge Cup, et ses objectifs en bleu et en Rouge et Noir.

Vous mettez toujours en valeur le collectif, et pourtant, avec cet Oscar du Midi Olympique, vous êtes encore dans la lumière de façon individuelle. Quels sentiments prédominent ?

C’est toujours chouette. Mais, comme d'habitude, tout seul, ça n’aurait pas été possible. Je dois ça à la grosse dynamique en équipe de France et à Toulon, en deuxième partie de saison. La force collective, on la trouve aussi dans toutes les individualités au sein des groupes. Je ne réalise jamais. Je suis toujours surpris, et je ne m’attends presque jamais à rien. J’essaie de gravir, à mon rythme, toutes les marches. Et c’est comme ça que je suis passé de la Fédérale 2 à l’équipe de France et à Toulon.

Malgré vous, avez-vous le sentiment d’être devenu un porte-drapeau d’un rugby différent, et un exemple pour les gamins ?

Je suis heureux de rester moi-même, d’avoir un profil atypique en tant qu’ailier. Je veux donner de l’espoir à des jeunes qui n’y croient pas vraiment, ou qui se disent que ce n’est pas possible parce qu’ils évoluent dans un petit club jusqu’à 16 ans. Si ça l’est, il faut y croire ! Si je peux donner un peu de ça, c’est une immense fierté et un plaisir énorme.

Comment gérez-vous cette notoriété ?

Je n’ai pas explosé en une ou deux années en vérité (rires). Depuis Rouen, il y a bientôt dix ans, je me considère déjà au haut-niveau. Je n’ai rien lâché, et à chaque fois, j’ai su m’imprégner des exigences et de ce qu’il y a autour pour progresser. La notoriété ne sera jamais une contrainte. J’avais déjà un petit succès à Rouen, maintenant, c’est un peu plus important (rires). Mais tout ne s’est pas déroulé en un jour. Ça a été progressif. Puis, vous savez, j’ai toujours des yeux d’enfant. Je me souviens quand j’étais de l’autre côté, et maintenant, je veux rendre à tout le monde.

Gabin Villière obtient l’Oscar Midi Olympique des mains du directeur délégué du Midi Olympique Emmanuel Massicard ! Bravo Gabin ???⚫️ pic.twitter.com/biOQYlIx3e

— Midi Olympique (@midi_olympique) August 29, 2022

Quand vous tournez le regard sur votre année passée, quel mot vous vient à l’esprit ?

Incroyable. Je ne sais pas si je réalise tout, mais je profite des choses. Je ne veux finir avec aucun regret à la fin de ma carrière. C’est mon maître-mot au quotidien. Pour ça, il faut tout donner, tout le temps. Je veux toujours m’améliorer, je suis dans un cercle vertueux. Alors, toutes les semaines et tous les mois, j’essaie de me donner au maximum. Ça m’aide à avancer, à progresser. Tout le reste, comme la notoriété, je ne me prends pas la tête avec ça.

Qu'est-ce que le Grand Chelem a changé sur le Gabin Villière du quotidien ?

Ce sont des moments uniques dans une vie. J’ai fêté le Grand Chelem de façon intense pendant deux jours. Ce n’est peut-être rien pour vous par rapport à la dureté de la tâche. J’en ai profité en équipe. Quand on se retrouve avec les mecs qui ont participé à ce titre, on en rediscute. Maintenant, je n’ai plus besoin d’en profiter des mois plus tard. En vérité, le Grand Chelem m’a donné envie de retourner à l’entraînement pour regagner en bleu et à Toulon. Avec le RCT, j’en ai vraiment envie. On a un putain de groupe, et on se doit d’aller chercher quelque chose pour ce club et nos supporters.

Justement, vous êtes passé proche de ce bonheur en échouant en finale de Challenge Cup. Ce soir-là, vous avez été victime d’une blessure. On ne vous a pas entendu sur le sujet, ni revu sur les terrains depuis. Comment avez-vous vécu ce marqueur malheureux de votre saison ?

Ça a été un moment horrible. Très dur. J’ai eu le sentiment d’abandonner mes partenaires. J’ai eu le sentiment de lâcher le groupe. Je n’y croyais pas... J’ai eu beaucoup de mal à digérer ce moment, notamment la première semaine. Après, j’ai eu la chance de rapidement voir des chirurgiens et de connaître les délais pour revenir à la compétition. Maintenant, je vois le positif. Je me suis ressourcé aussi bien physiquement que mentalement. J’en avais besoin. J’ai également profité de mes proches, et pris du temps pour moi. J’ai du mal à trouver ce temps durant la saison et de faire ces dernières choses. Les saisons sont longues et complètes, et la frustration a été digérée en positif.

Présents lors de la causerie de rentrée de la LNR, Damian Penaud et Gabin Villière ont confié regarder avec ambition les prochains Jeux olympiques, qui se dérouleront à Paris en 2024.https://t.co/SRFYPtCBrS

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) August 29, 2022

Où en êtes-vous de votre convalescence ?

Il me manque encore trois ou quatre semaines. J’ai été contraint de me faire de nouveau opérer car j’avais des gênes dans ma cheville. Le plus dur est fait. Je suis terriblement déçu de ne pas être là pour le début de saison. Mais, je me devais de revenir à 100%. La saison sera longue, et dure avec peut-être l’enchaînement de la Coupe du monde. Je veux prendre soin de mon corps pour être au maximum de mes capacités à Toulon et en équipe de France. Il le faut pour gagner des titres. Je suis là pour ça, et pas seulement pour jouer au rugby tous les jours.

De façon spontanée, vous avez évoqué la Coupe du monde. Est-ce que vous y pensez tous les jours ?

Pas forcément tous les jours, mais de façon très régulière. Cette Coupe du monde, elle me fait changer beaucoup de détails dans mon quotidien notamment dans l’alimentation, et la façon de s’entraîner. Je me dois de repousser mes limites car ce genre d’événement se joue sur des détails. Ça sera important d’être prêt pour la Coupe du monde, car après, ça sera trop tard et je ne veux pas avoir de regrets. La prochaine, je ne sais même pas si j’y serais. Quatre ans, c'est tellement loin. Alors, je mets toutes les chances de mon côté pour cette Coupe du monde en France.

Propos recueillis par Mathias Merlo

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