Szarzewski : les contours d’une méthode

  • Top 14 - Dimitri Szarzewski (Racing 92)
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TOP 14 - Si la défense du Racing 92 est aujourd’hui l’une des plus solides du championnat, c’est en partie grâce au travail accompli au quotidien par Dimitri Szarzewski.

Dimitri Szarzewski a dû se faire le cuir, avant de se faire une place dans le staff de Laurent Travers. Après avoir entraîné les cadets Gaudermen et les Espoirs du club francilien, l’ancien talonneur du XV de France (38 ans, 83 sélections) fut donc nommé au printemps 2020 entraîneur de la défense francilienne, en lieu et place de Chris Masoe. À ce poste, le Tsar a rapidement levé les doutes quant à ses compétences et, alors que le Racing s’apprête à recevoir l’Union Bordeaux-Bègles, le club francilien incarne la deuxième meilleure défense du Top 14 derrière La Rochelle, en termes d’essais encaissés (15). "La défense est un secteur de jeu que j’ai toujours apprécié, nous confie-t-il aujourd’hui. Quand j’étais joueur, le premier plaquage du match servait toujours à me rassurer."

Au fil des mois, Dimitri Szarzewski a posé sa griffe sur un système défensif imaginé au départ par Ronan O’Gara, peaufiné par Chris Masoe et dont les dernières touches ont été cette saison apportées par l’ancien capitaine du club. "La défense est primordiale dans le sens où elle définit d’abord l’état d’esprit d’une équipe, poursuit-il à présent. Elle permet aussi de marquer l’adversaire, d’obtenir les ballons les plus dangereux sur turn-over et mettre des points en poussant l’adversaire à la faute." Au Plessis-Robinson, Dimitri Szarzewski fait à la fois travailler la technique de plaquage des joueurs du Racing ("le plaquage de face, de côté ou en poursuite", précise-t-il, mais aussi le contre en touche comme le duel aérien, puisque la lutte sous les ballons hauts fait également partie du panel défensif d’une équipe de rugby.

Il réalise actuellement sa onzième saison avec le club francilien ??https://t.co/nw2Wrg0yaz

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) November 27, 2021

"Les garçons bossent bien, poursuit-il. Je suis néanmoins convaincu qu’il nous reste encore une marge de progression importante : l’adversaire a le droit d’être bon mais cette saison, nous avons encaissé trop d’essais en première main. Ce sont des points trop faciles. Ce n’est plus possible". Et ça ne pardonnera pas face à l’UBB, la deuxième attaque du championnat derrière Toulouse, au niveau des essais marqués (29). "Je ne vais pas vous livrer les clés de notre plan défensif pour ce week-end, enchaîne-t-il maintenant, mais face à cette équipe bordelaise qui prend souvent le dessus sur ses adversaires dans le défi physique, il nous faudra avant tout être irréprochables à l’impact."

"Maillot du meilleur défenseur"

Pour cela, les Racingmen compteront vraisemblablement sur les retours à la compétition d’un grand nombre de leurs blessés, qu’ils se nomment Teddy Baubigny, Eddy Ben Arous, Baptiste Chouzenoux, Wenceslas Lauret ou Virimi Vakatawa. S’il est désormais rompu à sa nouvelle routine, Dimitri Szarzewski a encore du mal à évacuer l’angoisse inhérente au préposé du banc de touche. "C’est ce qui m’a le plus ennuyé, au départ. Joueur, je pouvais évacuer la pression sur le premier impact. En tant que coach, tu n’as pas d’autre choix que te ronger les sangs. Ces derniers mois, je me rends également compte que ce boulot d’analyse prend un temps fou. Des jours de repos, je n’en ai quasiment plus."

Soucieux de donner une dimension ludique à son travail de fond, Dimitri Szarzewski a depuis le début de saison imaginé un système de récompenses pour les défenseurs les plus assidus de l’équipe. Il conclut ainsi : "Après chaque match, j’établis différents critères de performance. Le joueur ayant atteint 90 % de réussite au plaquage ou celui ayant coûté le moins de points sur ses actions défensives reçoit des mains du staff le maillot du meilleur défenseur. Il le porte toute la semaine, avant de le remettre en jeu." Cette saison, les plaqueurs les plus prolifiques du groupe francilien se nomment Ibrahim Diallo (85 plaquages) et Yoan Tanga (83 plaquages). Seront-ils un jour rattrapés ?

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