Urios : "Quand Jalibert s’est arrêté, on a senti que tout le monde regardait ses chaussures"

  • Top 14 - Christophe Urios (Bordeaux-Bègles)
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TOP 14 - Le manager de l’Union Bordeaux-Bègles, Christophe Urios, tentait de garder son sang-froid après la défaite inattendue de ses hommes face à Pau, ce samedi. Mais le constat est là, terrible : l’UBB a perdu pour la quatrième fois de rang et la deuxième fois de suite à domicile.

Cette défaite est-elle douloureuse ?

Oui, comme les trois qui ont précédé. On aurait pu gagner contre Pau aujourd’hui même sans être flamboyants. À la 76e, on marque un essai qui aurait pu être décisif, mais l’essai a été refusé et dans la foulée, Pau a marqué. C’est comme ça.

Quels sentiment domine chez vous ? La colère ? La frustration ?

Non, je ne suis pas en colère. J’ai de la frustration, oui. Je suis préoccupé par une chose. La façon dont nous pourrions retrouver la marche avant. Je pourrais dire plein de choses ce soir, mais je ne dirai rien. Je préfère rester concentré sur ce qu’on a à faire. On ne joue pas bien, on n’est pas prêts physiquement, pas prêts dans notre rugby. Il faut qu’on s’améliore là-dessus. C’est mon boulot de trouver la solution.

Le forfait in extremis de Matthieu Jalibert, ne vous a pas arrangé, non ? Et ce n’est pas la première fois en plus...

En plus ! C'est vrai, c’est une question d’habitude. C’est le troisième joueur de suite qu’on perd à l’échauffement. Je n’avais jamais vu ça.

Il y a toujours cette faiblesse dans les zones de marques dont vous parlez souvent. Est-ce un problème de patience, de technique ?

On n’est pas bons, c’est tout. En première mi-temps, on a pensé faire des mauls, on se croyait meilleurs qu’eux là-dessus, mais ce ne fut pas le cas. À l’image du dernier ballon-porté, ou nous n’avons pas su marquer. Nous n’arrivons pas à inverser le cours de la saison, le cours des choses. On n’a pas le supplément d’âme nécessaire. En plus, on perd des joueurs à l’échauffement. Et puis, nous avions encore six ou sept grippés ce matin. Mais ce n’est pas ça qui a fait que nous n’avons pas saisi les trois ou quatre occasions qu’il était possible de convertir. Mon sentiment global, je vais vous dire, c’est que je suis tourné vers la suite.

Mais y a-t-il de l’inquiétude ?

Non, je ne suis jamais inquiet. Je crois au travail qu’on fait.

Toulon remporte le match de la peur?
La Rochelle largement ✌️
L'USAP prend le bonus ?
Pau fait l'exploit à Bordeaux ?

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— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) March 5, 2022

Votre capitaine, Jefferson Poirot a estimé que l’équipe ne progressait pas….

Elle ne progresse pas, c’est sûr. Elle recule, même. Mais je reviens sur le mot "inquiet". Ça veut dire quoi inquiet ? Que je ne croirais pas à ce qu’on fait… Je ne suis pas inquiet. Il nous manque beaucoup de monde, on en récupère et on en perd aussitôt. Alors, je nous trouve usés par l’enchaînement de cette série. Je ne vais donc pas taper sur mes joueurs, parce que ce n’est pas le moment, même si nous ne sommes pas bons… Mais c’est mon job de trouver la solution. Il nous reste encore un match, à Clermont, pas simple pour se refaire la cerise. Il faut rester ensemble, ne pas s’éparpiller. C’est le danger.

Nous vous avons senti traversés comme rarement en défense au ras ou au milieu de terrain...

Oui, même s’ils n’ont pas été très dangereux. Mais physiquement, nous n’étions pas au niveau, on ne se déplaçait pas vite. Mais Pau était construit pour nous manœuvrer comme ça, en faisant du jeu. Ils nous avaient vu moins performants physiquement ces dernières semaines. Ils ont appuyé là où ça fait mal.

Comment relancer l’équipe physiquement ?

Toujours la même question… Faut-il travailler plus au risque de blesser les joueurs ? Faut-il travailler différemment ? Je pense qu’il faut sortir de ce qu’on fait habituellement. On ne va pas faire de la danse classique évidemment, mais il faut tenter des choses nouvelles, des choses qui surprennent et qui donnent de l’enthousiasme. J’avais de mauvaises sensations au sujet de ce match depuis le début de la semaine, même si les retours de François Trinh-Duc et de Matthieu Jalibert avaient amené de la qualité dans les entraînements. Mais il n’empêche, j’avais des mauvais pressentiments, je l’ai dit aux joueurs.

Cette inefficacité dans la zone de marque s’est vue sur les premières actions. Est-ce que ça vous a fait douter ?

Non, je ne crois pas. Je crois plutôt que ces situations manquées montrent plutôt les carences du moment que des doutes. On n’a pas douté aujourd’hui à mon avis. On a juste été lisibles, pas en place. Quand on avance sur quarante mètres, une équipe qui est en forme doit marquer. C’est une question de supplément d’âme et de fraîcheur physique. À moi de les faire retrouver.

Revenons sur le cas de Matthieu Jalibert. Souffre-t-il toujours de la même blessure ?

En tout cas, ce sont les mêmes zones. Matthieu, c’est un vrai problème, pour lui et pour nous. En plus, dans la semaine, il a été grippé. Est-ce que ça a joué ? Quand il s’est arrêté, cet après-midi, juste avant le match, on a senti que tout le monde regardait ses chaussures.

Au fait, vous êtes toujours leaders, puisque Montpellier a perdu…

Oui, c’est la classe (rires). On se contente de ça, sauf si ce soir (samedi N.D.L.R.), Lyon gagne à Clermont.

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