Castres, dans les coulisses d'un braquage à mains armées

  • Les Castrais ont réussi l'exploit de faire tomber les Clermontois
    Les Castrais ont réussi l'exploit de faire tomber les Clermontois
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - Ce sont deux initiatives dictées par les joueurs contre l’avis de leur staff, sur des pénalités à 5 mètres, qui ont permis au CO de l’emporter au Michelin. Comme quoi le jeu peut encore parfois appartenir à ses acteurs, et c’est très bien ainsi...

Il fallait peut-être le voir comme un signe, finalement. On parle évidemment de cette séquence qui fit le tour de la "buzzosphère", où l’on voyait les avants tarnais déménager manu militari une pauvre Golf blanche qui empêchait leur bus de négocier un virage à la sortie de leur hôtel sur l’avenue de la République, au moment de se rendre au stade pour la mise en place de veille de match. "Quand ils ont vu que ça ne passait pas, ce sont les gros qui ont décidé de soulever la voiture pour permettre au bus de tourner, nous confiait Pierre-Henry Broncan. Moi, j’avais un peu peur que l’un d’eux se blesse ou se coince le dos mais ils y sont finalement arrivés sans problème. Ils ont d’ailleurs bien fait les choses puisqu’après que notre bus fut passé, ils ont remis la voiture en place." Histoire de ne pas laisser de traces sur leur passage, comme des gentlemen cambrioleurs.

Sans armes, sans haine, ni violence ? En matière de haine et de violence, au vu des impacts assenés sur la pelouse et des bordées de sifflets qui accompagnèrent chaque intervention de Rory Kockott auprès de l’arbitre Cédric Marchat, on repassera. Quant aux armes ? Là encore, à la vision des deux essais inscrits par Cocagi et Kornath sur des pilonnages en règle après deux pénalités jouées à 5 mètres de l’en-but clermontois, on pourrait volontiers parler d’attaques à mains armées…

Kockott :"on est assez grands pour assumer nos décisions"

Le plus drôle, dans le cas de ces deux actions ? Il est que, comme au moment de déménager sur le trottoir la désormais célèbre Golf blanche de l’avenue de la République, les joueurs castrais se sont à chaque fois affranchis des choix de leurs entraîneurs. En passant délibérément outre ses consignes en première période, tout d’abord, puisque Pierre-Henry Broncan aurait préféré de ses hommes qu’ils prennent sagement les trois points avant de rentrer aux vestiaires plutôt que d’engager un incertain bras de fer avec l’ASM.

Et bien sûr en deuxième mi-temps, où bien des équipes auraient probablement choisi de prendre les points du match nul plutôt que de tenter le diable en défiant Clermont dans le money-time. Le staff laissant cette fois-ci pleinement son choix à ses joueurs, bien conscient que tout ce qu’il aurait pu demander n’aurait pas été écouté par ses fortes têtes. "Nous sommes assez grands, il y a des joueurs assez expérimentés dans ce groupe pour comprendre les conséquences des décisions que nous prenons sur le terrain et pour les assumer, glissait après la partie le capitaine Rory Kockott. Nos choix ont payé mais si ça n’avait pas été le cas, on aurait tout autant assumé. L’essentiel, quand on prend une décision, c’est que l’ensemble du groupe ait confiance en ce choix. On a aussi des convictions quant à ce que nous sommes capables de faire et quand on peut réaliser certaines choses."

"Si Exeter le fait, pourquoi pas nous ?"

Anarchie ? République des joueurs ? Certainement pas. Bien au contraire, le fruit de la dynamique mise en place par Pierre-Henry Broncan, tout heureux de voir son équipe croire en elle et prendre son destin en main. "Ce sont les joueurs qui sont sur le terrain et ressentent le mieux les choses, on essaie de les responsabiliser au maximum par rapport à ça. Ils sont en confiance parce que nous étions sur une bonne phase en fin de saison dernière et que nous avions marqué pas mal d’essais comme ça. Si Exeter y arrive en Angleterre, pourquoi pas nous en France ? On croit en nous et en ce système."

Et cela même si, contre Pau, l’efficacité n’avait pas été au rendez-vous. "La semaine dernière, nous sommes allés dix-huit fois dans les 22 mètres adverses et sept fois dans les 5 mètres pour un seul essai marqué. C’était un axe de travail pour nous à Clermont et on s’est plutôt bien repris." De quoi inciter les fortes têtes du CO à continuer d’évoluer les armes à la main, forts de cette incroyable dynamique de confiance…

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