C'est qui le plus fort ? Arata - Paillaugue, duel tout neuf

Par Rugbyrama
  • Santiago Arata et Benoît Paillaugue disputeront la finale du Top 14 ce vendredi (20h45).
    Santiago Arata et Benoît Paillaugue disputeront la finale du Top 14 ce vendredi (20h45).
  • Santiago Arata (Castres Olympique).
    Santiago Arata (Castres Olympique).
  • Top 14 - Benoit Paillaugue (Montpellier) à la libération de balle
    Top 14 - Benoit Paillaugue (Montpellier) à la libération de balle
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - Adversaires ce vendredi soir (20h45) en finale du Top 14, le Castrais Santiago Arata et le Montpelliérain Benoît Paillaugue ont connu des trajectoires différentes cette saison. Le premier s'est imposé comme titulaire au CO, là où le second est revenu d'une longue blessure en avril. Duel inédit entre deux demis de mêlée fougueux qui n'ont encore jamais démarré un match l'un face à l'autre.

Le CV

Santiago Arata : L'international uruguayen (25 ans, 45 sélections) arrivé à Castres en 2020 incarne le renouveau au poste de numéro 9 dans le Tarn, où il s'est engagé jusqu'en 2024. Formé au Old Christians Club de Montevideo, en Uruguay, puis passé par le club américain des Sabercats de Houston, avant un retour au pays dans le club de Peñarol, Arata (1m74; 73kg) a disputé 19 matchs lors de sa première saison au CO l'an passé. L'exercice 2021-2022 lui a permis de franchir un palier, avec 23 rencontres jouées et 4 essais inscrits en Top 14, si bien que le joueur âgé de 25 ans se taille la part du lion à son poste, quasiment à égalité avec Jérémy Fernandez (23 feuilles de match cette saison).

Santiago Arata (Castres Olympique).
Santiago Arata (Castres Olympique).

Il a surtout pris les devants dans la hiérarchie face à l'emblématique et futur retraité Rory Kockott, qui, à 36 ans, a joué à 19 reprises cette saison. Avec l'équipe nationale d'Uruguay, Santiago Arata a honoré sa première cape en 2016 contre le Canada. Trois ans plus tard, il s'est rendu au Japon avec Los Teros pour la Coupe du Monde, où il a remporté une victoire historique face aux Fidji (30-27). Si son palmarès est encore vierge, Arata est en pleine confiance. Il a été l'un des grands artisans du succès castrais en demi-finale de Top 14 contre Toulouse le week-end passé. Outre son essai en début de seconde période, il est parvenu à museler le meilleur joueur du monde Antoine Dupont ce soir-là.

Benoît Paillaugue : Présent dans l'effectif montpelliérain depuis 2009, Benoît Paillaugue (1,72m; 74kg) a disputé plus de 200 matchs avec le MHR, club qu'il quittera à l'issue de la saison pour rejoindre Toulon cet été. La finale de vendredi ne sera pas un rendez-vous ordinaire pour ce natif de la Rochelle, loin de là. Face à Castres, il s'agira d'une affiche identique à la finale de 2018, qu'il avait manqué en raison d'une rupture des ligaments croisés du genou. Malchance : cette saison, le joueur formé au Stade français puis passé furtivement à Auch a contracté exactement la même blessure dès la 1ère journée de championnat, en septembre. Il n'est réapparu sous la tunique des Cistes qu'en avril. Un sacre en finale serait donc la fin d'un long chemin de croix pour ce double vainqueur du Challenge Européen (2016, 2021) qui compte 1 sélection chez les Barbarians français, contre la Namibie (2014).

Top 14 - Benoit Paillaugue (Montpellier) à la libération de balle
Top 14 - Benoit Paillaugue (Montpellier) à la libération de balle

Il aura l'opportunité de ramener un premier Bouclier de Brennus dans l'Hérault. Un scénario presque fou au vu de son faible nombre de feuilles de matchs cette saison (7 au total), toutes en tant que titulaire. Le demi de mêlée a retrouvé la cadence du haut niveau ces dernières semaines grâce à la confiance de Philippe Saint-André qui l'a systématiquement aligné depuis la 23e journée. A 34 ans, il disputera son dernier match avec Montpellier et sa deuxième finale de Top 14 après celle perdue face à Toulouse en 2011. En cas de victoire, il entrerait un peu plus dans l'histoire du club, aux côtés des tauliers Guilhem Guirado et Fulgence Ouedraogo, qui tireront leur révérence.

Les points forts d'Arata :

Derrière son paquet d'avants, Santiago Arata emmène le jeu castrais avec panache, et il n'est pas rare de voir le demi de mêlée trouver des espaces au ras des rucks. Son essai contre Toulouse en demi-finale le démontre : une feinte de passe bien sentie, puis le joueur uruguayen enrhume Cyril Baille et Pita Ahki, avant d'allonger son bras pour aplatir. Doté d'une belle pointe de vitesse, Arata peut créer le danger depuis n'importe quelle zone du terrain.

Même s'il ne bute pas, le numéro 9 forme une charnière précise et efficace avec l'Argentin Benjamin Urdapilleta. Neuf ans après la performance mémorable de Rory Kockott en finale de Top 14, il pourrait marcher sur les traces de son prédécesseur, et entrer à son tour dans l'histoire du Castres olympique, en quête d'un sixième Brennus.

Les points forts de Paillaugue :

Véritable meneur de jeu accrocheur et combatif, Benoît Paillaugue est l'un des joueurs les plus expérimentés de l'équipe entraînée par Philippe Saint-André. Agé de 34 ans, il a tout connu à Montpellier, y compris de nombreux matchs de phases finales de Top 14 au cours de la dernière décennie, contrairement à Santiago Arata. Demi de mêlée au fort caractère, Paillaugue est un compétiteur qui rêve depuis treize ans d'apporter au MHR son premier bouclier de Brennus.

Il est également un buteur de confiance, et a inscrit au pied plus de la moitié des points de son équipe lors du récent succès contre le Racing 92 (22-13, 25e journée). Son expérience sera un atout non négligeable sur la pelouse du Stade de France vendredi soir. Celui qui a disputé plus de 200 matchs avec Montpellier devrait aussi être revanchard, après plusieurs désillusions sportives et pépins physiques.

Le match le plus attendu de la saison a lieu ce vendredi soir. Sur la pelouse du Stade de France s'affronteront : Castres et Montpellier. Voici tout ce qu'il faut savoir sur cette finale !⚡️https://t.co/dX2TQb9wLf

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) June 24, 2022

Julien Tomas (ex-MHR) : "Santiago Arata est un joueur d'instinct, parfois un peu trop feu follet"

Julien Tomas, ancien demi de mêlée de Montpellier (2004-2013, puis 2018-2019) passé également par Castres, Paris, et Pau s'attend à une confrontation très disputée entre deux joueurs aux styles de jeu opposés, comme il nous l'a confié : "Benoît est un leader de jeu incontestable. Il a connu plusieurs blessures mais grâce à son gabarit mental hors norme, il s'est toujours battu pour revenir et être titulaire. Il sait manoeuvrer ses avants, calmer le jeu, ou l'accélérer. En face, Arata est un vrai petit taureau autour des rucks, très explosif. Il a une grande connexion avec son numéro 10, c'est un joueur d'instinct, un puncheur, parfois un peu trop feu follet".

L'ex-international français (3 sélections) voit son ancien coéquipier Benoît Paillaugue prendre l'avantage : "Cette finale, c'est la consécration de son abnégation. Il a beaucoup d'expérience. Je pense qu'il va être le patron".

L'avis de Rugbyrama

Entre le très prometteur Arata et l'incontournable Paillaugue, le duel s'annonce passionnant. Le premier ne cesse de monter en puissance à Castres et s'affirme comme le successeur de Kockott. Le second est un symbole du MHR qui pourrait s'offrir une sortie auréolée d'un Brennus. Les deux joueurs ne se sont affrontés qu'une seule fois jusqu'à présent, en janvier 2021 à l'occasion d'un succès castrais au GGL Stadium. Vendredi, ce sera la première fois qu'ils se retrouveront titulaires l'un face à l'autre au coup d'envoi. Le duel pourrait basculer en la faveur d'Arata, ce dernier ayant enchaîné les matchs tout au long de la saison, contrairement à Paillaugue, sûrement revanchard, mais qui n'a regagné les terrains qu'en avril, après sept longs mois d'absence.

Par Rayane BEYLY

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