Bordeaux-Bègles de la tension à l'attention

  • Top 14 - Cameron Woki et Maxime Lucu (UBB)
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  • Top 14 - Christophe Urios et Matthieu Jalibert (UBB)
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  • Maxime Lucu - Bordeaux-Bègles
    Maxime Lucu - Bordeaux-Bègles
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TOP 14 - L'UBB retrouve pour la 2e année consécutive les demi-finales après un barrage de toute beauté contre le Racing. La déception de la qualification directe passée, les tensions apaisées, l'équipe bordelo-béglaise fixe son attention sur un seul objectif, se qualifier pour sa première finale en battant Montpellier.

S'ils doivent garder un souvenir du barrage de dimanche dernier, les spectateurs de ce UBB-Racing conserveront longtemps en mémoire, plus la belle victoire du club bordelo-béglais, que les histoires de tensions entre joueurs cités et un coach citateur. Les quelque 28 000 spectateurs ont surtout apprécié, le retour du jeu girondin, disparu depuis l'automne, à cause des blessures, des absences et d'un manque d'efficacité flagrant. L'UBB avait loupé à Perpignan, l'occasion de passer directement en demi-finale. Elle a gagné en confiance en réglant son compte au Racing, sans discussion possible. Aussi, Christophe Urios, le "mec qui prépare une demi-finale", n'avait pas plus envie que ça, de relancer une polémique qui n'en est d'ailleurs pas une.

Top 14 - Christophe Urios et Matthieu Jalibert (UBB)
Top 14 - Christophe Urios et Matthieu Jalibert (UBB)

Chacun conviendra que des tensions au sein d'un vestiaire ou avec un coach, c'est finalement aussi courant qu'un jeu d'occupation au pied, en ces temps de rugby moderne. L'électro-choc voulu a au moins montré les caractères des uns et des autres au sein du groupe et lors du match. Alors le coach s'est répété auprès des journalistes présents : "Je sais que vous aimez tout ce qui est croustillant, mais aujourd'hui, je vais fermer ma gueule et je vais préparer une demi-finale." On peut relier les deux. La demi-finale pourrait être croustillante.

Objectif récupération

Alors, depuis lundi matin, c'était objectif récupération. Normal quand on s'est tapé un match aussi intense contre une solide équipe du Racing. Puis mardi, entraînement. "On a mis l'accent sur la récupération, explique le coach. C'est intéressant pour nous que de n'avoir que cette journée d'entraînement, récupérer et après avoir un cycle que l'on a l'habitude de faire, celui de la vitesse. Je trouve que c'est bien." Certains dans l'équipe ne seront pas du voyage à Nice comme Jandre Marais, touché aux Ischios. D'autres en seront peut-être, comme Guido Petti remis à temps. Chacun avait aussi récupéré ses esprits. Christophe Urios a fait une réunion avec les joueurs. Ces derniers sont réceptifs et vont plutôt "très bien" comme l'indique Santiago Cordero, seul joueur présent devant la presse, mardi dernier. On se doute bien que préparer cette demi-finale, un des objectifs du groupe, constitue la seule préoccupation d'un groupe, heureux comme des enfants, après une victoire si probante et désormais "concentré sur le week-end".

Des troupes fraîches ?

L'UBB qui avait payé cash, les blessures hivernales et du début du printemps, a peut-être récupéré tout son monde et ses esprits, au bon moment. Certains joueurs, comme Matthieu Jalibert, Romain Buros, n'ont que 4 matchs dans les pattes. Et cette fraîcheur à l'heure de vérité dimanche soir, comptera. "Autant hier, je les trouvais plutôt bien les mecs, constatait Christophe Urios. Et là, aujourd'hui, je les ai trouvé étonnamment bien. J'avais peur, car souvent c'est deux jours après qu'arrive la fatigue. Mais là, je les ai trouvés plutôt bien physiquement. Je pense que l'on est frais. Tout le travail, tous ces blessés, qui sont en train de retrouver un bon niveau. Je pense aux deux centres, le 10, notre arrière qui sont en train de retrouver un certain niveau et aussi des connexions sur le jeu." Ces fameuses connexions, on les a vus dans les constructions des essais en 2e mi-temps, avec des joueurs qui viennent en appui, se rendent disponibles dans le bon tempo, et surtout impriment de la vitesse au jeu. Tout ce qui fait la force de l'Union et ce que l'Union aime.

Un rendez-vous, pas un aboutissement

Cette demi-finale, chacun s'accorde à le dire, n'est pas vécu par le groupe comme celle de l'an dernier, la première de l'histoire du club. Là, le groupe la prépare différemment. "On était tellement content d'être en demi-finale, que finalement, même si on été capable de faire un grand match, je crois que finalement, on était satisfait de ça, analyse le coach bordelo-béglais. Je ne ressens pas tout à fait la même chose. Je trouve dans ce que je perçois des joueurs, que la demi-finale, c'est un point de passage. C'est un rendez-vous, mais ce n'est pas notre aboutissement de la saison." Une ambition logique à ce stade des phases finales.

L'attention sur Montpellier

L'adversaire montpelliérain, même battu deux fois en phase régulière, constitue encore un solide défi pour l'UBB. "Montpellier est une équipe de haut-niveau qui possède des avants forts. Qui a un jeu qui est difficile à manœuvrer, assène Christophe Urios. Une équipe qui ne prend pas beaucoup de risques, qui est forte sur les bases. C'est une équipe qui met beaucoup de jeu au pied, qui défend bien, qui met beaucoup de pression au sol. Le plan, c'est de rivaliser avec eux, sur le plan des avants dans un premier temps, d'être fort défensivement comme on l'a fait au match retour. Et après, d'être bon dans notre jeu notamment dans l'utilisation du ballon." Et pour Louis Picamoles, encore excellent dimanche, comme pour François Trinh-Duc, recroiser leur club de cœur, avant leurs retraites sportives l'an prochain, possédera une saveur particulière. On comprend mieux les mots de Matthieu Jalibert, après le match, tellement ces deux-là font l'unanimité au sein du groupe.

L'attention des leaders

Outre ces papas sur le terrain ou dans le vestiaire, Christophe Urios a trouvé aussi avec ce barrage si tendu, plusieurs joueurs capables de prendre le fameux leadership. Maxime Lucu est de ceux là : "C'est un rassembleur, exemplaire. Il est un peu tout. Il aime parler de jeu. Souvent, c'est lui qui a le dernier discours avant de rentrer sur le match. J'aime bien sa façon de parler. Je me retrouve dans ce qu'il dit. Je trouve qu'il emmène l'équipe. J'étais déçu à Perpignan qu'il n'ait pas fait ce qu'il a dit. Parce que lui, il fait ce qu'il dit." Et de poursuivre : "Maxime Lucu, il m'impressionne par la régularité, la qualité de ces matchs. Il m'impressionne par sa qualité humaine. C'est un vrai mec, lui. Il a été très très bon, la semaine, dernière, où c'était chaud. Lui, il ne s'est pas chié dessus (sic)."

Maxime Lucu - Bordeaux-Bègles
Maxime Lucu - Bordeaux-Bègles

Une pique uriosienne de plus. Il sait aussi que ces leaders, Matthieu Jalibert, Cameron Woki, Yoram Moefana, ont faim. Terriblement faim. Il leur rend d'ailleurs hommage en parlant de la performance d'UJ Seuteni " Il a envie de partir sur une belle note. Il est ambitieux lui aussi. J'espère que c'est la même ambition pour tous. Il fait partie de ses joueurs, on peut parler de Matthieu, on peut parler de UJ, on peut parler de Romain, de Yoram, je trouve que l'on a des joueurs qui sont en train de retrouver un certain niveau, qu'ils avaient avant les blessures." Et un autre message du coach qui est passé...

S'arracher la gueule

L'UBB, après les tensions, porte toute son attention sur ces 80 minutes à réussir. Une équipe qui a grandi en maturité. "J'ai trouvé que l'on était très discipliné ce week-end. On a fait quelques fautes cons. C'est en ce sens que je disais que l'on n'est pas pareil que l'année dernière. On savait que la discipline nous avait pénalisés notamment sur la demi-finale. Je trouve qu'on a intégré cela. Et qu'on ressemble plus à une équipe de très haut-niveau aujourd'hui, qu'il y a un an. Sur les bases, sur l'ambition, sur la discipline, je trouve que l'on est plus solide", assure Christophe Urios. Le coach d'ailleurs, livre à sa manière sa petite recette, datant de sa période tarnaise. "Quand on a fait les demi-finales avec Castres, on avait joué ce match contre le Racing. Si on le perd, c'est pareil. Mais par contre, on s'était arraché la gueule. Là maintenant, ce qui compte, c'est de s'arracher la gueule." Joli mot après toutes ces petites tensions. L'attention est là, les intentions aussi. La tension est moindre. Reste à l'Union de faire de Nice, un nouveau moment historique du club. En s'arrachant la gueule... Sur le terrain.

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