L'Union Bordeaux-Bègles doit manger du Lyon

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Publié le Mis à jour
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TOP 14 - Cela a certainement été le leitmotiv des 3 semaines de repos de l'Union Bordeaux-Bègles. En battant Le Lou à domicile, le club girondin s'assurerait une place dans les 6. Après la défaite à domicile contre Toulon, très mal digérée par leur coach, les Bordelo-Béglais se doivent de renouer avec la victoire, pour leur dernier match à la maison.

Hitchcock ! Vous avez dit Hitchcock ? Le maître du cinéma de suspense, n'aurait pas imaginé lui-même, un final aussi difficile à décrypter pour les qualifications à la phase finale du Top 14. Pour cette période d'ouverture du festival de Cannes, l'UBB, deuxième malgré un printemps pas des plus réussis, se retrouve en position favorable, mais pas encore officiellement qualifiée. Le problème relève presque du cluedo avec un peu du colonel Moutarde, qu'on pourrait comparer au RC Toulon, venu mettre un beau bordel, dans la fin de championnat. La défaite à domicile a une conséquence simple et directe : pas de qualification à l'issue de cette journée de championnat. Et cela a eu le don de mettre Christophe Urios dans une belle rogne.

Le manager a donc mis les points sur les I durant la période. D'abord une semaine "de régénération". Et puis Christophe Urios poursuit : "Moi, j'ai mis beaucoup de temps à digérer Toulon. J'avais toujours cette honte en moi, que j'ai toujours d'ailleurs. Ensuite, il y a la semaine dernière qui a été une semaine de remise en cause, de réflexion, de travail." Et la remise en cause, donc, c'est sur le comportement de son équipe lors du fameux match contre les Varois : "C'est la 5e défaite à domicile contre Toulon. Ça, ce n'est pas acceptable. Ça n'arrive jamais. Ça arrive quand tu joues le maintien. Mais quand tu joues le haut du tableau, cela n'arrive jamais. Cela ne doit pas arriver. Pau et Toulon, c'est insupportable. Les joueurs ont besoin de l'entendre."

Et de poursuivre, toujours avec conviction : "Ce n'est pas acceptable. On peut finir 7e. Je ne sais pas si on va faire une belle fin de saison. Je ne sais pas. Alors, oui, c'est un problème de caractère, de responsabilité, d'ouvrir les yeux. Ce qu'on a fait contre Toulon, ce n'est pas possible. C'est le match de l'année, cela nous permet d'être premier. Cela nous permettait d'être quasiment qualifiés, d'avoir une fin de saison un peu tranquille. Là, on se fout dans la merde parce qu'on n'est pas à la hauteur dans l'engagement."

Des vacances studieuses

Autant dire que les 7 jours de congés lui ont fait très mal à la tête et que les joueurs ont dû cogiter longtemps sur ce match contre les Varois. Ces 15 jours de repos forcé se sont transformés en grosse séance de reprise, comme une mini-trêve à un moment clé du championnat. "Cela a permis de régénérer. Il y avait pas mal de mecs fatigués qui avaient enchaîné pas mal de match", explique Matthieu Jalibert. Cela a au moins permis d'aborder les raisons de la cuisante défaite face à Toulon

"On a fait le point toute la semaine", explique plus calme, Christophe Urios. "Quand ça ne va pas, ça ne va pas. La semaine dernière, j'ai vu une équipe qui s'entraîne normalement bien." L'UBB aura pu, au moins, récupérer des joueurs clés pour aborder ce match vital contre Lyon et le suivant à Perpignan. Le deuxième ligne international Guido Petti est de retour, Ben Tameifuna, le solide pilier droit aussi. Marais, un des "papas" de l'équipe, s'est aussi entraîné, tout comme le jeune Bastien Vergnes, Santiago Cordero et Yann Lesgourgues.

Le demi d'ouverture de l'UBB s'est confié avec franchise pour évoquer sa mauvaise passe personnelle et celle de son club. Il a aussi évoqué sa soif de titres. ?https://t.co/PIySe7h0D0

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) May 17, 2022

Seule mauvaise nouvelle, la blessure à l'entraînement de Louis Picamoles, qui pourrait manquer le rendez-vous contre Lyon. Des retours qui font plaisir à Christophe Urios : "Cette semaine, on avait 39 mecs sur le terrain qui était des pros. Jusqu'à maintenant, on était 32 et il y avait la moitié du centre de formation. Ça tire pas vers le haut. Là, ça fait plaisir."

Retrouver une dynamique

Les explications ont dû être rudes, entre le staff et les joueurs, entre les joueurs aussi. Car si l'UBB n'avait pas réussi à gagner autant de matchs à l'extérieur, la situation serait tout autre. D'ailleurs, rester toujours 2e après une telle série de défaites à domicile démontre combien ce Top 14 2021-2022 est relevé. L'UBB fait du yoyo. Et le coach, qui décidément, n'a pas digéré le match contre le RC Toulon, souligne sa déception : "Je ressens de la légèreté, mais le groupe est comme ça. Tout le monde est gentil. Il y a 30 000 personnes au stade. Moi, j'ai honte. J'aimerais que tout le monde ait honte. Je sais que certains ont honte dans le club, mais ce n'est pas le cas de tout le monde." Analyse virile mais correcte.

Les deux semaines ont au moins servi à réunir les joueurs sur leur projet et à mettre à plat les tensions que cette défaite surprise a provoqué. "On a remis la priorité à notre vision, la priorité à notre jeu et qu'est-ce que l'on veut faire pour notre fin de saison", explique Christophe Urios. Car autant, on a quand même toujours les cartes en main, mais on a beaucoup moins de marge, évidemment. On a plus de marge, quoi. On avait besoin de se remettre les idées au clair. Donc ces quelques jours nous ont fait du bien."

Contre Lyon, une victoire à tout prix

Aussi, la venue du Lou, c'est quasiment du pain béni pour l'équipe, qui doit se racheter pour le dernier match de phase régulière à Chaban-Delmas. "La priorité ? C'est surtout de gagner des matchs", assure Matthieu Jalibert. "On va jouer le Lou qui est une équipe en forme, qui a pris confiance en Coupe d'Europe, qui revient bien depuis sa claque à la maison contre Toulon. Aujourd'hui, il n'y a pas de confiance ou pas confiance. Il faut gagner les matchs, et puis on fera les comptes à la fin."

Top 14 - Louis Picamoles (Bordeaux-Bègles)
Top 14 - Louis Picamoles (Bordeaux-Bègles)

Le défi est à la hauteur d'un groupe qui a su démontrer plusieurs fois, sa capacité à se mobiliser, mais aussi son contraire. Lyon qui n'a pas vraiment d'autre choix que de glaner des points contre Bordeaux, ne peut que livrer un combat de tous les instants. Christophe Urios poursuit : "Tu peux te dire que Lyon est dans une dynamique formidable de par ses matchs. Nous, on est un peu en difficulté parce qu'on sort d'un match très décevant et qu'on n'a pas joué depuis. La vérité sera samedi à 15 heures."

Le match des hommes

Et avec le sens de la formule que l'on lui connaît, le manager bordelo-béglais indique clairement ce qu'il attend de son équipe. De l'engagement et du liant. "Maintenant, on va voir. Trembler, s'il y en a qui tremblent, il ne faut pas qu'ils mettent le maillot, ça va m'énerver. Là, c'est le match des hommes. On est face à nos responsabilités. Mais on est capable. On est vraiment capable. Après, il faut que tout le monde soit dans la même direction."

Matthieu Jalibert acquiesce : "Le Lou a autant de pression que nous sur ce match. Parce qu'il faut absolument qu'il gagne pour être qualifié donc. Nous, on ne le voit pas comme ça. On a pris une claque contre Toulon. On s'est remobilisé. On a envie de laver cet échec. C'est surtout sur ça que l'on se concentre."

La grosse déception toulonnaise pourrait bien marquer le retour d'une Union plus resserrée vers ses objectifs. L'enjeu, une place en phase finale et donc en Coupe d'Europe et surtout une 2e place synonyme de demi-finale directe à domicile, est considérable. L'UBB passerait alors une nouvelle étape, dans sa progression. Le scénario du match contre Lyon devra donc prévoir une "happy end". C'est souvent le cas chez Hitchcock...

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