Gourdon : "L’histoire humaine me manquera plus que le rugby"

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RETRAITE - À l’occasion d’une dernière conférence de presse en tant que joueur, Kevin Gourdon est venu évoquer l’après-rugby, avec déjà quelques pistes, comme le métier de neuropédagogue. Mettant l’humain au premier plan, il raconte évidemment ses moments forts, non sans émotions.

À 31 ans, le troisième ligne rochelais met un terme, prématurément, à une carrière bien remplie. En cause, des problèmes cardiaques qui l’obligent à stopper l’activité de haut-niveau. Ce rendez-vous avec la presse sonnait donc comme un premier au revoir avant qu’il n’en déclare un beaucoup plus intime à ses supporters. "Je suis en train de leur préparer quelque chose de sympa, je vous en dis pas plus." Surprise donc, mais c’est un logique renvoi d’ascenseur après l’infaillible soutien qu’il a reçu de leur part pendant neuf ans de services.

Une annonce officielle en présence d’un Kevin Gourdon détendu, soulagé, souriant même à l’occasion de son ultime conférence de presse en tant que joueur. Le Drômois d’origine ferme ici "un chapitre, qui a duré quand même près d’un tiers" de sa vie en clarifiant qu’"il n’y a pas d’espoir de retour sur les terrains". "Mais je vais très bien, a rassuré le néo-retraité. Je suis contraint de ne plus faire d’efforts à haute intensité. Évidemment c’est triste de ne pas choisir sa sortie, mais ça ne sert à rien d’être frustré contre ce qu’il se passe puisque je ne peux rien y faire. Le jour où ça s’arrête il faut savoir l’accepter et c’est ce que je fais ! Une chose est sûre : l’histoire humaine me manquera plus que le rugby en lui-même"

Un arrêt brutal qu’il prend avec une relative philosophie grâce à ce détachement qu’il a vis-à-vis du monde du rugby. "L’ovalie" lui a rendu hommage sur les réseaux sociaux mais aussi en direct. "J’ai reçu énormément de message, c’était incroyable, mon téléphone a surchauffé. De gens connus, et moins connus mais ça fait vraiment chaud au coeur. Je pense notamment à Fabrice Ribeyrolles ou Patrice Collazo." Il le dit sans crainte, il est soulagé. Soulagé et "content de basculer sur quelque chose de nouveau. Pour l’instant, je ne quitte pas le navire rochelais. Je vais rester au contact du groupe pour apporter mon expérience sur les attitudes au contact et la lecture de jeu, particulièrement".

Top 14 - Kévin Gourdon (la Rochelle) face aux supporters rochelais
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"Je ne vis pas pour les médailles en chocolat, j’aurais aimé avoir celles qui brillent"

Moment nostalgie aussi, lorsque le joueur maritime revient sur ses moments forts avec la tunique jaune et noire. Et un certain match contre Agen, tournant dans l’histoire du club. "La finale d’accession, c’était stratosphérique, clairement le meilleur moment de ma carrière. Lors de la célébration dans la ville, on avait l’impression d’avoir gagné la Ligue des Champions". Une ironie du sort pour lui, fidèle rochelais dont l’armoire à trophée "a pris la poussière". "Mon plus grand regret c’est de n’avoir rien gagné avec le Stade, c’est un peu comme si j’avais travaillé tout ce temps pour rien. Je ne vis pas pour les médailles en chocolat, j’aurais aimé avoir celles qui brillent."

Et ne pensez pas lui parler de titre par procuration. "Même si ils gagnent un trophée, et je leur souhaite évidemment, je ne pourrais pas m’y identifié. Pour moi, si tu ne joues pas la finale, tu n’es pas champion." Mais on le sait bien, le sport voit passer de nombreux rois sans couronne. Libre à chacun de le classer dans cette catégorie. Une chose est sûre, il laissera une trace dans le coeur des habitués de Marcel-Deflandre. "Ce qu’on retiendra de moi rugbystiquement n’est pas forcément l’essentiel. Je pense en revanche que le plus important c’est ce qu’on a laissé en tant qu’homme sur le terrain. Le rugby permet de se faire des amis aux quatre coins de la France, c’est ce qui est chouette"

Vu la fraîcheur de la nouvelle, la reconversion est encore floue, mais des pistes se dégagent. "J’ai envie d’aider les joueurs à s’améliorer dans une démarche individuelle. Sans prévoir que ça s’arrêterait aussi vite, j’avais travaillé à ma reconversion et j’ai trouvé une formation de neuropédagogue". Là où une vie s’arrête une autre recommence avec, on lui souhaite, une aussi belle réussite que sur le pré.

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