Merling, l'enchanteur bâtisseur du Stade rochelais

Par Rugbyrama
  • Top 14 - Vincent Merling (La Rochelle)
    Top 14 - Vincent Merling (La Rochelle)
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - Vendredi soir, après la démonstration de force face au Racing 92 (19-6), le président des Maritimes, peu enclin aux sorties médiatiques, n'a pas pu retenir ses larmes, visiblement touché par le succès de ses hommes, sur la pelouse du stade Pierre-Mauroy de Lille.

"C'est à pleurer de joie !" Vincent Merling, d'habitude si mesuré, n'a pas réussi à cacher son émotion après la qualification du Stade rochelais pour la première finale de Top 14 de son histoire, trente ans après son arrivée à la tête du club. "C'est à l'intérieur, ce ne sont pas des choses qu'on peut exprimer. (il souffle) Comment traduire ça ? C'était inespéré, ce sont des moments forts. Aller au stade de France, je trouve ça fou et génial", a-t-il encore expliqué, avant de présenter ses excuses pour son "émotion", les yeux humides.

Car, à 71 ans, le dirigeant historique de La Rochelle a tout connu avec le club à la caravelle, de la Pro D2 à la finale de la prestigieuse Coupe d'Europe. Et voilà les Maritimes à quatre-vingt minutes de soulever le premier Bouclier de Brennus de leur histoire.

Face à l'ogre toulousain et ses vingt titres de champion de France, ce serait un sacré succès pour l'ancien troisième ligne devenu commercial et fondateur éponyme des Cafés Merling, spécialisés dans la torréfaction du café. Mais pas une surprise tant le club, sans réel palmarès, est devenu une forteresse de premier plan, avec un stade toujours bondé et quasi imprenable.

"Un très très grand monsieur" (Romain Sazy)

"Ça fait onze ans que je le côtoie. C'est mon boss, mon employeur mais, en outre, c'est vraiment un très très grand monsieur. Et je pèse mes mots. C'est quelqu'un d'unique. Je ne sais pas s'il y en a d'autres comme lui en France, il mérite énormément de respect et, forcément, je pense que vendredi, si on peut lui offrir un titre, on ne se privera pas. S'il y en a bien un qui le mérite, c'est lui", a estimé le capitaine Romain Sazy, au club depuis 2010.

Lui, le plus ancien président en activité en Top 14, en poste depuis juillet 1991, est un fidèle. De nombreux anciens joueurs sont passés par son entreprise et, en 30 ans de présidence, il n'a connu que quatre managers: Jean-Pierre Elissalde, Serge Milhas, Patrice Collazo et Jono Gibbes depuis 2018 (après l'intérim du duo Garbajosa-Patat). Aujourd'hui, La Rochelle est un club qui compte, trois fois dans le dernier carré du Top 14 depuis 2017 et double finaliste des coupes d'Europe de rugby (Challenge européen 2019, Champions Cup 2021).

J'aime bien être maître de mon destin

Homme simple et discret, atypique diront certains, pas très porté sur la lumière, Vincent Merling a bâti le Stade rochelais actuel, pour l'amener à portée du titre. Mais pas question de tirer la couverture à lui. "Le registre du "moi, je" me gêne profondément", confessait-il au Monde en 2017. A La Rochelle, on dit d'ailleurs de Merling "qu'il agit plus qu'il ne parle".

Un temps candidat à la présidence de la Ligue nationale de rugby, Merling "jouit d'une grande estime parmi les dirigeants français", selon le maire de La Rochelle Jean-François Fountaine. "Ce n'est pas un homme de conflit ni un aventurier", abonde la légende du club Jean-Pierre Elissalde.

C'est pourtant bien à l'abordage de l'ogre toulousain que le club à la caravelle se lance vendredi. Avec en tête, cette sorte de devise, énoncée en 2010 par Vincent Merling: "Mon histoire ? J'aime bien être maître de mon destin."

La revanche de la Champions Cup ! Rendez-vous vendredi pour la finale de TOP 14 entre Toulouse et La Rochelle ! Votre favori ?#STSR #DemiesTOP14 pic.twitter.com/HqyhxV61hE

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) June 19, 2021
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