Combezou : une 200e bien à son image

  • Top 14 - Thomas Combezou célèbre avec le public sa 200e sous les couleurs de Castres
    Top 14 - Thomas Combezou célèbre avec le public sa 200e sous les couleurs de Castres
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TOP 14 - Le Castres olympique a fêté le 200e match de son centre par un succès bonifié contre l’ogre montpelliérain le week-end dernier (25-9). Et Thomas Combezou a fait du Thomas Combezou.

A l’issue de la dernière victoire tarnaise contre Montpellier samedi dernier, où ils ont encore défendu comme des chiens leur lignes durant de longues minutes pour conserver leur bonus offensif, les Castrais ont fait tomber le MHR et sa série de 10 victoires d’affilée. Le centre Thomas Combezou a encore été l’un des grands artisans de ce choc, avec une performance bien à l’image de ses talents ou de sa force de caractère. Il a alors été temps pour les Olympiens de sortir de leur chapeau la surprise Thierry Trottard. L’un des premiers formateurs du centre bleu et blanc à Ussel était venu exprès remettre à son ancien petit corrézien un maillot célébrant la 200e avec les couleurs bleues et blanches, le tout avec un petit message brodé au fil d’or. Emotion garantie.

Arrivé en 2014 dans le Tarn et donc 200 matches plus tard (261 en Top 14 avec 51 essais), l’ancien Clermontois, Rochelais et Montpelliérain est devenu un incontournable de son club actuel et du Top 14. Si l’homme est réputé pour ses prises de paroles franches, c’est que son investissement est sans faille et les légitime. Et ce match a encore démontré son dévouement et sa polyvalence. Patron des lignes arrières et de la défense, cet athlète aux 26 matches en moyenne par saison au CO (sans compter 2021-2022) aura ainsi fêté comme il se doit cet anniversaire, comme le rappelle son pote Julien Dumora. "Je suis très fier de ce qu’il a pu accomplir ici à Castres où nous sommes arrivés en même temps. Nous nous sommes liés d’amitié de suite et nous sommes toujours amis. Je suis très content que pour sa 200e, on gagne et qu’il inscrive l’essai du bonus."

Pierre-Henry Broncan : "Thomas n’a pas d’âge"

Mais "Zouzou" ne s’est pas arrêté là durant ce dernier match contre le MHR. Formé en troisième-ligne, il s’est forgé une réputation au centre mais souvent, sa formation originelle le pique, le gratte et il quitte sa ligne selon les circonstances de match pour prêter main forte. Contre les Héraultais, avec un carton rouge précoce à Botitu puis un jaune en fin de match à Arata, il a colmaté les brèches à tour de bras, évoluant parfois en tant que flanker, N°8 ou demi-de-mêlée, tout en ayant commencé remplaçant ! "Je peux jouer à tous les postes, hormis peut-être pilier, sourit l’intéressé. Et encore, je le ferais si on me le demandait. Quand il faut s’adapter à des circonstances et changer de poste, c’est avant tout un état d’esprit. Comme j’ai quelques années d’expérience, ça aide. Le principal est de répondre présent pour le groupe. Je me mets au diapason de l’équipe en essayant de faire mon travail du mieux possible."

Thomas Combezou a joué cet après-midi face au MHR son 200ème match sous nos couleurs.

Arrivé à l'intersaison 2014, Thomas est l'un des cadres de notre équipe aussi bien sur qu'en dehors du terrain. Merci et bravo Thomas ! ?? pic.twitter.com/snpFEVGlrK

— Castres Olympique (@CastresRugby) March 5, 2022

Son manager Pierre-Henry Broncan loue cette adaptation sur la durée. "On met trop souvent et trop vite des numéros à des gosses dans les écoles de rugby. Mais ce sport, c’est être capable d’évoluer à tous les postes en ayant une technique la plus complète possible. Thomas en est le parfait exemple, lui qui n’a pas d’âge, qui est costaud, dur au mal et n’est jamais blessé. Cette polyvalence lui permet d’évoluer à l’aile comme lors de son premier essai avec le CO ou de pousser en mêlée ou de sortir les balles en numéro 9 pour assurer la continuité du jeu contre Montpellier."

Masterclass combezienne

L’autre signature de Thomas Combezou, parfois, et lors de ce match, c’est cette capacité à marquer au milieu des avants près de l’en-but, comme ce fut le cas contre les Cistes. "C’est vrai que j’ai une certaine détermination, dont celle de vouloir concrétiser les temps forts de l’équipe, argue-t-il. J’aime être déterminant quand on est proches des lignes et cela me suit depuis quelques années. Je marque, le CO est en haut du classement mais on reste dans l’ombre et ce n’est pas pour cela que notre mentalité va changer." Pierre-Henry Broncan en rigole encore : "les avants n’aiment pas trop quand il vient marquer auprès d’eux et à leur place, même si c’est important pour l’équipe." Alors en plus quand c’est en filou avec une chorégraphie type saut en hauteur à la Fosbury au sortir d’un ruck, ça chambre sévère.

Dernier volet de cette "masterclass combezienne" qui le caractérise au fil des ans : une mentalité à part. Son ami et arrière Julien Dumora se lance. "J’aurais trop à dire mais il est tout le temps là avec son sourire à déconner dans le groupe dont il est un élément important." À sa manière, Thomas Combezou préfère rendre hommage au CO plutôt que de parler de lui. Symbolique. "J’ai la chance de faire partie d’un club important dans mon cœur. Ici, j’ai trouvé une grande famille avec plein d’amis et de copains. Le club est respectueux, vous tire vers le haut et vous donne votre chance. Si au bout de trois ans, il m’avait mis à la poubelle, je n’en serais pas là. Si aujourd’hui à 35 ans, il pensait que je n’ai plus les cannes, il m’aurait mis dehors comme certains le font. Mais ce n’est pas le cas. A Castres, on n’a peut-être pas des joueurs qui sont des grandes stars du Top 14 mais ils ont de grandes valeurs." Finalement, le club de la patrie de Jean-Jaurès pourrait en dire autant de Thomas Combezou, l’un de ses cadres double centurion qui lui ressemble tant.

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