Agen, une bonne première mi-temps puis une explosion en plein vol

Par Rugbyrama
  • Top 14 - Loris TOLOT (Agen).
    Top 14 - Loris TOLOT (Agen).
  • Les Agenais à l'échauffement sur la pelouse de l'Arena
    Les Agenais à l'échauffement sur la pelouse de l'Arena
  • Samuel Nollet, le troisième ligne centre d'Agen, ici au soutien de Camille Gérondeau
    Samuel Nollet, le troisième ligne centre d'Agen, ici au soutien de Camille Gérondeau
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - Hier, sur leur pelouse d’Armandie, les Agenais ont regardé les yeux dans les yeux l’ASM, quatrième de ce championnat, pendant 45 minutes. Et puis la puissance clermontoise a fait la différence. 9 essais encaissés, alors que le SUALG n’avait qu’un point de retard à la mi-temps. Récit d’une histoire qui se répète.

Un jour sans fin. C’est sûrement ce que ressentent actuellement les supporters agenais depuis le début de l’exercice 2020-2021. Toujours aucune victoire depuis septembre et une nouvelle très large défaite ce samedi. La 17eme, un record pour une équipe de Top 14 faisant d’elle la pire équipe de l’histoire de notre championnat, qui n’a plus gagné depuis le 22 février 2020 dans l’élite du rugby français. Pourtant, face aux Jaunards, Agen a rivalisé pendant 45 bonnes minutes. Ce n’est pas la première fois cette année que le SUALG perd pied en seconde période, la deuxième fois en deux week-ends, puisque face au MHR, les Lot-et-Garonnais étaient devant au score jusqu’à l’heure de jeu.

Un mal récurrent

L’impression que l’histoire se répète sans cesse. Les hommes de Régis Sonnes réalisent un bon premier acte, où les lancements de jeu sont propres, malgré quelques imprécisions, comme à l’image de ce samedi où ils ont réussi à inscrire deux essais dans les 40 premières minutes, face à une défense clermontoise qu’ils ont su déstabiliser. Et puis, à la 45e minute, Vernet se voit infliger un carton jaune assez incompréhensible, mais qui a rendu tous les efforts consentis auparavant quasi nuls. 3 essais inscrits pour les coéquipiers de Morgan Parra et un score qui s’est alourdi durant ces 10 minutes d’infériorité pour un nouveau revers à l’arrivée.

⏸️ MI-TEMPS à Armandie. @agen_rugby est mené d'un petit point dans ce premier acte face à l'@ASMOfficiel (16-17).

Nos Agenais sont dans le match ! On lâche rien ! ?#SUAASM #J16TOP14 pic.twitter.com/0TVXfSk596

— Agen Rugby - SUA LG (@agen_rugby) February 27, 2021

La semaine dernière déjà, face au MHR, le SUALG était dans le coup jusqu’à la 65e (19-22 en faveur des hommes des Philippe Saint-André) avant de craquer et d’encaisser deux essais. Ce ne sont pas les deux seuls exemples cette saison puisque le 9 janvier dernier, sur la pelouse de castres, Agen était une nouvelle fois devant au score à la mi-temps (16-12) et les Castrais étaient réduits à 14 après une expulsion dès les premières minutes de jeu. À Pierre-Fabre, les Agenais ont encaissé un 27-7 en supériorité numérique lors du second acte de la partie. Face à ces mêmes Castrais, lors de la première journée de la saison, les Lot-et-Garonnais menaient jusqu’à l’heure de jeu avant de s’incliner de quatre petits points.

Hier, en conférence de presse, le manager Régis Sonnes regrettait un scénario qui se répète "C’est encore bis repetita. On construit, on met en place les choses collectivement en mettant beaucoup d’intensité mais on encaisse des points trop facilement, encore une fois" avant de poursuivre "En deuxième mi-temps on repart à l’assaut, on s’accroche, mais on prend ce carton jaune. Déjà, qu’à 15 ce n’est pas simple, on se retrouve en difficulté. "

De nombreuses absences qui expliquent peut-être le mal du SUALG

Vous connaissez la fameuse expression française "les absents ont toujours tort". Des absents, ce n’est pas ce qui manque au sein du club Haut-Garonnais, qui aimerait bien pouvoir compter sur des cartouches en plus lors de ces dernières rencontres. Hier, ce ne sont pas moins de 16 blessés avec lesquels devaient composer Régis Sonnes et son staff. Il ne s’agit pas là de trouver des excuses aux Agenais mais bien d’essayer de comprendre comment ces absences peuvent impacter le jeu du SUALG. Parce que, finalement, les absents n’ont peut-être pas toujours tort.

Comment vouloir espérer tourner à plein régime lorsque votre effectif est amputé de seize joueurs. Difficile, encore plus, lorsque c’est un club comme Agen, disposant de petit moyens et pas connu pour sa profondeur de banc. Dès lors, les choses se compliquent. La troisième ligne est sûrement la plus impactée avec les absences de Laurence Pearce, l’un des meilleurs joueurs la saison passée. Il avait pris part à 16 rencontres des 17 journées disputées l’année dernière en étant titulaire à 15 reprises. Le capitaine du début de saison, Romain Briatte, est lui aussi absent depuis ces dernières semaines. Le futur centre de la Section Paloise, Nathan Decron, s’est ajouté à cette longue liste d'absents suite à une déchirure. Les blessures sont également venues rattraper les jeunes pousses agenaises. Au poste de pilier gauche, très fortement affaibli (4 joueurs sur le carreau) Fernandez Correa (23 ans) n’y a pas échappé non plus. De même que le droitier et champion du monde espoir, Alex Burin (21 ans), qui a participé à 8 rencontres cette saison mais qui s’est lui aussi blessé.

Les Agenais à l'échauffement sur la pelouse de l'Arena
Les Agenais à l'échauffement sur la pelouse de l'Arena

Sauf que les problèmes sportifs ne résument pas tous les problèmes de cette équipe. Des soucis extra-sportifs sont venus perturber les Agenais. Comme cette bagarre à l’aéroport de Trévise, où des joueurs sous l’emprise de l’alcool, auraient eu des comportements inappropriés, suite à laquelle deux joueurs dont Paula Ngauamo avaient été mis à pied, alors que le talonneur était un véritable cadre de du pack des avants. Le cas Gabriel Ibitoye laisse également songeur. Recrue phare de l’intersaison, l’Anglais n’a pas convaincu malgré son doublé dès sa première apparition. Souvent blessé, Agen l’a même libéré pour manque d’investissements.

Des raisons d’espérer une victoire cette saison ?

La question n’est pas de savoir si, oui ou non, Agen va se maintenir en Top 14. Agen va descendre en Pro D2 à moins d’une incroyable remontada au classement. Désormais, quel est l’objectif ? Samuel Nollet, apparu très abattu après la défaite face à l’ASM, confiait après le match "Il y a beaucoup de frustration mais on passe à autre chose et chaque week-end on a d’autres objectifs. On espère une victoire chaque week-end bien sûr", mais le jeune numéro 8 ne voulait pas entendre parler de Pro D2 "On ne parle pas de Pro D2, on est encore en Top 14. Il faut passer à autre chose en Top 14, encore, encore et encore. Chaque week-end, essayer de gagner, et on va le faire." Le jeune numéro 8 se révèle cette saison. Dans un collectif qui a beaucoup de mal à exister face à la puissance adverse, Samuel Nollet parvient à tirer son épingle de jeu et prend de l’épaisseur avec la multitude d’absents en troisième ligne. Ce week-end, face à Clermont, c’était seulement son quatrième match en Top 14 pour 4 titularisations et pourtant il continue de réaliser d’excellentes performances.

Samuel Nollet, le troisième ligne centre d'Agen, ici au soutien de Camille Gérondeau
Samuel Nollet, le troisième ligne centre d'Agen, ici au soutien de Camille Gérondeau

Formé au club, il symbolise la jeunesse agenaise. Avec lui, le pilier, El Fakir, arrivé de l’UBB en prêt, se démarque également à un poste de pilier gauche où les absents sont tout aussi nombreux comme évoqués auparavant. Très mobile dans le jeu courant, il est également très solide en mêlée et en seulement 3 rencontres a fait du bien à la mêlée agenaise puisqu’il n’a concédé aucune pénalité contre lui. En première ligne, le talonneur Loris Zarantonello a été propulsé titulaire a à peine 20 ans en raison du départ de Paula Nguaumo vers Castres. Une ascension à grande vitesse, pas forcément voulue par le staff mais qui ne possède d’autres choix. Le jeune talonneur montre de belles choses, mais il est certain que sa progression aurait été meilleure en entrant durant certains matchs et en apprenant derrière un ancien tel que Nguaumo.

Régis Sonnes est lui revenu sur les points positifs et les axes de progression qu’il observe chaque week-end "J’ai l’impression que ça se structure, notamment sur le plan défensif où l’on observe des séquences défensives intéressantes" avant d’enchaîner "On voit que face à de grosse opposition, nous commençons à progresser dans le fond de jeu". Son jeune numéro 8, Samuel Nollet, à lui avoué après la rencontre "On avait ciblé le match face à Montpellier et on en ciblera peut-être d’autres". Lorsque l’on voit le calendrier du SUALG, difficile d’imaginer quand est-ce que les hommes de Régis Sonnes vont bien pouvoir engranger leur première victoire. Le déplacement à Bayonne dans 15 jours ou bien la réception de Pau début avril semblent être les deux matchs les plus "abordables". Une possibilité pourrait permettre aux Lot-et-Garonnais d’empocher un premier succès en fin de saison s’ils rencontrent une équipe déjà qualifiée pour le Top 6 et assurée de sa place ou encore un club sûr de se maintenir.

Par Yohan Lemaire

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