Barry a hâte de retrouver Deflandre

  • Top 14 - Steeve Barry (Biarritz Olympique)
    Top 14 - Steeve Barry (Biarritz Olympique)
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TOP 14 - L’ailier du BO va retrouver le club qui l’a lancé dans le grand bain, demain, pour un match qui sera forcément particulier. Cette semaine, nous l’avons appelé pour qu’il nous parle de ses années rochelaises, du bon début de saison du Biarritz Olympique et de son retour à Deflandre.

C’était à l’été 2019. Pas franchement dans les plans de Jono Gibbes et Xavier Garbajosa, Steeve Barry faisait le choix de quitter le Top 14 et le Stade Rochelais pour rejoindre le BO, en Pro D2. Quelques mois après son arrivée dans le club basque, il nous confiait alors : "Je ne souhaite à aucun joueur de vivre une saison blanche comme ça, sans explication. Des choix ont été faits par les coachs, mais j’ai du mal à expliquer comment, d’une année à l’autre, j’ai pu passer d’une vingtaine de matchs à zéro."

Retrouvailles avec Le Bail et Popelin

Au Pays basque, c’est peu dire que Barry a, depuis, retrouvé l’appétit. Rapidement, le garçon, capable d’évoluer au centre, à l’aile ou à l’arrière, est devenu un des titulaires indiscutables dans l’effectif biarrot (52 matchs, 46 titularisations) et samedi, il va pour la première fois croiser la route de son ancienne équipe. "Depuis que j’ai quitté la Rochelle, j’ai envie d’y retourner pour jouer, affirme-t-il. Ils ont fait une nouvelle pelouse, j’ai pu un peu la voir pendant le Super Sevens, mais ça n’a aucun rapport avec un match à XV. J’ai hâte de retrouver le public rochelais, et revoir quelques copains. J’ai déjà reçu des messages de mecs qui espèrent me voir."

Si l’effectif jaune et noir a quelque peu bougé depuis son départ, le natif de Ruffec a gardé des liens avec ses anciens partenaires du centre de formation (Jules Le Bail, Pierre Popelin) et a aussi évolué avec les "anciens" que sont Uini Atonio et Romain Sazy. Néanmoins, ce week-end, l’ailier sait que ses "ex" ne lui feront pas de cadeau. "Nous sommes promus, donc nous allons être une cible. On a le point rouge sur nous" rappelle-t-il.

Il a joué une demi-finale de Top 14 avec La Rochelle

De ses années rochelaises, l’international Français à sept ne veut garder que les meilleurs moments. Parmi les souvenirs marquants, il cite les deux premières années "vraiment incroyables", avec une saison 2016-2017 qui verra le Stade Rochelais terminer le championnat à la place de leader, avant une élimination en demi-finale face à Toulon sur un drop de Belleau après la sirène. "J’ai eu la chance de faire partie de cette génération, qui a joué le haut de tableau, développe celui qui vient d’entamer une formation de kiné. La deuxième année ne se passe pas trop mal. On loupe la qualification à la dernière journée, mais dans l’ensemble, elle est plutôt correcte. La troisième année, j’ai disparu des radars. J’étais hors groupe pendant un an. Au frigo. Je garde aussi les souvenirs de toutes mes années au centre de formation. C’est là-bas où j’ai grandi."

Si son choix de signer au BO s’est avéré payant (il a retrouvé du temps de jeu et, par la même occasion, le Top 14), Barry n’aborde pas le déplacement de ce week-end avec un état d'esprit revanchard. Il détaille : "Ça fait plaisir de retourner jouer à La Rochelle, mais il n’y a aucune animosité. C’est cool de se dire que je n’étais pas si loin (NDLR : du niveau Top 14), mais je ne prends pas ça comme une revanche. On ne joue pas non plus le même tableau. La Rochelle a un statut de favori. Nous, Biarritz, arrivons sur la pointe des pieds. Nous jouons le maintien."

Si on joue avec la peur, on n’arrivera pas à se maintenir

En effet, le club basque, promu à l’intersaison, ne boxera certainement pas dans la même cour que le Stade Rochelais au mois de mai prochain. Néanmoins, les rouge et blanc réalisent un très bon début de saison et occupent, aujourd’hui, la cinquième place du Top 14. "C’est aussi dû au fait que nous avons eu deux réceptions, tempère l’ailier. Ce n’est pas le cas de toutes les équipes, surtout celles qui sont au fond du tableau à l’heure actuelle. On sait que ça joue beaucoup, surtout avec le retour du public."

Tombeur du Racing et de l’UBB à l’envie, le BO a clairement profité du soutien de ses supporters pour battre ces deux grosses écuries. "Sur le papier, toutes les équipes sont meilleures que nous, mais on joue avec l’état d’esprit, affirme Barry. Nous sommes les outsiders et nous n’avons rien à perdre. Si on joue avec la peur de mal faire, on n’arrivera pas à se maintenir. Nous jouons donc décomplexés. On s’appuie beaucoup sur l’esprit d’équipe, la combativité. Ça fait deux fois que ça paye à domicile. Pourquoi ne pas continuer sur cette voie-là ?" Malgré les rotations effectuées dans son équipe (neuf changements dans le quinze de départ), le club basque voudra donc vendre chèrement sa peau, samedi.

Barry, de son côté, enchaînera une seconde titularisation consécutive samedi sur l’aile gauche. Entré en jeu pour le dernier quart d’heure face à l’UBB, puis à la mi-temps contre l’USAP, il a été choisi par le staff biarrot pour démarrer la dernière rencontre, poussant le Wallaby Henry Speight sur le banc. En juin dernier, c’est la situation inverse qui s’était produite. Alors que Barry avait joué toute la saison (30 titularisations, 8 essais), celui qui est rarement décevant sur le terrain avait démarré la finale de Pro D2 et le match d’accession dans la peau d’un remplaçant. "C’était un peu frustrant, se souvient-il. Tout compétiteur a envie de jouer les matchs de phases finales. Mais je l’ai pris avec philosophie. J’avais alors dit au coach : "Je fais la gueule sur le coup parce que je suis déçu, mais le jour du match, c’est l’équipe avant tout. Je comprends. Si pour vous, c’est le bon choix pour remonter et atteindre nos objectifs, je le respecte."

Les objectifs ont été atteints par le club basque. Biarritz est remonté dans l’élite et deux ans après l’avoir quitté, Barry, a retrouvé le Top 14. Il est désormais "très motivé" et a hâte de défier son ancienne équipe.

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