Revue de l'élite - Piliers : Baille, qui d'autre que lui ?

  • Cyril Baille a confirmé qu’il comptait aujourd’hui parmi les meilleurs piliers gauches du monde.
    Cyril Baille a confirmé qu’il comptait aujourd’hui parmi les meilleurs piliers gauches du monde.
  • Discret et taiseux, l’ancien All Black représente la pierre angulaire du pack stadiste.
    Discret et taiseux, l’ancien All Black représente la pierre angulaire du pack stadiste.
  • Cette saison, Reda Wardi a totalement éclipsé son principal concurrent au poste, Dany Priso.
    Cette saison, Reda Wardi a totalement éclipsé son principal concurrent au poste, Dany Priso.
  • Avec Ignacio Calles, le Briviste Hayden Thompson-Stringer fait partie de nos révélations.
    Avec Ignacio Calles, le Briviste Hayden Thompson-Stringer fait partie de nos révélations.
  • Eddy Ben Arous a été l'un des joueurs les plus pénalisés de la saison (26 coups de sifflet contre l’ancien international).
    Eddy Ben Arous a été l'un des joueurs les plus pénalisés de la saison (26 coups de sifflet contre l’ancien international).
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TOP 14 - Le pilier gauche du Stade toulousain a encore une fois réalisé une saison exceptionnelle. Dans notre classement, il devance donc son partenaire Charlie Faumuina, ainsi que le Rochelais Reda Wardi.

Baille, qui d’autre que lui ?

"Le petit Baille, c’est Califano. Il sait tout faire : il court, il plaque, il joue au ballon et c’est une machine en mêlée. Je suis sûr que c’est son fils caché." Le dithyrambe est signée d’une des légendes des piliers français. Dans ces colonnes, Franck Tournaire, double champion de France avec le Stade toulousain et 49 sélections au compteur, a rendu un vibrant hommage au jeune pilier gauche du Stade toulousain, le comparant à son illustre prédécesseur dans les rangs du club de la ville rose.

Des compliments justifiés. Cyril Baille a confirmé encore une fois qu’il comptait aujourd’hui parmi les meilleurs piliers gauches du monde. Le sélectionneur du XV de France Fabien Galthié, lors du dernier Tournoi des 6 Nations, avait même déclaré qu’il n’avait pas d’équivalent sur la planète.

Les mauvaises langues diront qu’il n’a que très peu joué avec le Stade toulousain cette saison pour prétendre à cette première place des meilleurs piliers du Top 14. Certes, mais d’abord, il n’est pas responsable du calendrier international. Ensuite, à chaque fois qu’il a été aligné avec son club, il a répondu présent. Jusqu’à cette dernière ligne droite où, dans les matchs couperets, tant en Top 14 qu’en Champions Cup, il a été un élément déterminant.

Fort en mêlée, le Toulousain a encore une fois affiché en taille XXL une gestuelle hallucinante pour un joueur de ce gabarit-là (1,82 m et 118 kg). Sa faculté à faire vivre le ballon après contact, quand d’autres joueurs du même poste passent systématiquement par le sol, est un atout considérable dans le système de jeu stadiste. Clairement, il n’a rien à envier à personne.

Faumuina, la puissance n’a pas d’âge...

Discret et taiseux, l’ancien All Black représente la pierre angulaire du pack stadiste.
Discret et taiseux, l’ancien All Black représente la pierre angulaire du pack stadiste.

Si le Stade toulousain a réalisé le doublé Top 14 - Champions Cup, il le doit, comme bien souvent, à un pack très costaud et dominant ses adversaires dans l’épreuve de force. Et Charlie Faumuina n’est pas étranger à ce rendement. Au contraire. Discret et taiseux, l’ancien All Black représente la pierre angulaire du pack stadiste.

Colossal dans l’épreuve du combat, le pilier droit se fond parfaitement dans le jeu grâce à une belle dextérité ballon en main. Jusqu’à le rendre indispensable. 22 matchs de Top 14 sur 28 possibles, 5 rencontres de Champions Cup pour un 100 % de présence sur ces rencontres européennes, ça se passe de commentaire.

En raison de la blessure de l’autre droitier du club Dorian Aldegheri, Ugo Mola et le staff toulousain n’ont eu de cesse pourtant de le ménager, de le chouchouter, en fin de saison sur des matchs où l’enjeu n’était pas capital. C’est dire son importance. À 34 ans, Faumuina a réalisé une saison vraiment exceptionnelle. À croire que le poids des années n’a pas de conséquences sur lui.

Wardi, le hardi

Cette saison, Reda Wardi a totalement éclipsé son principal concurrent au poste, Dany Priso.
Cette saison, Reda Wardi a totalement éclipsé son principal concurrent au poste, Dany Priso.

Pour sa deuxième saison en Top 14 seulement, Reda Wardi a impressionné. Déjà l’an passé, il avait prouvé sa capacité à franchir le cap du plus haut niveau. L’ancien Biterrois avait disputé 13 rencontres de championnat, sur 17 possibles (à cause de l’arrêt prématuré en raison de l’épidémie) et cinq matchs de Coupe d’Europe.

Cette année, il a été aligné à 25 reprises sur 28 possibles en Top 14. Surtout, il a été titulaire à 21 reprises, éclipsant totalement Dany Priso. Wardi a donné des garanties au staff rochelais, tant sur sa tenue de mêlée que dans sa capacité de déplacement.

Dur dans le combat, il a été précieux en défense. Un exemple : il a réalisé 145 plaquages sur l’ensemble de la saison. Un chiffre pharaonique pour un pilier, le plaçant en 37e position des meilleurs plaqueurs de la saison. Titulaire sur toute la phase finale du championnat, il a montré que, même dans les grands rendez-vous, il pouvait répondre présent.

Les surprises : Thompson-Stringer et Calles, pas très loin...

Avec Ignacio Calles, le Briviste Hayden Thompson-Stringer fait partie de nos révélations.
Avec Ignacio Calles, le Briviste Hayden Thompson-Stringer fait partie de nos révélations.

Ces deux-là auraient sans doute mérité de figurer dans le top 10 des meilleurs piliers de la saison de Top 14. Hayden Thompson Stringer et Ignacio Calles ont été les deux révélations à ce poste. Le premier, avec le CA Brive, a été un des grands artisans du maintien. Tenez-vous bien ! L’Anglais, passé par les Saracens et Bedford notamment, a disputé 25 des 26 rencontres du club corrézien. À chaque fois, il a quasiment affiché le niveau de performance.

À chaque sortie, il a donné satisfaction au staff technique. Solide en mêlée, il a permis à son équipe de dominer souvent son adversaire dans ce secteur de jeu. Sa capacité de déplacement est également à souligner. À tel point qu’il a même dépanné en deuxième ligne lors de la dernière journée de Top 14 face au Racing 92. Les dirigeants du CAB n’ont pas hésité : en mai dernier, ils lui ont fait signer une prolongation de contrat jusqu’en juin 2023. Logique, forcément logique.

Le second, 25 ans, n’a pas été étranger à la bonne tenue de la mêlée fermée paloise. Au contraire. Son premier contrat professionnel signé en 2019 avec la Section après trois au centre de formation, l’Argentin a pris au cours de cette saison une nouvelle dimension. Dynamique dans le jeu courant, il n’en a pas oublié ses racines et son appétence pour le combat.

Le sélectionneur des Pumas Mario Ledesma, qui gardait depuis quelque temps un œil sur lui, l’a même convoqué en novembre dernier pour disputer le Rugby Championship. Et les dirigeants palois, eux aussi, ont décidé de prolonger le contrat de leur joueur jusqu’en juin 2023.

Les déceptions : des Racingmen en difficultés

Eddy Ben Arous a été l'un des joueurs les plus pénalisés de la saison (26 coups de sifflet contre l’ancien international).
Eddy Ben Arous a été l'un des joueurs les plus pénalisés de la saison (26 coups de sifflet contre l’ancien international).

Si Ben Tameifuna avait réalisé une saison à l’image de ses trois ou quatre dernières sorties avec l’UBB, autant vous dire qu’il pointerait facilement dans le top 10 des meilleurs piliers de la saison. Seulement, l’ancien colosse du Racing 92 a tardé à s’imposer avec son nouveau club. Son manager Christophe Urios a préféré d’ailleurs en faire un "impact-player" plutôt qu’un titulaire indiscutable.

Le Racing, justement, parlons-en. Le club des Hauts-de-Seine a souffert en fin de saison en mêlée fermée, manquant de densité. Eddy Ben Arous a été un des joueurs les plus pénalisés de la saison. 26 coups de sifflet contre l’ancien international. Quant à Cedate Gomes Sa, il n’a pas non plus franchement répondu aux attentes du staff francilien. À l’intersaison, la question de densifier la première ligne s’est posée.

Finalement, l’opportunité de pouvoir faire signer le puissant deuxième ligne Baptiste Pesenti a été privilégiée. Enfin, le Montpelliérain Titi Lamositele, en provenance des Saracens et annoncé comme une recrue phare de l’intersaison, a franchement déçu. Arrivé en surpoids, il n’a que très peu joué.

Le classement

1. Cyril Baille

Toulouse - Né le 15/09/1993 - 1,82m ; 115 kg

Temps de jeu : 685 minutes - Point : 0

2. Charlie Faumuina

Toulouse Né le 24/12/1986 - 1,84 m ; 130 kg

Temps de jeu : 1136 minutes - Points : 5

3. Reda Wardi

La Rochelle - Né le 02/08/1995 -

1,85 m ; 110 kg

Temps de jeu : 1268 minutes - Point : 0

4. Uini Atonio

La Rochelle - Né le 26/03/1990 -

1,97 m ; 145 kg

Temps de jeu : 1023 minutes - Point : 0

5. Vadim Cobilas

Bordeaux-Bègles - Né le 30/07/1987 -

1,83 m ; 118 kg

Temps de jeu : 946 minutes - Point : 0

6. Paul Alo-Emile

Stade français - Né le 22/12/1991 -

1,80 m ; 123 kg

Temps de jeu : 1664 minutes - Points : 5

7. Jefferson Poirot

Bordeaux-Bègles - Né le 01/11/1992 -

1,81 m ; 123 kg

Temps de jeu : 1123 minutes - Point : 0

8. Jean-Baptiste Gros

Toulon - Né le 29/05/1999 -

1,87 m ; 110 kg

Temps de jeu : 764 minutes - Point : 0

9. Wilfrid Hounkpatin

Castres - Né le 29/07/1991 - 1,92 m ; 132 kg

Temps de jeu : 1360 minutes - Points : 10

10. Enzo Forletta

Montpellier - Né le 15/06/1994 -

1,75 m ; 120 kg

Temps de jeu : 739 minutes - Points : 5

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