Popelin : "À moi de changer de statut à La Rochelle"

Par Rugbyrama
  • Pro D2 - Top 14 - Pierre Popelin
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TOP 14 - Pierre Popelin, l’une des six recrues du Stade rochelais, revient dans son club formateur avec un appétit d’ogre. L’ex-joueur du RC Vannes entend bien se fixer définitivement à l’ouverture.

Tous n’ont pas encore repris mais le gros des groupes a retrouvé le chemin de l’entraînement cette semaine, à La Rochelle. Au sortir d’une saison historique, sans titre mais avec deux finales disputées, le club à la caravelle est notamment renforcé par l’arrivée de six recrues, au sein d’un effectif de plus en plus compétitif. Parmi elles, deux anciens de la maison jaune et noire. Pierre Popelin et Rémi Picquette, formés à La Rochelle, reviennent aguerris après leur expérience aussi concluante que remarquée, à Vannes, en Pro D2. Cinq ans après leur seul et unique match avec l’équipe première du Stade rochelais (leur tout premier en pro, d’ailleurs) et une sèche défaite à Clermont (57-8), en clôture de la phase régulière de la saison 2015-2016, avec une équipe largement remaniée. L’ouvreur s’est confié à Rugbyrama au début de l’été. Entretien.

Pierre, vous avez terminé votre aventure vannetaise en larmes, sur une immense frustration, avec une défaite à la dernière seconde en demi-finale de Pro D2 face à Biarritz (33-34), au printemps. Est-elle évacuée ?

À moitié digérée, disons. Je la garde quand même au fond de la tête. Il y a un petit truc qui reste en travers de la gorge. Qui n’entache pas du tout mes années vannetaises mais quand on est compétiteur et qu’on a de l’ambition, ça fait un peu chier de finir comme ça. Un match qui est bouclé à la 80e où tu mènes de 6 points, neuf fois sur dix, tu le gagnes ! En finale, on aurait pu concurrencer Perpignan d’une autre manière. Défensivement, on était l’une des meilleures équipes du championnat. Malheureusement, on n’a pas pu le savoir et se tester contre eux sur un vrai match de phase finale. Et quand on voit le scénario de la semaine d’après contre Bayonne, on se dit que cela aurait été possible (de monter en Top 14, NDLR). Après, il n’y a rien à enlever à Biarritz. Je garde le souvenir d’une bonne saison, malgré tout.

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2018-2021
66 ??????
9 ??????
212 ??????

?Merci pour toutes ces émotions durant ces trois saisons ensemble. Bonne route et bonne chance pour ton nouveau challenge Pop.

À jamais membre de la famille RCV
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— RUGBY CLUB VANNES (@RugbyClubVannes) June 12, 2021

Vous voilà maintenant de retour, avec Rémi Picquette, dans votre club formateur. Que ressentez-vous ?

Ça fait plaisir ! On va voir plein de têtes qu’on a connu quatre ou cinq ans avant. Ça fait plaisir, aussi, de retrouver cette ferveur autour du Stade rochelais. Elle est encore plus présente que quand on est parti. Quand je vois des drapeaux à tous les coins de rue, ça donne envie de commencer.

Ce lourd revers subi à Clermont (57-8), en 2016, vous le gardez dans un coin de la tête, aussi, avant de rejouer sous le maillot rochelais ?

Non, pas tellement. Forcément, ce souvenir reste, mais il n’y a pas de revanche à avoir de ce match-là. On était des joueurs complètement différents d’aujourd’hui. Ce match était assez anecdotique. Comme le fait de me dire que j’ai joué en Top 14 et que je n’ai jamais été remplaçant (rires). Les véritables matches en Top 14 vont arriver cette année.

Qu’est ce qui a changé, en vous, depuis cette première en pro ?

Ça fait partie des expériences qui font grandir. Je ressens une évolution globale du rugbyman et de l’homme. De la maturité au niveau du rugby, que ce soit au poste d’ouvreur ou à l’arrière. Une évolution technique, aussi. Dans beaucoup de domaines : défensivement, au niveau du jeu au pied, de la lecture du jeu, etc. Tout est mieux que quand je suis parti. Je me rappelle d’entraînements avec Patrice (Collazo, le manager de l’époque, NDLR), quand j’ai pu faire des préparations avec les pros…Ça n’allait pas forcément au poste de 10. Le rugby à 7 m’a aussi beaucoup apporté. Je ne mets plus autant la pression qu’avant, j’essaie de prendre du recul tout en étant toujours aussi amoureux de ce sport et tracassé de la victoire. C’est un jeu. Le vivre comme ça, ça m’aide aussi dans mon parcours.

La boucle est loin d’être bouclée parce que le plus dur reste à faire. Mais on s’est aguerri, on a pris de l’expérience

En termes d’infrastructures, le rugby à La Rochelle a aussi bien évolué, non ?

Enormément de choses ont bougé. L’Apivia Parc (centre d’entraînement, NDLR) n’était même pas en construction quand je suis parti ! Je l’avais découvert un peu, il y a quelques années déjà, en retournant voir mes coachs espoirs. Le fait de l’avoir en outil de travail, c’est même plus que du simple au double en termes de qualité de travail, comparé à Vannes.

Joli clin d’œil, de revenir ici, aux côtés de Rémi…

La boucle est loin d’être bouclée parce que le plus dur reste à faire. Mais on s’est aguerri, on a pris de l’expérience. Ça récompense aussi ces deux clubs hyper formateurs. Quand les dirigeants rochelais nous ont recrutés, ils étaient très fiers de pouvoir dire que Rémi et moi étions formés en jaune et noir. Ça a de l’importance pour eux.

? Ils viennent renforcer l'effectif Jaune et Noir ! Découvrez nos recrues pour la saison 2021/2022 ? #FievreSR pic.twitter.com/FgtFEjn2hU

— Stade Rochelais (@staderochelais) July 6, 2021

En parlant de fierté, vous devez en avoir pour Jules Le Bail, dont vous êtes proche. Lui aussi a fait la même navette, entre Vannes et La Rochelle. Il est revenu une saison avant vous, en se montrant décisif pour l’accession directe en demi-finale du Top 14 (pénalité du bonus défensif à Clermont, lors de la 26e journée)

Jules est un modèle de résilience. Il a eu des pépins physiques au cours de l’année, ça n’a pas facilité les choses. Il a très bien fini la saison, il était 24e pour la finale de Coupe d’Europe puis remplaçant pour celle de Top 14. Celui qui me dit qu’il a fait une "saison absente", je le mets au défi d’être sur une feuille de finale de Top 14. C’est hyper cool pour lui.

Quelles sont vos attentes sur le plan sportif ?

De prendre un maximum de temps de jeu, de m’adapter au plan de jeu quand les entrainements collectifs vont reprendre, de me fondre dans le moule. De diriger, aussi, des joueurs qui sont, pour certains, doubles champions du monde. La responsabilité est importante à l’ouverture. C’est à moi de changer de statut à La Rochelle, sinon je serai resté dans mon petit confort à Vannes. C’est un challenge excitant pour quelqu’un qui aime se jeter des défis. Je ne vois pas ce qui peut être plus excitant que de faire une saison avec une équipe double finaliste la saison dernière.

Les chances, que ce soit Rémi ou moi, on les aura

Cette équipe vous a fait rêver ?

Quand tu vois la qualité du jeu proposé, la qualité des joueurs à tous les postes, c’est plaisant. De se dire que j’aurai la chance d’évoluer avec eux, c’est encore plus excitant. Mon club de formation a pris une dimension extraordinaire. Ça donne envie de se mettre au niveau et de bosser pour montrer qu’on a une carte à jouer, qu’on n’est pas là juste pour admirer les Skelton et Vito et être contents de faire des passes avec eux à l’entraînement.

Ronan O’Gara vous a-t-il donné un conseil particulier, avant votre retour ?

De m’intégrer déjà comme il faut dans le groupe et de jouer ma carte à fond. Les chances, que ce soit Rémi ou moi, on les aura. Pour le sortir de sa bouche, le Top 14 et la Coupe d’Europe sont des marathons, donc on aura besoin de tout le monde. En 10, il y a des profils assez différents. La concurrence sera intéressante, je pense qu’il y aura de la place pour tout le monde.

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