La jauge à 1.000 "est catastrophique" pour Toulouse

Par Rugbyrama
  • Didier Lacroix (Toulouse)
    Didier Lacroix (Toulouse)
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TOP 14 - La jauge de spectateurs, réduite à 1.000, est "catastrophique" pour le Stade toulousain, confie, dans un entretien à l'AFP, le président du club Didier Lacroix, qui estime que le maintien d'une telle jauge jusqu'à fin 2020 coûterait au club "plus de 10 millions d'euros".

Comment vous êtes-vous adaptés à cette jauge limitée à 1.000 personnes, imposée face à Toulon ce week-end ?

On a assumé et pris en compte les enjeux économiques. J'ai envoyé un message à l'ensemble des abonnés pour leur dire que je n'avais pas d'autres choix que de privilégier nos partenaires. C'est purement économique. Notre jauge régulière, c'est entre 1.500 et 2.000 partenaires avec des hospitalités, 1.000 autres partenaires en places sèches et 4.400 abonnés. Donc, dès lors que l'on est à 1.000, on ne peut plus servir aucun des quotas en entier. Servir un abonné sur quatre ne nous a pas semblé être le bon choix. On a donc fait un choix arbitraire et assumé: on va vers les partenaires, qui représentent environ 9,5 millions d'euros.

Comment les finances de votre club vont-elles pouvoir supporter tout cela ?

Pour faire simple: avec les deux matches à 5.000 (contre La Rochelle puis l'Ulster, NDLR) et une jauge à 1.000 jusqu'à fin décembre, cela revient à un manque à gagner, en terme de chiffre d'affaire sur les matches, de plus de 10 millions d'euros. C'est énorme. Sans compter que, sur les 2.500 partenaires, on ne peut donc pour le moment en contenter que 1.000. Là encore, le manque à gagner est énorme. Tout comme la billetterie puisque les 4.400 abonnés représentent 1 million d'euros (de recettes). Sur ce match de Toulon, on va devoir rembourser 100.000 euros de notre poche.

Les préjudices sur nos finances sont exponentiels: ils sont gravissimes à 5.000, catastrophiques à 1.000 et, à huis clos, ils sont abyssaux et mortels

Quelles solutions préconisez-vous pour atténuer le plus possible les dégâts économiques inhérents à la situation sanitaire ?

Devoir faire des choix arbitraires, comme pour ce match face à Toulon, me blesse profondément mais ce serait une grave erreur de gestion de ne pas le faire. Concernant les solutions, nous allons être vigilants sur des zones plus permissives. La question de délocalisation peut se poser, même sur Toulouse (au Stadium, 33.000 places, NDLR) si les jauges proportionnelles sont acceptées. La jauge en valeur absolue est une aberration: face à Toulon, nous aurons, par exemple, un siège sur dix-neuf qui va être utilisé. Il faut évidemment réfléchir à l'après. On peut être compréhensifs mais les incidences financières vont nous amener dans des considération vitales si on ne nous aide pas.

Avez-vous sollicité des aides de l'État pour faire face à cette situation ?

Quand les joueurs sont à l'arrêt, le chômage partiel est efficace dans la mesure où cela permet aux clubs de mettre un frein sur leur dépense majeure, qui est la masse salariale. Là, le problème, c'est que cette masse salariale tourne à plein et qu'on n'a plus de recettes. On a déjà fait appel à l'État lorsque la jauge était à 5.000. Les préjudices sur nos finances sont exponentiels: ils sont gravissimes à 5.000, catastrophiques à 1.000 et, à huis clos, ils sont abyssaux et mortels. La déclaration que l'on va faire à l'État est mécanique: ce n'est pas pour le plaisir d'être sous perfusion. On ne rêve que d'une chose, c'est de pouvoir être autonome, comme on l'a toujours été d'ailleurs car il y a toujours eu très peu d'argent public dans le rugby. Là, le préjudice est mathématique. Les charges? On sait très bien que vis-à-vis du grand public, les hauts salaires exonérés, même si le rugby n'a rien à voir avec d'autres sports, pourraient être mal perçus. Pour autant, on n'a qu'une solution tant que nous sommes sous jauges partielles, c'est de se tourner vers l'État et l'ensemble des mesures d'accompagnement.

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