La fiche technique - Stade français : la monoplace rose en quête de l'apothéose

Par Rugbyrama
  • Maestri (Stade français)
    Maestri (Stade français)
  • Paul Alo-Emile (Stade français)
    Paul Alo-Emile (Stade français)
  • Gonzalo Quesada (Stade français)
    Gonzalo Quesada (Stade français)
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - Le Top 14 reprend ses droits le 4 septembre. Après une interminable saison de 13 mois, les clubs français se sont régénérés et attendent avec impatience la reprise du championnat, marquée par le retour du public. Tour d’horizons des 14 prétendants au bouclier de Brennus. Aujourd'hui direction l'Île de France avec la fiche technique du Stade français.

Le capitaine : Paul Alo-Emile, leader naturel

Désigné par les joueurs l’été dernier, Paul Alo-Emile (29 ans) entame sa deuxième saison en tant que capitaine du Stade français. Arrivé au club en 2015, le pilier international samoan a rarement déçu. Il s’est véritablement imposé au fil du temps, jusqu’à devenir pour certains observateurs le meilleur pilier droit du championnat. "Moi j’essaie juste de faire mon job de la meilleure des façons. Quoi qu’il en soit, j’ai beaucoup progressé au niveau de ma tenue de mêlée" déclara-t-il dans les colonnes du Midi Olympique fin août. Véritable leader naturel même si peu bavard, Alo-Emile est immensément respecté par l'ensemble du vestiaire parisien. Ses valeurs, son comportement exemplaire, sa ligne de conduite, ses précieuses paroles mais aussi son parcours atypique et admirable, entre autres, le propulse en septembre 2020 dans un rôle de capitaine auquel il ne s'attendait pas lui-même. "L'été dernier, nous avons fait un stage à Nice, au fil duquel nous avons parlé de l'identité du club, de son histoire des valeurs de ce sport... Puis il y a eu un vote de la part des joueurs, pour désigner le capitaine. Et là, mon nom est sorti du chapeau. Ce fut un choc, pour moi." Pourtant, il est devenu au fil du temps l'épaule sur laquelle l'équipe avait véritablement besoin de s'appuyer. Paul Alo-Emile aura cette saison, plus que jamais, un rôle déterminant à jouer au sein d'un effectif qui semble déterminé à ramener le Stade français dans la lumière.

Paul Alo-Emile (Stade français)
Paul Alo-Emile (Stade français)

La recrue : Ngani Laumape, une superstar à Paris

L'homme que l'on ne présente plus. Le All Black de 28 ans a posé ses valises dans la capitale cet été et découvrira le Top 14 après neuf années de bons et loyaux services dans son pays natal. Brillant au rugby à XIII avec les New Zealand Warriors entre 2013 et 2015 (11 essais en 30 matchs), Laumape excelle davantage lorsqu'il revient au rugby à XV, dans la province de Manawatu. La suite on la connaît. Il s'engage avec les Hurricanes de Wellington où le natif de Palmerston North a la lourde tâche de remplacer le duo historique Ma'a Nonu-Conrad Smith. Un Laumape, en mission, va non seulement y parvenir mais va de surcroit impressionner le monde entier par son explosivité, sa puissance, sa vitesse et ce malgré son gabarit pour le moins atypique (1,71m et 103 kg). Il remporte le premier titre de champion de l'histoire de sa franchise en 2016, bien qu'il n'ait pas pu participé à la phase finale. En 2017, pour sa deuxième saison de Super Rugby, il s'impose comme le titulaire indiscutable au poste de premier centre. Le néo-zélandais dispute les dix-sept matchs de son équipe et termine meilleur marqueur de la compétition avec quinze essais inscrits, égalant ainsi le record du nombre d'essais inscrits en une saison. Ses coéquipiers lui décerne officieusement et très logiquement le titre de meilleur joueur des Hurricanes de la saison. On a tous en tête son cadrage débordement qui dépose littéralement l'un des meilleurs joueurs du championnat, à savoir Bauden Barrett.

Roedd hi'n gêm gymysg i Beauden Barrett wrth iddo ddychwelyd i Wellington! ?

There's No. Stopping. Laumape. ?

? Super Rugby Aotearoa
? Heno | Tonight
? 6.00PM
? English Commentary#SuperRugbyAotearoa pic.twitter.com/StagmR776b

— S4C Chwaraeon ??????? (@S4Cchwaraeon) July 20, 2020

Pas retenu pour le Mondial 2019 avec les All Blacks à cause de la concurrence rude au poste de centre, il décide alors de se lancer un nouveau défi à deux ans de la prochaine Coupe du monde et débarque à Paris. Avec Waisea et la star internationale dans ses rangs, le Stade français cherchera à aligner une sublime paire de centres qui assurera la relève de Fickou et Danty. Ngani Laumape sera, sans aucun doute, l'homme à suivre du côté du Stade français cette année.

L'ambition : retrouver les sommets

Avec un recrutement intelligent sportivement, et financièrement surtout, les dirigeants du Stade français ont envoyé un message. En effet, l'objectif en interne est d'en avoir terminé avec ses joueurs trop payés qui pèsent dans la balance et qui finalement ne sont pas si convaincants. Place désormais à des paris (comme celui de l'excellent septiste, Harry Glover) et à un collectif fort, solidaire, plutôt qu'à des individualités. Dans cette course à la rédemption, Gonzalo Quesada avait pour souhait d'apporter "un nouveau souffle" en construisant une équipe solidaire, saine et qui s'installerait sur la durée. Mais le club s'est lui-même réinventé aussi. Les installations à Jean Bouin ont également fait peau neuve avec l'arrivée d'une nouvelle salle de vie à destination des joueurs, un nouvel espace repas mais aussi une nouvelle charte qui permet de rappeler l'identité forte du club, notamment aux jeunes joueurs. En bref, le Stade français semble vouloir retrouver sa gloire d'antan. Après six dernières années plus ou moins compliqués et une couverture médiatique au plus bas, le club de la Porte d'Auteuil remet de la lumière sur lui.

Gonzalo Quesada (Stade français)
Gonzalo Quesada (Stade français)

Le point fort : une mêlée redoutable

La saison dernière, le Stade français n'avait que très peu d'égal en conquête. Une maîtrise dans ce secteur acquise en partie grâce au travail et à la puissance du capitaine et pilier droit Paul Alo-Emile, intraitable en mêlée. Mais pas seulement. Vasil Kakovin, arrivé l'été dernier, a véritablement franchi un cap et haussé son niveau de jeu dans les moments décisifs. Cette mêlée incontournable doit son efficacité à Laurent Sempéré, entraîneur des avants parisien. Et elle ne risque pas d'être amoindrie cette année avec les arrivées des deux piliers : Nemo Roleofse et Clément Castets en provenance respectivement de Nevers et de Toulouse. Le second pourrait même prétendre rapidement à une place de titulaire. Autre point positif à souligner : un recrutement intelligent. Remplacer Fickou et Danty n'est pas tâche facile et pourtant... -même si cela reste à confirmer- les moyens ont été employé pour tenter de masquer leur départ.

Le point faible : aborder les moments-clés

Difficile de trouver un point faible en particulier pour le club de la Porte d'Auteuil. Lors de l'exercice 2020-2021, les parisiens n'ont pas complètement été maîtres de leur destin. Des affaires extra-sportives, des tweets racistes ou encore un cluster immense ont parfois, psychologiquement, pris le dessus sur l'état d'esprit général du club. Puis dans le jeu, ils ont finalement réalisé une meilleure saison que ce qui était espéré. Depuis 2015, les parisiens terminaient sans cesse entre la huitième et la quatorzième place. Cette fois-ci, les hommes de Gonzalo Quesada sont parvenus à se qualifier pour la phase finale. Le problème ? Ils affrontent des adversaires bien meilleurs qu'eux à l'image du Racing 92 qui ne leur ont laissé aucune chance en Barrages. Malgré quelques indisciplines sur certaines rencontres et une irrégularité épuisante, les Stadistes ont la chance d'être assez performants dans l'ensemble. Attention tout de même à la Macalou-dépendance !

L'avis de Rugbyrama :

Le Stade français est un club qui travaille en interne, un club qui tente sans cesse de se réinventer. Parfois en vain. Mais cette fois-ci, le vent semble tourner en la faveur de la Pink Army. A l'aube de l'entame de la saison, le Stade français emmagasine de la confiance et se rassure avec deux victoires en deux matchs amicaux. Cette saison 2021-2022, il se pourrait bien qu'une nouvelle fois le Stade français se glisse parmi les six premiers.

Par Louis Valat

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