L'Union en gros caractère

  • Top 14 - Maxime Lucu (Bordeaux-Bègles)
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TOP 14 - Malgré de nombreuses absences, l'UBB a réalisé un mois de janvier quasi-parfait. Cela grâce à une belle dynamique de groupe et un état d'esprit irréprochable.

On pourrait faire un peu d'humour avec la citation de Coluche " "L’esprit d’équipe… C’est des mecs qui sont une équipe, ils ont un esprit ! Alors, ils partagent !". Mais pas sûr que les joueurs de l'UBB et Christophe Urios partagent la même définition. Car l'équipe girondine, question esprit d'équipe, fait plus dans l'efficace et le partage des émotions. Six matchs gagnés dont deux par un seul point d'écart avec un suspense digne d'Hitchock et un nul qui au passage, a peut-être servi de détonateur au groupe. Bref du quasi-parfait. Mais l'UBB veut plus. Maxime Lucu, l'un des joueurs en forme de l'équipe girondine n'est pas totalement satisfait de la dernière victoire contre le Stade Français : "Non pas forcément satisfait même si voilà, cela reste une victoire avec bonus offensif, que l'on a failli perdre sur la fin. Mais pas satisfait parce que l'on avait décidé de s'appuyer sur des lancements de jeu par rapport à la défense du Stade Français et on n'a pas su mettre en place notre jeu." Cet état d'esprit ne quitte pas ce groupe, qui se rétrécît, avec les blessures et les sélections. L'ailier Geoffrey Cros, plein badin, se blesse contre Toulon. Delguy arrive et assure. L'Argentin se blesse à son tour. Hop, Hulleu éclate au grand jour. Le centre Moefana, fait parler la poudre puis se blesse. Uberti prend le relais. Nans Ducuing absent, Romain Buros carbure au super depuis. Bref, l'équipe fait preuve d'un gros caractère, d'un supplément d'âme, et cela n'étonne pas Christophe Urios : "Mais c'est ça l'esprit d'équipe. Un plus un ça fait trois quand tu as un bon état d'esprit. Ceux qui rentrent ont envie de faire partie de l'aventure. Ils se mettent au niveau et ainsi de suite. C'est comme cela que ça marche. Quand tu as une équipe dont l'état d'esprit ne fonctionne pas, c'est plus dur. Parce que tu cherches des coupables. Ah, les blessés, les machins. Nous, on ne cherche pas de coupables. On cherche à gagner des matchs. On a des absents comme d'autres. On ne se plaint pas. On travaille un peu différemment. Et on fait en sorte de donner confiance aux joueurs qui jouent. Cela nous a réussi et j'espère que cela continuera."

Une volonté de vouloir exister dans ce championnat

Pas question de croire pour le groupe, qu'ils sont sur un bon rythme de croisière. L'équipe a surtout retrouvé du liant. "L'état d'esprit que l'on a mis en marche en décembre-janvier, il a été hyper intéressant. Quand on sort de victoire comme à Clermont et au Racing quand on voit l'effectif qu'il y a en face dans les lignes arrières et qu'on regarde la nôtre,on était très jeune. On avait moins d'expérience qu'eux. Mais avec l'état d'esprit que l'on a mis, la volonté que l'on avait de vouloir exister dans ce championnat, on a su mettre en place quelque chose de très fort, un lien que l'on avait entre nous et que l'on a gardé depuis l'année dernière. Ce sont des choses comme cela qui font que l'on est resté en vie et que l'on a récupéré des points un peu partout, que l'on avait perdu à la maison." Un exemple ? Ben Botica. L'ouvreur n'avait quasiment jamais été titulaire de la saison, barré par un excellent Matthieu Jalibert. En 2 matchs, il a su amener sa gestion, son jeu d'occupation au pied et a démontré contre le Stade Français, à ceux qui l'auraient oublié, qu'il est un excellent buteur. Alors, oui, L'UBB n'a pas toutes ses forces. Oui, il manque Diaby, Cordero, Woki, Jalibert, Lamerat, Ducuing, Seuteni et les autres. Mais l'Union a su trouvé des forces dans le groupe.

Un vrai test à Brive

Alors, un passage à Amédée Domenech, question caractère, va être un bon révélateur. "Brive tu sais, quand tu vas chez les Coujoux, tu passes toujours un test." confirme Christophe Urios. "Moi quand je jouais, c'était pareil. Je suis entraîneur depuis 20 ans, c'est toujours pareil. Tu passes un test, celui du combat, de la testostérone, celui de tout ce que tu veux (il tape sur la table). Mais tu passes un vrai test. Et il n'y a pas de raison que cela change ce week-end. L'année dernière, ils nous ont fracassés. Cela sera pareil cette année. Si on est capable d'être comme on a été sur les derniers matchs à l'extérieur, ce sera un match intéressant à regarder. Si on n'est pas capable d'être des morts de faim, le match, je peux te dire le score maintenant." . Au delà des dons de voyance du manager bordelo-béglais, le mundillo du rugby ne peut que constater la belle vitalité de Brive. Le CABCL n'a mis fin à sa série victorieuse de six matchs que la semaine dernière à Bayonne. Maxime Lucu se méfie d'autant plus de l'équipe de Jérémie Davidson : "On parle beaucoup de Brive comme une équipe, qui chez elle met beaucoup d'agressivité, un peu comme il y a 5-6 ans quand il y avait les Arnaud Méla et compagnie. Mais au final, on voit que comme à Pau ou la semaine dernière à Bayonne, ils arrivent à mettre des essais. Ils mettent du volume de jeu. Ils ont une équipe derrière qui est très solide, notamment les 12, 13 et 14 qui sont de gros porteurs de balle, qui arrivent à faire des différences, qui sont très rapides. Ils sont aussi cette faculté à avoir ce jeu de mouvement qu'il n'avait peut être pas les années précédentes." L'UBB devra faire preuve de caractère et de solidarité comme au Racing, comme à Clermont pour aller glaner des points en Corrèze. Christophe Urios a d'ailleurs, comme d'habitude la bonne formule : "Quand on est allé au Racing, on avait le couteau entre les dents, quand on est allé à Clermont, on avait le couteau entre les dents. Si on n'a pas le couteau entre les dents, il n'y aura pas de certitudes. Cela va voler en éclats. C'est une équipe qui a de vrais atouts, qui est costaude devant de par sa culture. Mais qui a aussi des mecs derrière qui sont capables de jouer debout, fort physiquement. Il faudra chauffer les épaules." Quelques rentrées pourraient d'ailleurs permettre de resserrer les rangs pour ce voyage. Yoram Moefana a participé à l'entraînement de mardi. Pablo Uberti, commotionné a passé les tests positivement et Thierry Paiva a repris la direction des terrains. Et en 3e ligne, après le départ d'Afa Amosa, on pourrait voir sur la feuille de match, un jeune espoir prometteur, Jean-Baptiste Lachaise. Christophe Urios sait que le déplacement à Brive constitue un gros défi : "Le match est important. Tu sais dans la saison, il y a des matchs qui sont cruciaux, déterminants et celui en fait partie. Pour la saison, pour le classement, mais aussi pour nous. Voir un peu où nous en sommes." L'UBB qui a fait preuve de gros caractère, chez des concurrents directs, Clermont, le Racing va trouver en Corrèze, de quoi forger un peu plus cet état d'esprit d'équipe qui ne lâche rien.

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