L'antisèche : l'ultra-réalisme clermontois

Par Rugbyrama
  • Sébastien Bézy et les Clermontois
    Sébastien Bézy et les Clermontois
  • Cheikh Tiberghien - Clermont
    Cheikh Tiberghien - Clermont
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - Au terme d'un match spectaculaire, les Clermontois sont venus à bout du Stade Français (41-27). Mais la tâche fut loin d'être évidente pour les Jaunards qui n'ont pas pu réellement poser leur jeu mais qui ont été impressionnants de réalisme. En face, les Parisiens ont buté, pour au final repartir sans rien.

Le résumé : Clermont plus tranchant

Il ne fallait pas être en retard au coup d'envoi à Marcel-Michelin car les deux équipes ont eu vite fait de faire décoller le tableau d'affichage. C'est d'abord l'international tongien Telusa Veainu qui a marqué le premier essai pour les hommes de la capitale. Mais ces derniers ont très vite déchanté à cause d'un pack clermontois retrouvé et conquérant. À deux reprises, les groupés pénétrants locaux sont puissants et permettent à Pélissié et Lapandry de marquer et de redonner l'avantage aux Jaunards. Les deux équipes se sont ensuite observé avant une merveille d'essai de Sébastien Bézy sur un contre joué à la perfection.

La deuxième période, comme la première, n'a pas mis bien longtemps à se décanter avec un essai de pénalité clermontois sur un bel exploit de Jean-Pascal Barraque. Mais dès lors, et malgré le carton jaune contre Waisea, c'est les Parisiens qui ont monopolisé le ballon et qui ont campé dans le camp de Clermont. Mais l'unique essai de Latu ne suffira pas et encore dos au mur, c'est Clermont qui va piquer en contre avec encore une fois Sébastien Bézy. Malgré les coups de butoir parisiens et les deux cartons jaune contre Clermont, le Stade Français aura été bien malheureux et se sera heurté à une défense courageuse. L'essai de Naivalu ne changera rien, Paris repart bredouille de l'Auvergne.

Le chiffre : 155

155, c'est le nombre de passes réussies, si ce n'est peut-être un peu plus, que ce sont fait les Parisiens lors de cette partie. Les hommes de Gonzalo Quesada auront été très joueurs mais auront buté sur un défense plus que valeureuse des Clermontois. Mais plus l'on se fait des passes, plus on commet des erreurs et c'est ce qu'ont fait les visiteurs en multipliant les en-avants et les ballons égarés. Le dernier essai clermontois est un parfait exemple de la soirée parisienne. À quelques mètres de l'en-but, les parisiens sont à l'attaque mais se font intercepter par Cheikh Tiberghien. Quasiment 100 mètres plus loin, c'est Sébastien Bézy, excellent ce soir, qui plonge dans l'en-but.

Cheikh Tiberghien - Clermont
Cheikh Tiberghien - Clermont

Une statistique rageante pour Paris mais qui le sera encore plus quand les coéquipiers du capitaine Maestri apprendront que les Clermontois se sont fait trois fois moins de passes (55 environ). Il est donc indéniable que le réalisme et la finition ont péché côté Stade Français. Un très gros détail qu'il faudra corriger pour le week-end prochain lorsque les Parisiens recevront leur voisin du Racing 92.

L'essai : le show Barraque, le finish Bézy

Lequel des deux essais de Sébastien Bézy choisir ? Deux essais sur des contres rondement menés. Mais le premier essai intervenu à la 36e minute mérite éloges. Sur un ballon perdu, les Clermontois peuvent procéder en contre et vont directement écarter sur les extérieurs. Mis sous pression par la montée en pointe adverse, Camille Lopez va sortir une superbe passe entre les jambes digne de l'ancien All Black Carlos Spencer. À la réception de la passe, Jean-Pascal Barraque va claquer le ballon jusqu'à Kotaro Matsushima. Ce dernier peut progresser et servir d'une belle redoublée dans le dos Barraque qui s'était replacé.

Le septiste va choisir de taper un coup de pied rasant dans la zone dégarnie mais va trébucher dans sa course. Mais pas de soucis, Sébastien Bézy va arriver à grande enjambées pour devancer un Joris Segonds qui revenait en travers pour finalement aplatir. Un essai juste avant la mi-temps qui aura fait mal aux Parisiens. Le jeu clermontois reste, certes, très perfectible mais cette ligne de trois quarts avec de grandes individualités est capable de coups d'éclats. Et Clermont était privé de Fofana ou encore Raka, c'est dire...

La question : Clermont a-t-il enfin convaincu ?

C'est un mal récurrent du début de saison clermontois. Les Jaunards, que l'on a vu si flamboyants il y a quelques saisons, ont du mal à convaincre dans le jeu. Les victoires contre Toulouse et Agen ont laissé perplexe sur le contenu. Ce soir, le constat est différent. Ce sont les Parisiens qui ont fait le jeu mais qui ont été punis par le réalisme froid des hommes de Franck Azéma. Mais encore une fois, Clermont passe à côté d'un petit quelque chose et ce quelque chose est le point de bonus offensif. Certes, Clermont a été efficace mais n'a pas su imposer sa patte face à des Parisiens fort d'une victoire à l'extérieur le week-end dernier.

Par Kenny Ramoussin

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