"L'année de fou" de Christophe Urios à Bordeaux

Par Rugbyrama
  • Top 14 - Christophe Urios (Bordeaux-Bègles)
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TOP 14 - Il y a un an, le Bordeaux-Bègles de Christophe Urios caracolait en tête du Top 14 quand le Covid-19 a mis fin à ses rêves de première qualification. "Une année de fou" frustrante et marquante pour le manager girondin, revenu sur le sujet vendredi.

Une année prégnante

"Il n'y a pas une journée ou une semaine où je n'y pense pas. Je me dis à la place du président franchement, ça doit être dur. Mon staff et moi, on a fait le job mais le président qui est là depuis de nombreuses années, qui s'investit terriblement. Tu as l'impression que tout est aligné, qu'enfin tu vas arriver à goûter aux joies d'une qualification dans le Top 6 et il t'arrive une chose incroyable. Quand t'y repenses, ça te file des frissons. Je ne sais pas comment on aurait fini la saison mais la seule chose que je sais, c'est que l'on aurait été dans le Top 6. Heureusement qu'on a eu ces deux qualifications en Coupe d'Europe. C'est un signe que le club avance."

Une année loin d'être digérée

"Je n'en ai jamais trop parlé mais ce n'était pas facile à porter. Quand j'ai redémarré la saison, je n'étais pas bien, j'avais du mal tout simplement. Solder un truc qui n'est pas terminé, je ne l'avais jamais vécu. Il y a un an, on sortait d'un stage sur le bassin d'Arcachon, on avait les idées parfaitement claires de ce qui allait nous arriver jusqu'à la fin de saison, on était lancé et là on nous dit tout d'un coup "restez chez vous". Tu ne fonctionnes alors que par visio, tu as l'impression que la saison va reprendre et finalement elle ne reprend pas. Souvent je fais les va-et-vient et parallèles avec l'année dernière même si j'ai dit aux joueurs qu'il ne fallait surtout pas car c'était une autre saison"

Une année stressante

"Il faut faire preuve d'humilité. Ce n'est pas écrit que d'ici la fin de saison, il n'y ait pas des équipes qui soient en difficulté. S'il t'arrive ce qui est arrivé à Bayonne, tu ne joues pas pendant trois semaines, tu fermes tout. Ca peut nous arriver à nous, c'est arrivé même à l'équipe de France. Je ne le souhaite à personne. Après Pau (ce week-end), on va partir en vacances dix jours, comment on va revenir ? Tu trembles. Pour le test PCR que l'on a fait mercredi, j'ai dû regarder 2.500 fois mon téléphone jeudi. Tu peux de retrouver demain avec 2, 3, 4 cas et ça prend. C'est ce qui me fait le plus peur car je ne contrôle pas. Le reste, oui, la charge d'entraînement, c'est mon boulot. Mais le Covid, ça me fait flipper car je trouve qu'on est un peu moins vigilant forcément. Il fait beau, ça me fait flipper car ça peut nous arriver. Après ce que l'on a vécu l'année dernière, ça serait la deuxième couche et là... Mais bon, je suis optimiste de composition, on va y arriver."

Une année d'adaptation

"Comment faire progresser la vie de l'équipe et du groupe quand tu ne peux pas faire ce que tu veux, c'est un vrai challenge. On est en permanence en train de se poser cette question. Quand tout va bien, tu te dis comment faire pour garder cette dynamique. Quand ça ne va pas bien, comment la créer en sachant que l'on n'a pas beaucoup de liberté. Ce côté organisation, vie de l'équipe, cohésion, ça me manque, et je ne parle pas de nos relations avec nos partenaires et supporteurs. Dans mon quotidien cela m'a freiné"

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