Monribot : "Il faut qu’il y ait une égalité pour tout le monde"

  • Jean Monribot face à Toulouse
    Jean Monribot face à Toulouse
  • Jean Monribot était le capitaine de l'Aviron Bayonnais la saison passée
    Jean Monribot était le capitaine de l'Aviron Bayonnais la saison passée
  • Guillaume Rouet et Jean Monribot face au Stade toulousain
    Guillaume Rouet et Jean Monribot face au Stade toulousain
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - À bientôt 33 ans, Jean Monribot fait partie des leaders de l’Aviron Bayonnais. De retour sur la Côte basque l’an passé, il a pleinement assumé son statut et a livré une saison pleine. Mardi soir, il est revenu, pour nous, sur l’actualité récente autour de son club.

Le ton posé, il a évoqué les conséquences du Covid, les discussions entamées avec l’Aviron pour une prolongation de son contrat, le déplacement de dimanche à Brive, son rôle de capitaine...

On avait quitté l’Aviron en Top 14 un soir de février après une victoire contre Toulouse. Comment allez-vous, depuis ?

Depuis, le groupe a un petit peu changé. Nous avons réussi à faire deux matchs amicaux sur trois. Sur le premier, nous nous sommes un peu fait surprendre par la Section, notamment sur l’engagement. Mais nous avons vite rectifié le tir, ensuite, contre Agen. Nous nous sommes rendus compte que le championnat débutait dès les rencontres amicales. Le groupe en a pris conscience et nous préparons aujourd’hui ce déplacement à Brive de la meilleure des manières. Les recrues ont vite pris le train avec nous et elles maîtrisent le projet de jeu. Pour l’instant, tout va bien.

Vous nous dites que l’Aviron s’est fait surprendre face à Pau. Était-ce à cause des cinq mois sans match ?

Oui, peut-être. Sur cette rencontre contre la Section, on ne s’attendait pas à autant d’engagement de la part des Palois. Nous étions peut-être encore sur un petit nuage, à essayer de peaufiner notre jeu. Après cette longue période sans match, il risque d’y avoir de la tension lors des premières rencontres, même en Top 14.

Vous avez donc ressenti, sur cette intersaison, que tout le monde avait hâte de retrouver les terrains…

Oui. Tout le monde avait envie de rejouer. Nous avons eu une longue période de préparation physique et l’intersaison a été étrange, par petit groupe. C’était assez compliqué à gérer et plutôt anormal par rapport à ce qu’on a connu dans le passé. Nous avons débuté en juin, ça a été très long et tout le monde était impatient de retrouver des sensations pendant les matchs.

Qu’avez-vous pu retirer de cette longue intersaison ?

Les jeunes joueurs ont gagné en expérience. Il y a peut-être un peu plus de sérénité de la part de ce groupe de Bayonne qui est assez jeune. Nous allons débuter une seconde année en Top 14. Il faut confirmer et s’installer dans ce championnat. Nous avons pu surprendre quelques équipes l’an dernier, notamment lors de la première journée au Racing. Maintenant, je pense que nous serons plus attendus.

Dimanche, vous vous rendrez à Brive pour débuter ce Top 14. Quel sentiment prédomine ?

Il y a pas mal d’excitation. Nous avons la chance de participer à un des meilleurs championnats de rugby au monde. C’est un pur bonheur de jouer ces matchs. On reprend un petit peu notre train-train. On débute nos semaines en analysant l’équipe adverse. Ce sont des choses qui sont plaisantes.

Jean Monribot était le capitaine de l'Aviron Bayonnais la saison passée
Jean Monribot était le capitaine de l'Aviron Bayonnais la saison passée

L’incertitude qui plane autour de la tenue des matchs est-elle compliquée à gérer ?

Petit à petit, on arrive à s’adapter. Nous ne savons pas de quoi sera fait demain. Les joueurs se posaient peut-être des questions, ils s’interrogeaient au début. Maintenant, nous savons qu’il peut y avoir des cas de Covid. Nous allons démarrer une saison pendant laquelle il va vraiment falloir s’adapter. Nous devrons continuer à être vigilants, même s’il peut y avoir de la malchance. Aujourd’hui, les joueurs sont prêts et nous avons tous une chose en tête : reprendre ce championnat.

À quel type de saison vous attendez-vous ? Un championnat tronqué ?

Je ne sais pas du tout. Je n’ai pas trop envie de me projeter, mais c’est vrai que ça risque d’être un peu compliqué. Quand je vois qu’il y a des dérogations qui sont faites par rapport au nombre de spectateurs pour les uns ou pour les autres et que pour certains clubs, c’est non... Pour moi, il faut qu’il y ait une égalité pour tout le monde. Des personnes sont en place pour prendre les bonnes décisions. Il faut que ce soit le plus équilibré possible. Le Stade Français a eu je ne sais combien de cas de Covid, on pense à eux dans des moments comme ça. J’espère que le championnat ne sera pas trop faussé et que les décisions prises seront les bonnes.

Au-delà de ça, dimanche soir, vous jouerez devant 9 000 personnes. Après six mois sans Top 14, ce sera comme un match de gala…

Oui ! C’est sûr qu’en tant que joueur, on préfère jouer avec du monde dans les stades. Ça va faire du bien, d’autant plus qu’il y a un très beau public à Brive. Pour le rugby et les passionnés de ce sport, c’est important. C’est une très bonne chose que le championnat reprenne, même s’il y a des difficultés avec des rencontres reportées.

Vous allez-vous déplacer chez un concurrent au maintien. N’y avez-vous pas tout à gagner ?

Nous avons vraiment envie de bien débuter ce championnat. Nous avons pu voir que les brivistes sont en place. L’an dernier, ça avait été tendu, serré. Cette rencontre sera importante pour nous.

Nos confrères de RMC Sport ont annoncé, récemment, que vous alliez prolonger l'aventure à l'Aviron. Vous allez donc terminer votre carrière sur la Côte basque…

Oui, de toute façon, je ne me voyais pas partir dans un autre club. Je suis bien ici, à Bayonne. Aujourd’hui, rien n’est signé, mais des négociations et des discussions ont débuté pour que je prolonge l’aventure à l’Aviron, avec Guillaume Rouet.

Votre destin est lié à celui de Guillaume Rouet ?

Oui. Quand je suis revenu de Toulon à Bayonne, c’est parce que j’avais envie de rejouer avec lui. C’est un ami très proche. Dès fois, tu as envie d’évoluer à côté de certains mecs et j’adore jouer avec Guillaume. Nous avons des liens très forts. C’est que du bonheur de finir ma carrière avec lui.

Nous imaginons que Guillaume Rouet n’est pas la seule raison qui vous pousse à poursuivre l’aventure à Bayonne...

Non, tout à fait. Déjà, physiquement, je me sens bien. J’ai fait une bonne saison l’année dernière. J’ai retrouvé de bonnes sensations. Il faut parfois écouter son corps et je me sens encore de jouer au rugby. J’ai maintenant trois enfants. L’aîné va avoir quatre ans en février. J’ai envie qu’il me voit un petit peu sur le terrain. Je veux partager ça avec eux et leur transmettre la passion.

Aretz Iguiniz ayant raccroché les crampons, vous serez, avec Rouet, les garants de l’identité bayonnaise…

Oui, après je pense aussi à ces jeunes joueurs qui ont fait toute leur école de rugby ici. Il y a un noyau assez fort avec ce groupe d’espoirs. Aretz a pris sa retraite, mais maintenant, il travaille au club. Il a un rôle pour que l’on continue à voir des jeunes de l’Aviron éclore en équipe première. Bayonne doit conserver cet ADN.

Guillaume Rouet et Jean Monribot face au Stade toulousain
Guillaume Rouet et Jean Monribot face au Stade toulousain

Serez-vous le capitaine de l’Aviron cette saison ?

Oui, mais il y a aussi d'autres mecs importants dans l’effectif, qui prennent du poids. Je pense à Guillaume Ducat, Peyo Muscarditz. Ces jeunes issus du club peuvent aussi endosser ce rôle. Je ne suis pas seul et je trouve qu’il y a de bons leaders ici.

L'Aviron aborde un virage important de son histoire au niveau des infrastructures. Même si vous êtes en fin de carrière, ce doit être plutôt excitant…

Il était primordial de refaire cette pelouse pour que l’on puisse jouer dans de bonnes conditions. Ce stade va être un peu chamboulé, en bien, pour les joueurs, le public et l’ambiance. En enlevant cette piste d’athlétisme, les gens vont vraiment être très proches du terrain et il y aura une belle ambiance à Dauger, même si elle était déjà là depuis des décennies. Tous les clubs avancent et s’équipent énormément avec de grosses infrastructures. Si nous avons envie qu’il y ait vraiment un grand club ici, l’Aviron se devait de passer la vitesse supérieure. Tout le monde est derrière AB Campus. La mairie y est aussi pour quelque chose.

Pour finir, quelles seront vos ambitions, cette saison ?

Nous voulons être respectés dans ce Top 14. Nous voulons bien figurer et montrer une bonne image du club. Ensuite, on verra à mi-chemin, quel est le bilan et on décidera si on se fixe des objectifs. Au début, il faudra vraiment se concentrer sur notre jeu pour que l’on continue à avancer et à progresser.

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