Goze : "C'est un ballon d'oxygène"

  • Paul Goze, le président de la LNR - 2017
    Paul Goze, le président de la LNR - 2017
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TOP 14 - Le président des présidents revient sur l'attribution, pour près d'un demi milliard d'euros et su quatre ans, des droits télés du rugby pro par le groupe Canal +. Pour Goze, cette somme est "un ballon d'oxygène" pour les finances des clubs, tous durement touchés par la crise...

Pour 113,6 millions d'euros par saison, Canal + vient d'empocher les droits télés du Top 14 et du Pro D2 pour la période courant de 2023 à 2027. Comment avez-vous accueilli cette nouvelle ?

Nous sommes satisfaits de ce résultat. Il est le fruit du travail réalisé depuis de longues années par la LNR, laquelle a su créer avec ses clubs un championnat attractif, équilibré, offrant une large diversité de champions de France. Au fil de ces quatre ans (2023-2027), c'est une somme d'environ un demi milliard d'euros qui est en jeu. C'est significatif et ça aidera les clubs de Top 14 et de Pro D2.

Canal + fut le seul "diffuseur traditionnel" à candidater. Ce manque de concurrence ne vous desservira-t-il pas, au jour où le produit pourrait être revalorisé ?

On peut le voir ainsi. Ou alors, on peut aussi considérer qu'un partenaire fidèle sur le long terme, c'est un atout : Canal + connaît le rugby et sait le mettre en valeur ; cette fidélité est également rassurante quant à la qualité du produit que nous proposons aux télés. Pour revenir à votre question, n'oubliez pas que le monde de la télé est extrêmement mouvant et que d'autres pourraient être intéressés, à terme. Mais on s'aperçoit enfin que dans d'autres pays, qui comptent plusieurs offres concurrentes, la valorisation et l'exposition ne vont pas à la hausse.

Les quasi 500 millions d'euros ont le mérite d'assurer un certain train de vie aux clubs...

C'était l'objectif de cet appel d'offres. Il devait apporter une certaine sérénité aux clubs dans une période trouble, agitée. Si les clubs ont aujourd'hui le besoin de contracter des prêts bancaires, ils peuvent le faire car ils ont la garantie de recevoir, sur les six prochaines années, de belles sommes de la part de la Ligue. En clair, c'est un ballon d'oxygène qui permet de se régénérer en ces temps difficiles.

Récemment, et après avoir racheté les droits de la Ligue 1 de foot à Mediapro, votre diffuseur historique Canal + a replacé le rugby sur la case du samedi soir. Cela vous convient-il ?

Oui. La case du dimanche avait été laissée libre après avoir été abandonnée par le football mais il était écrit dans nos accords que s'il fallait revenir en arrière, nous le ferions. Le samedi, c'était d'ailleurs notre priorité.

Pourquoi ?

Cette case est meilleure que celle du dimanche pour les clubs, qui accueillent généralement plus de monde au stade le samedi soir. Nos clubs sont friands du créneau du samedi soir. On ne nous a donc pas arrachés cette case du dimanche soir.

Le long bail signé avec Canal + fige-t-il la formule de l'élite à un Top 14 ?

Vous savez, il y a vingt-trois ans que je suis à la Ligue et 23 ans que des débats persistent autour de la formule idoine. L'appel d'offres laisse une marge de manœuvre (quant au format de la compétition, N.D.L.R.) mais je pense que la formule de Top 14 est satisfaisante. C'est la médiane entre Top 12 et Top 16 qui satisfait tout le monde... même si parfois, quelques excès de fièvre pourraient faire penser le contraire.

Plus globalement, quel est l'impact de la crise sanitaire sur les finances des clubs ?

Sur le plan sportif, nous avons géré le calendrier avec beaucoup de rigueur et, bon an mal an, cela a bien fonctionné. Sur le plan économique, le rugby pro vit actuellement sans l'essentiel de ses revenus habituels et les clubs sont en souffrance ; le huis-clos étant amené à durer encore plusieurs mois (jusqu'à la fin de la phase préliminaire, N.D.L.R.), nous allons demander de nouvelles aides à l'état. Les premières ont d'ores et déjà été versées.

Une expérimentation pourrait bientôt favoriser le retour du public au stade. Qu'allez-vous faire, au rugby ?

Quel que soit le protocole demandé par le Ministère des Sports, nous l'appliquerons pour que le public -en nombre limité au départ- puisse revenir au plus vite dans nos stades et que les clubs puissent bénéficier de ces jauges partielles. Je vous rappelle en effet que 70 % des revenus des clubs sont réalisés le jour des matchs.

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