Gigashvili : "Emerick n'est pas un concurrent, c'est un frère"

  • Top 14 - Beka Gigashvili (Toulon) contre Bordeaux-Bègles
    Top 14 - Beka Gigashvili (Toulon) contre Bordeaux-Bègles
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TOP 14 - Revenu blessé de sélection, Beka Gigashvili a retrouvé le terrain contre Bordeaux. Désormais "à 100%", le pilier droit géorgien espère que son équipe va jouer un mauvais tour au Racing 92. Son retour de sélection, sa joie de voir son "frère", Emerick Setiano, afficher une super forme ou encore les semaines bousculées par la Covid-19, le roc toulonnais s'est confié à Rugbyrama.

Beka, vous êtes revenu blessé de sélection début décembre. Comment allez-vous désormais ?

Je ne me sens pas seulement bien, je suis vraiment à 100%. Avec la Géorgie, je me suis déchiré un ischio contre les Fidji, et j'étais un touché à la cheville, mais j'ai pu me reposer et je n'ai plus la moindre douleur. Puis j'étais vraiment content de retrouver le club. Je me sens vraiment bien avec le groupe, et c'est toujours un plaisir de revenir à Toulon. D'autant que les mecs ont bien joué en mon absence. Je trouve que le collectif a progressé entre mon départ et mon retour. On monte en intensité, on sent que tout le monde est investi, et je vois que l'équipe s'améliore progressivement.

Comment vivez-vous cette saison, entre les matchs annulés, la Covid-19 ou encore les stades vides ?

C'est une saison si particulière... C'est spécial, mais le plus dur pour moi c'est de jouer devant des tribunes vides. Quand tu es joueur, ne pas avoir de public est étrange. Et c'est d'autant plus vrai quand tu as l'habitude de jouer à Mayol. Si on ajoute les matchs annulés, le rugby connaît un moment difficile... J'espère qu'on va vite en sortir, et qu'on pourra retrouver un Mayol plein, avec nos supporters et nos familles en tribunes. J'ai démarré le rugby à 20 ans, et je n'avais jamais connu des stades à huis-clos... Je m'en serais bien passé !

Ce week-end Toulon aurait dû croiser le fer avec les Scarlets, mais suite à la suspension de la Champions Cup, vous allez affronter le Racing 92, dans le cadre d'un match en retard de la 5e journée de Top14. Comment faites-vous pour ne pas être dépassés par les événements ?

On se lève chaque matin, et on prépare chaque séance d'entraînement comme si tout était normal. On se doit de travailler comme on le ferait lors d'une semaine classique. Si une rencontre est annulée, remplacée ou déplacée ? On s'adapte, tout en sachant qu'on ne peut pas voir au-delà d'une semaine de travail. Il faut aller de l'avant.

Et le Racing ?

Concernant le match contre le Racing 92, nous avons appris seulement lundi que le club avait accepté de remplacer le match contre Llanelli par une rencontre de Top 14. C'est quelque chose qu'on entendait depuis quelques jours, alors switcher a été super simple. Puis le Top 14 est l'objectif du club cette saison, et tout le monde sait qu'un match contre un autre concurrent est essentiel. Nous sommes motivés pour aller au Racing.

Il n'empêche que vous avez dû changer de préparation, l'adversaire ne propose pas le même jeu, les individualités sur le terrain seront différentes... Comment passer de la préparation d'un match à un autre ?

L'adversaire change, mais nous devions gagner contre Llanelli, et désormais il faut gagner contre le Racing 92 : l'objectif demeure donc la victoire. Il faut gagner à tout prix, ce qui nous aide à rester 100% concentrés, quoi qu'il se passe dans la semaine. Ce ne sera pas le même adversaire, mais ça reste un match de rugby. En championnat comme en Champions Cup, chaque match peut décider de notre avenir.

Emerick, c'est un joueur sérieux, un travailleur acharné et il mérite ce qui lui arrive

Le Racing est finaliste de Champions Cup, est troisième du Top 14 et réalise un très bon début de saison. Comment appréhendez-vous ce déplacement ?

C'est une équipe qui propose un super rugby. Alors il va falloir faire un match parfait. On doit parvenir à rester concentrés, à mettre en place notre jeu, à rester disciplinés. Mais j'ai confiance en notre groupe, si tout se passe comme cela doit se passer, je pense que nous sommes capables de faire quelque chose au Racing.

Alors même que vous semblez rencontrer de grandes difficultés en déplacement ?

Il est vrai que nous n'avons remporté qu'un seul match hors de Mayol cette saison, à Agen... Je ne sais pas ce qui peut expliquer ces difficultés en déplacement. Sincèrement, j'ai l'impression que nous jouons plutôt bien, mais que nous ne parvenons pas à faire basculer les matchs en notre faveur. C'est vraiment l'un des objectifs de l'équipe : on veut faire tomber un gros du championnat dans son stade rapidement. Je pense vraiment qu'il n'appartient qu'à nous d'y arriver, car nous avons beaucoup de qualité dans le vestiaire. C'est certainement dans la tête que nous devons basculer. D'autant que je suis convaincu qu'une victoire à l'extérieur nous donnerait énormément de confiance.

Pour revenir à vous, bien que ce soit un mot proscrit du vocabulaire des sportifs de haut-niveau, vous vous êtes imposés comme le "numéro 1" au poste de pilier droit depuis votre arrivée. Sauf qu'en votre absence cet automne, Emerick Setiano a fait forte impression...

D'un point de vue personnel, avoir un joueur qui prend ta place te permet de te remettre en question, te motive et te fait progresser. À Toulon, j'ai la chance de travailler au quotidien avec un mec comme Emerick. C'est un joueur sérieux, un travailleur acharné et il mérite ce qui lui arrive. Il a énormément enchaîné depuis le début de saison, à un poste où ce n'est pas évident, et il a brillé. Bravo à lui, c'est génial. Vous savez, à mes yeux Emerick n'est pas un concurrent, c'est un frère. C'est un très bon mec, un ami et je suis heureux pour lui. Je l'ai vu énormément progresser depuis mon arrivée. C'est un bourreau de travail, et il est vraiment sur une progression constante. Il mérite ce statut de numéro 1. C'est un joueur exceptionnel, qui sent le jeu, qui est solide en mêlée.

Pour conclure, que peut-on vous souhaiter pour 2021 ?

De continuer à être aussi heureux à Toulon. Au sein de ce groupe, je me sens comme dans une famille, ce qui rend mon aventure incroyable. Ensuite, j'aimerais remporter un titre... La saison est particulière, et tout est un peu étrange, mais si ça pouvait être dès 2021, ce serait magnifique.

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