Azéma : "Entraîner Toulon, c'est quelque chose qui ne se refuse pas"

Par Rugbyrama
  • Champions Cup - Franck Azéma (Clermont).
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Publié le Mis à jour
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TOP 14 - Arrivé à Toulon pour remplacer Patrice Collazo en tant que manager, Franck Azéma a vécu ce vendredi sa première conférence de presse avec le muguet au cœur. Actuellement en pleine découverte de l'environnement varois, l'ancien entraîneur de Clermont a évoqué les coulisses de son arrivée, son rôle au sein du RCT, et surtout ses ambitions en matière de jeu.

À quand remontent vos premiers contacts avec le président Lemaitre ?

C’est très récent, évidemment. La situation est ce qu’elle est… Mais voilà, quand on est entraîneur, on sait que ça fait partie du métier (concernant le départ de Collazo N.D.L.R.). Malheureusement, c’est ce qu’il s’est passé. Le contexte, on le connaissait. Mardi soir ou mercredi, j’ai eu un coup de téléphone du président pour me proposer le poste. Ce n’est pas quelque chose qui était prémédité. J’étais libre de tout contrat, donc évidemment, quand on m'a proposé de rejoindre Toulon, c’était une fierté, un honneur et quelque chose qui ne pouvait pas se refuser. J’ai souvent été en opposition avec Toulon sur des phases finales. Je sais ce que ça représente, les difficultés, le tempérament et la qualité de cette région, de ce club. C’était pour moi du bon sens que de répondre favorablement à la proposition.

Quel va être votre rôle en vue du match de ce week-end ?

Je serai dans les tribunes samedi. J’ai rejoint les garçons en cours de semaine, il y a un travail qui a été très bien mené par James (Coughlan) et le reste staff pour préparer le match de Biarritz, donc ce serait arrogant de dire "je vais me pointer sur le banc, je sais ce qu’il faut faire cette semaine". Ça me permet aussi de prendre un peu le pouls, d’observer les garçons dans leur comportement, à la fois sur le terrain et en dehors, pour pouvoir être efficient dès le début de la semaine prochaine.

Allez-vous vous appuyer sur le staff en place ?

Il y a déjà un staff en place, il n’y a pas de raison de changer. C’est aussi ce qui est excitant pour moi : rencontrer un nouveau staff, un nouveau défi, de nouvelles personnes. On verra si, plus tard, il y aura des besoins. Mais pour le moment, pas de raison de changer quoi que ce soit. Il y a juste à se retrousser les manches et travailler ensemble.

Le président est aussi revenu sur les raisons du départ de Collazo ?️https://t.co/BgM1CmBqtP

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) October 29, 2021

Vous étiez consultant pour Canal +, vous êtes venus deux fois à Mayol cette saison, est-ce que ça aide à visualiser ce nouvel environnement ?

Eh bien, j’ai vu deux matchs quoi… Ça permet de voir des choses, mais c’est difficile quand on ne les vit pas à l’intérieur. Quand un club est en difficulté, ce n’est jamais un seul paramètre, c’est une multitude de petits détails qui font qu’il manque un pourcent par ci, un pourcent par là, et quand on se retourne, au final, il manque 20 %. Donc il faut arriver à retrouver ce cadre-là, pour pouvoir être de nouveau efficace et soudé au moment d'affronter la concurrence du Top 14.

Qu’est-ce que cela vous fait d’avoir le muguet sur le cœur ?

C’est vrai que ce n’est pas une habitude. Mais gamin, j’ai baigné au sein de générations qui ont marqué le rugby. Je me souviens que lorsque j’étais minot, je regardais Melville, Orso, Champ, toute cette génération-là, qui avait du caractère, et qui marquait un peu les esprits. Cette intensité en matière de combat était aussi propre à Perpignan, là où j’étais. Mais ici, elle est exacerbée. Il n’y a pas beaucoup de clubs en France avec une aussi grosse identité et un aussi gros palmarès que celui Toulon. C’est à la fois beaucoup de fierté mais aussi beaucoup de responsabilités, c'est une pression positive.

Je veux que l'équipe colle à l’identité du RCT

Vous avez plutôt joué le haut de tableau à Clermont et à Perpignan, mais aujourd’hui, le RCT est 13ème…

Peu importe le classement. Ce qui est important, c’est le processus que l’on va mettre en place pour, tous les jours, nous améliorer. Mon métier est d’entraîner, de partager, d’échanger, de transmettre. C’est le cœur de mon quotidien. Il faut que l’on ai des certitudes et de la clarté sur ce que l’on met en place. Et si on fait bien les choses ensembles, forcément, il y aura une récompense derrière…

Avez-vous senti un déficit de confiance chez les joueurs cette semaine ?

Quand on ne gagne pas, on perd la confiance petit à petit. Justement, hier (jeudi), il y avait un peu cette atmosphère-là. Mais je sens aussi un groupe qui a envie de répondre, de se révolter, de donner, de rendre. J’ai eu la chance de venir deux fois à Mayol, de voir l’engouement autour de cette équipe, de voir aussi la qualité de ce qui était produit sur le terrain. Car il y a quand même une capacité à franchir la ligne régulièrement dans cette équipe. Ça veut dire qu’il y a quand même quelque chose, du contenu, du répondant. Il faut essayer d’utiliser ces points forts, de les remettre en avant, et d’améliorer chaque secteur petit à petit. Aujourd’hui, il y a un constat. Mais il faut s’améliorer au quotidien.

Vidéo - Suivez en direct la présentation d'Azéma à la tête du @RCTofficiel ?https://t.co/b306tXu8yN

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) October 29, 2021

Votre premier match sera face à Clermont. Comment appréhendez-vous ce test ?

Comme tous les autres. Je connais particulièrement bien le club, l’équipe et le fonctionnement, qui sont forcément un peu différents cette année, car il y a un nouveau coach. Après, honnêtement, je vais plus me concentrer sur nous que sur l’équipe de Clermont. Mais ça, c’est la semaine prochaine. Il y a d’abord un match contre Biarritz à préparer. L’équipe est plutôt focus sur ça. Et moi aussi.

Quelle philosophie allez-vous essayer d’inculquer à votre groupe ?

Je veux que l’on mette de l’alternance dans les formes de jeu que l’on propose. Je veux aussi que l'équipe colle à l’identité du RCT. À mon sens, Toulon a toujours été une équipe pleine de caractère, de combat, des choses qui me tiennent à cœur. Cette équipe a besoin d’être dans l’initiative, dans le combat, que ce soit devant ou derrière. Mais je veux aussi qu’elle séduise, que l’on prenne du plaisir sur le terrain, et que l’on donne envie aux gens d’aller au stade. En revanche, la première des qualités qui va importer, c’est l’attitude que l’on va avoir ensemble. Et pour ça, il n’y a pas besoin d’un talent fou.

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