Étrillard : "Nous en avions marre de passer pour des peintres à l'extérieur"

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TOP 14 - Auteur d'une prestation remarquée le week-end dernier, lors de la victoire toulonnaise contre le Racing 92 (23-29), Anthony Étrillard remonte en puissance. Une bonne nouvelle pour le RCT, tant le talonneur basque s'est imposé depuis plusieurs saisons comme un cadre indiscutable, sur et en dehors du terrain.

Anthony, Toulon sort d'une grosse performance au Racing 92. On imagine que ça fait le plus grand bien à une équipe qui performait à domicile, mais peinait jusqu'alors à imposer son rugby en déplacement...

Dimanche soir, au coup de sifflet final, le groupe était vraiment fier. C'est la première fois depuis le début de saison qu'on réalise une prestation aussi pleine en déplacement, et le groupe avait besoin de cette performance. Maintenant il est hors de question de s'enflammer. Oui, nous sortons d'un gros match, mais si on ne le reproduit pas à nouveau, ça n'aura servi à rien. Il faut garder ce niveau à Mayol contre le Stade français, puis lors des déplacements qui vont suivre, si on veut pleinement savourer cette victoire au Racing.

Qu'est-ce qui vous manquait jusqu'à présent en déplacement ?

Nous passions trop souvent à côté de nos débuts de match. Nous manquions certainement d'engagement, et quand tu rentres à la mi-temps avec 20 points à rattraper, c'est déjà trop tard. Mais l'espoir venait de nos deuxièmes périodes, qui nous permettaient souvent de faire une partie de notre retard... Nous savions qu'en faisant 80 minutes pleines, nous pourrions renverser un gros en déplacement. Et contre le Racing, nous sommes parvenus à démarrer en trombe. Avec 17 points inscrits lors des 20 premières minutes, nous avons vraiment mis toutes les chances de notre côté. Et même si nous avons connu un coup de moins bien en milieu de rencontre, notre grosse entame nous a vraiment permis de croire en nos chances. C'est vraiment une bonne nouvelle pour le groupe.

Était-ce important d'avoir un déclic à l'extérieur ?

Ça devenait urgent pour le groupe et le staff. On avait du mal à expliquer ces difficultés en déplacement... Ç'a été un grand match, notamment parce que nous sommes tombés sur une équipe du Racing qui n'a jamais rien lâché. Nous avons fait des erreurs, mais il y a eu beaucoup de bonnes choses. Parfois nous aurions peut-être fini par baisser les bras face aux difficultés, mais cette fois nous n'avons rien lâché, nous sommes restés soudés, et nous nous sommes envoyés jusqu'à la fin. Cette victoire va faire grandir ce groupe.

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On dit que Patrice Collazo a peu goûté à votre défaite à Bordeaux, et qu'il ne vous a fait aucun cadeau les quinze jours qui ont suivi. Les deux semaines qui ont précédé le déplacement au Racing 92 ont-ils été à ce point musclées ?

Après Bordeaux, nous avons eu quinze jours durant lesquels "le groupe s'est dit les choses", comme on aime le répéter. Et comme l'a expliqué Patrice, même si cela restera à l'intérieur du vestiaire, ç'a en effet un peu piqué... Ça nous a permis de nous regarder dans les yeux, et je ne sais pas si c'est ce qui a construit notre succès au Racing, mais tout le monde avait à coeur de se rattraper. Nous en avions marre de passer pour des peintres à l'extérieur. Il était important de prouver que nous avions un groupe de caractère, et que quand nous voulions travailler dans la même direction, il était possible de renverser de grosses équipes.

Sur une note plus légère, racontez-nous comment vous avez vécu le dégagement en touche manqué par Charles Ollivon, alors que la 80e minute était passée...

Nous savions tous qu'il allait tenter de sortir rapidement le ballon, car sur une mêlée c'est du 50/50, et tu as vite fait de te retrouver avec une pénalité. Alors il a joué le coup rapidement, et je pense que dans la précipitation il a un peu dévissé (rires). Le choix était le bon, la réalisation un peu moins, mais c'est un fait de jeu, et heureusement les trois-quarts sont parvenus à mettre un grand coup de pied en touche. Je n'ai pas franchement eu peur.

Maintenant cap sur le Stade français qui, début décembre, vous a battu 24-23, au terme d'un match que vous aviez pourtant dominé. Voyez-vous cette rencontre comme une revanche ?

C'était justement l'un des matchs où l'équipe avait proposé son meilleur rugby en déplacement, sans ramener de victoire... Cette défaite nous avait fait mal, et on va prendre cette équipe très au sérieux. C'est un très gros collectif, et si on veut valider notre belle performance au Racing, il est indispensable d'enchaîner, de confirmer.

Sentez-vous que le groupe remonte en puissance depuis plusieurs semaines ?

Je ne sais pas si on monte en puissance... Les saisons sont longues, et après un gros début de saison, le groupe a connu un coup de moins bien. La faute à l'enchaînement des rencontres ? Au faible nombre de coupures ? Je ne sais pas, mais une chose est sûre : nous ne sommes pas des robots, on ne peut pas être performants à 101% à chaque rencontre, et malheureusement le groupe a connu une petite baisse de régime... Maintenant je pense qu'après Noël, et surtout lors de la défaite contre Bordeaux, tout le groupe a eu un petit électrochoc. On s'est vraiment dit qu'il fallait se remettre la tête à l'endroit, qu'on n'avait plus de temps à perdre. Et cette prise de conscience a pris du sens contre le Racing.

Pour revenir un peu plus sur vous : comment jugez-vous votre début de saison ?

J'ai bien démarré la saison, mais je ne vais pas me cacher : j'ai eu un petit coup de mou vers la mi-novembre. J'étais un peu moins bien physiquement, je me sentais un peu fatigué, et j'ai eu quelques petits bobos un peu bêtes. Mais ça repart, je me sens mieux dans mon corps et dans ma tête. Je suis vraiment prêt à attaquer la fin de saison.

Top 14 - Anthony Étrillard (Toulon) perce face à Montpellier
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Paradoxalement, c'est pendant cette baisse de régime que vous avez été rappelé par Fabien Galthié, afin de terminer la Coupe d'automne. Même si vous n'avez pas joué, on imagine que vous avez apprécié de voir la confiance que vous accorde le staff du XV de France...

C'est super positif en effet. J'essaye toujours de donner le meilleur de moi-même, et même si par moment c'est plus difficile, je suis content que ces efforts soient reconnus.

Depuis le départ de Guilhem Guirado à l'été 2019, vous vous étiez imposé comme indiscutable au RCT. Mais depuis quelques semaines, Christopher Tolofua monte en puissance et semble vous talonner. Comment vivez-vous cela ?

C'est normal dans un groupe aussi qualitatif d'avoir des joueurs performants à chaque poste. La concurrence a toujours été présente à mon poste, et ça nous pousse tous à élever notre niveau chaque week-end. Ça tire le groupe vers le haut, et c'est précieux d'avoir plusieurs joueurs disponibles et performants. Et que ce soit avec Chris ou Bastien (N.D.L.R. Soury) ça se passe à merveille, on partage le temps de jeu, et j'espère que notre poste ne pose pas de problème au staff.

Enfin, vous avez été désigné capitaine en début de saison, mais vous n'avez plus porté le brassard depuis plusieurs rencontres, au profit de Charles Ollivon en championnat et Sergio Parisse en Champions Cup. Quelles en sont les raisons ?

Je ne sais pas vraiment. Je n'en ai pas parlé avec Patrice pour le moment, mais j'imagine que c'est lié à mes performances. Il n'a pas dû apprécier mon coup de moins bien. Maintenant il fait ses choix, je les respecte et je n'ai aucun souci à ce niveau. Ça ne change rien dans ma place dans le groupe, et j'essaye d'avoir le même rôle au sein du vestiaire.

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