Teddy Thomas, huit années contrastées au Racing 92

  • Teddy Thomas va recevoir une proposition
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  • Top 14 - Teddy Thomas (Racing 92)
    Top 14 - Teddy Thomas (Racing 92)
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TOP 14 - Annoncé sur le départ pour Toulouse l'an dernier puis finalement prolongé (une seule saison) jusqu'en juin 2022, l'ailier quittera bien le Racing 92 l'été prochain. Direction La Rochelle. La fin d'une aventure de huit années qui aura vu Thomas tantôt brillant, tantôt décrié.

Teddy Thomas et le Racing 92, dernier épisode et épilogue : en fin de contrat en juin prochain, l'ailier international (28 ans, 28 sélections), déjà tout proche d'un départ la saison dernière vers Toulouse, quittera les Hauts-de-Seine. Direction La Rochelle pour un contrat de 3 saisons.

Joueur atypique, Thomas n'aura finalement jamais semblé donner la pleine mesure d'un potentiel immense. Son président Jacky Lorenzetti résumait ainsi la situation, en avril dernier sur RMC. "La problématique autour de Teddy Thomas est particulière. C’est un joueur exceptionnel. Lorsqu’on l’a recruté, avant de me décider, j’avais eu une discussion avec Serge Blanco. Il m’avait dit : "tu peux faire une fabuleuse affaire pour le Racing, le sport et l’équipe de France. C’est un joueur pétri de qualités. Il est doué. Il peut devenir le meilleur joueur du monde à condition que tu trouves la clé. Je ne l’ai pas trouvée et je crains de ne pas la trouver. Si tu arrives à ouvrir le temple de la performance, ce sera top." Au bout de sept ans, on n’a pas réussi à trouver la clé. C’est autant notre faute que celle de Teddy."

Un aveu comme un constat d'échec, face auquel Lorenzetti avait d'abord choisi d'offrir une dernière chance. Une prolongation d'un an (juin 2022). Ce sera la dernière. Teddy Thomas prendra l'été prochain la direction de La Rochelle. La fin de huit années contrastées avec les Ciel et Blanc.

1 essais tous les 1,8 matchs: un finisseur de niveau mondial...

Dans les faits arithmétiques, le passage de Thomas au Racing 92 restera marqué du sceau de l'efficacité. Pur ailier finisseur, doté d'appuis et d'une pointe de vitesse rares sur la planète rugby, l'enfant du Pays basque a jusqu'ici inscrit 54 essais en 98 matchs (90 titularisations). Un ratio colossal de 1 essai tous les 1,8 matchs.

A titre de comparaison, ses concurrents pour le maillot bleu affichent tous un ratio inférieur, en club : 1 essai/2,4 matchs pour Penaud ; 1 essai/2,2 matchs pour Lebel ; 1 essai/3,1 matchs pour Villière.

Top 14 - Teddy Thomas (Racing 92)
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...mais des errances tactiques et défensives

Cette arme, souvent létale pour l'adversaire, Thomas la pollue par des errances défensives et tactiques qui lui ont souvent été reprochées. Pas toujours exemplaire dans le un-contre-un en défense, Teddy Thomas a aussi la fâcheuse tendance à sortir des structures collectives et mettre en difficulté son équipe. Il y a aussi quelques audaces qui ont parfois coûté (très) cher – c'est tout le paradoxe de ce joueur, son charme et son péril.

En finale de Champions Cup 2018, dans une rencontre particulièrement serrée face au Leinster, Teddy Thomas "craquait" dans les dernières minutes. Un ballon contré en touche par Nakarawa lui revenait, dans ses 22m. Plutôt que de sortir de la pression irlandaise par du jeu au pied, l'ailier du Racing tentait une impossible relance, qui plus est côté fermé, là où traînaient tous les avants de Dublin. Propulsé en touché, puis pénalité glanée par le Leinster et défaite (15-12).

Au Racing, l'issue de ce match lui sera clairement imputée. Et reprochée. Deux ans plus tard, toujours en finale de Coupe d'Europe, Thomas ne figurait même pas dans le groupe pour la finale face à Exeter.

Des polémiques, jusqu'au trop plein

Teddy Thomas, joueur imprévisible sur tous les terrains, aura finalement autant séduit au Racing par ses talents qu'exaspéré par ses écarts. En Bleu, déjà, ses coups d'éclat ont été plombés par deux polémiques : dès sa première convocation, par Philippe Saint-André (novembre 2014), il inscrivait quatre essais lors de ses deux premières sélections puis se rendait coupable d'un retard important à un entraînement. Il disparaissait alors du groupe.

Quatre ans plus tard, à Edimbourg, il faisait partie des joueurs interrogés par la police écossaise dans le cadre d'une plainte pour agression sexuelle. Sans suite.

Au Racing 92, plusieurs de ses chambrages, sur le terrain, ont irrité en interne. Pour le dernier en date, dimanche dernier quand il provoquait de la main Santiago Cordero avant de jouer son duel, il était vite recadré par son président : " On peut tuer le match avant la mi-temps. Au lieu de ça, on préfère narguer les adversaires. Ce genre de gestes n'apporte rien au Racing, ni au rugby.'' Pour Lorenzetti, la coupe était visiblement pleine. Pour Thomas, il est l'heure de changer d'air et d'ère.

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