Clermont entre fatalité et peur de l’avenir

  • Top 14 - Franck Azéma (Clermont)
    Top 14 - Franck Azéma (Clermont)
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TOP 14 - Ce matin, les Clermontois ont appris le report de leur match face à l’UBB en plein entraînement. Ils prennent cela avec philosophie. Le passage de la jauge du stade Michelin à 1 000 spectateurs beaucoup moins…

C’est une première dont on se serait passé du côté de l’ASM. Car après leur victoire contre Agen, les Clermontois voulaient voir ce qu’ils avaient dans le ventre à l’extérieur. Ils avaient envie de se tester après une défaite hors du Michelin, à Bayonne lors de la deuxième journée. Il faudra attendre le derby face au CAB le 31 octobre pour cela… "Nous n’avions pas été confronté à ça, nous étions contents de jouer tous les weekends déclarait Franck Azéma. Il faut s’adapter et ne pas le subir. Ce sera un match reporté mais nous n’avons pas perdu notre temps cette semaine, on a travaillé. Nous avons besoin de retrouver de la cohésion et de la confiance. Cela vient par les victoires mais aussi la qualité de ton travail au quotidien. "

? INFO MIDI OLYMPIQUE ? La rencontre Bordeaux – Clermont ne pourra pas se tenir ce dimanche soir et le match Pau – Lyon, sera décalé de 19 heures à 21 heures.https://t.co/OO5qQHDYlp

— Midi Olympique (@midi_olympique) October 9, 2020

Ce dimanche soir, les Auvergnats n’iront pas se frotter à des Girondins que l’on disait remontés comme des coucous après le discours de Christophe Urios. Dimanche, ce sera "off" pour repartir sur une semaine de préparation pleine avant la venue du Stade français. "On va avoir un weekend pour se reposer et pour ensuite faire une bonne semaine. Nous pourrons travailler avec de la consistance et dans l’intensité dès lundi rappelait Azéma. C’est une bonne chose même si nous aurions aimé jouer ce match. On ne peut savoir le résultat et comme Bordeaux on avait envie de jouer, comme tout le monde. Après Agen et la semaine de travail fournie, nous avions envie de faire un bon match à l’UBB. C’était une bonne semaine d’entraînement…"

C’est dommage, cela te coupe un peu les jambes. On est forcément déçus de ne pas se déplacer à Bordeaux car c’était un gros test pour nous. La situation de Bordeaux, la sortie d’Urios, cela ne nous intéresse pas. Car on a assez à faire avec notre propre jeu.

Comme l’avouait Camille Lopez en conférence de presse : "C’est dommage, cela te coupe un peu les jambes. On est forcément déçus de ne pas se déplacer à Bordeaux car c’était un gros test pour nous." L’ouvreur, entaillé au front par un crampon, était déjà préparé à un combat annoncé été rude. Mais il était avant tout focalisé sur le jeu de son équipe. "On avait envie d’en découdre mais c’était de notre côté car la situation de Bordeaux, la sortie d’Urios, cela ne nous intéresse pas. Car on a assez à faire avec notre propre jeu. On a assez de boulot pour ne pas se préoccuper des autres. On avait envie car sur le début de saison on pèche dans pas mal de secteurs et après la victoire contre le SUA on voulait faire un gros test face à ce qui se fait de mieux en Top 14."

Cela change tout pour la prochaine journée car avec le match à Bordeaux, les Clermontois seraient rentrés à cinq heures du matin et ils auraient axé leur début de semaine sur la récupération. L’ASM qui n’avait recensé qu’un cas de Covid 19 dans son effectif depuis le début de la saison vit au "jour le jour" comme le disait le coach. "On connait la situation, on avait échappé à cela mais il faut faire avec poursuivait Lopez… C’est frustrant car on est joueur. S’entraîner c’est bien mais ce n’est pas le plus excitant. Il faut s’adapter, se reposer et préparer le match contre le Stade français dimanche prochain. Si on doit jouer..."

Le plus inquiétant et on n’est pas dupe, c’est économiquement car les clubs au bout d’un moment cela ne va pas tenir. A 5 000 personnes on s’accroche mais à 1 000 cela va durer trois mois et les clubs vont dire "stop". Et ce sera stop pour nous et tout le monde et là ce sera une autre situation. Dans trois mois si ça se trouve on va se retrouver au chômage.

Comme les ennuis volent en escadrilles, Clermont-Ferrand et son agglomération passeront en zone d’alerte renforcée à partir de samedi matin. Conséquence pour l’ASMCA, la jauge du Michelin passera à 1 000 spectateurs seulement face au Stade français… "C’est une réalité physique et économique regrettait Azéma. Le président est en éveil là-dessus, il a réunion sur réunion à ce sujet. Il arrive au club avec ce gros challenge sanitaire, social et économique mais il a l’habitude de manœuvrer là-dedans. Il va avoir un rôle important. Avoir un maximum de clarté et de franchise par rapport à la situation du club c’est essentiel et c’est ce que fait l’ASM depuis le début. "

Selon le président Jean-Michel Guillon qui a annoncé dans La Montagne le manque à gagner, l’ASM perdrait 500 000 euros par match avec une jauge du Michelin réduite à 1 000 personnes (300 000 pour une jauge à 5000 et 200 000 pour une jauge à 10 000). Même si d’autres aides peuvent être trouvées, cette situation préoccupe le staff et les joueurs. "On n’est pas focalisés là-dessus en permanence car il y a des personnes pour gérer ça et bien mais on fait un point de temps en temps explique Franck Azéma. Ce sera lié à ce que le président aura eu comme infos au-dessus par la LNR, le gouvernement et les diffuseurs…"

#MatchReporté #UBBASM « Nous allons devoir nous adapter et être prêts au bon moment ! » @Lopezcamille64
#YellowArmy
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— ASM Rugby (@ASMOfficiel) October 9, 2020

Pour les joueurs, qui ont déjà consenti une baisse de leur salaire, on pense au pire des scénarios. "Quand tu es habitué à jouer devant 18 000 personnes, cela manque confiait Camille Lopez. Mais le plus inquiétant et on n’est pas dupe, c’est économiquement car les clubs au bout d’un moment ne vont pas tenir. A 5 000 personnes on s’accroche mais à 1 000 cela va durer trois mois et les clubs vont dire "stop". Et ce sera stop pour nous et tout le monde et là ce sera une autre situation. C’est sérieux même si on n’est pas encore mis devant le fait accompli. Dans trois mois si ça se trouve on va se retrouver au chômage. Moi qui suis plus proche de la fin que du début, il faut que je pense à basculer à tout moment. Je pense à l’après carrière mais si cela pouvait être dans plus de trois mois ce serait bien… C’est encore plus inquiétant pour les jeunes mais je me dis aussi que des solutions vont être trouvées et que cela ne va pas durer éternellement. Le rugby pro ne va pas mourir pour toujours… "

Pour oublier le contexte général, les Clermontois se focaliseront sur leurs deux prochaines réceptions coup sur coup, face à Paris et Pau. Le reste, ils ne le maîtrisent pas…

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