Pesenti : "Le Stade français va être une équipe casse-c***"

Par Rugbyrama
  • Top 14 - Baptiste Pesenti (Racing 92)
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TOP 14 - Au téléphone, sa voix douce tranche avec la brutalité de ses coups d'épaules dans les rucks. Posé tranquillement à son domicile, le deuxième ligne Baptiste Pesenti, transféré dans les dernières heures du "mercato" du Racing au Stade français, a accepté de revenir sur les conditions de son départ et son arrivée dans le club de la capitale. Sans aigreur, ni amertume.

Comment se sont déroulés vos premiers pas au Stade français ?

J’ai été très bien accueilli. Pourtant, tout n’a pas été simple. Mon transfert s’est fait tardivement, il a fallu prendre une décision assez vite. J’étais en manque de temps de jeu au Racing, j’espère donc avoir plus d’opportunités à Paris. Nous en sommes à la quatrième semaine de travail et je suis plutôt content de ce qu’on a fait. Il me tarde même de débuter la saison.

Pouvez-vous nous raconter comment s’est déroulé votre transfert ?

Tout s’est fait au dernier moment, mais pour moi l’opportunité était belle de venir chercher plus de temps de jeu dans une équipe qui se reconstruit.

Votre arrivée au Stade français suscite beaucoup d’attentes. Le ressentez-vous ?

Très franchement, non. Contrairement à mon arrivée au Racing la saison dernière, où j’étais quasiment la seule recrue, où on avait beaucoup parlé de mon transfert dans les médias, je débarque au Stade français au milieu d’une dizaine de nouveaux joueurs (ndrl : 12). Et ça me va bien. Je trouve que c’est plus simple pour s’intégrer. Surtout, je n’aime pas trop qu’on parle de moi. Je n’ai pas eu le sentiment d’être mis plus en avant qu’un autre à Paris. Tant mieux. Surtout que je suis plutôt discret.

Le Stade français a réalisé l’an dernier une saison décevante, mais son paquet d’avants s’est révélé être un des meilleurs du Top 14. Est-ce que ce constat a été un élément dans votre choix pour rejoindre le club de la capitale ?

Ah oui, tout à fait. J’avais bien remarqué la saison dernière la qualité du pack. Cette équipe a souvent dominé les phases de conquête. Et ça, ça m’a plu. Certes, les résultats n’ont pas vraiment reflété cette image. Mais je suis sûr que cette saison, nous allons être une équipe casse-couilles pour nos adversaires. Le club a recruté pas mal de joueurs revanchards, des joueurs pas trop connus médiatiquement. Et j’espère qu’on va montrer notre état d’esprit.

Justement, êtes-vous revanchard par rapport à votre passage au Racing 92 qui ne s’est pas passé comme vous l’espériez ?

Le Racing est venu me chercher à Pau où j’étais bien, où je me sentais à ma place. Les résultats n’étaient pas encore ceux espérés, mais l’arrivée de Sébastien Piqueronies laissait percevoir un joli projet. A l’époque, je me suis posé beaucoup de questions. Je me suis tout de même laissé séduire par les arguments avancés par les dirigeants du Racing. Aujourd’hui, je n’ai pas de regrets, mais je n’ai pas réussi à montrer ma valeur avec cette équipe. J’espère pouvoir le faire avec le Stade français. Mes ambitions sont toujours les mêmes. J’ai vraiment à cœur de montrer mon vrai visage parce que je n’ai pas envie de rester sur une année quasiment blanche. J’ai tout de même passé quatre mois à l’infirmerie et pas mal de temps dans les tribunes.

Considérez-vous cette expérience comme un échec ?

C’est peut-être un peu bateau ce que je vais dire, mais je n’ai pas le sentiment d’avoir perdu mon temps. Cette expérience m’a beaucoup appris. Je regrette simplement de ne pas avoir pu m’exprimer pleinement. J’ai surtout le sentiment d’être parti un peu vite, mais voilà… Il faut saisir les opportunités quand elles se présentent. Le Stade français m’offre un beau challenge. J’ai vraiment envie de faire partie de cette aventure.

Était-ce vraiment votre choix de quitter le Racing alors qu’il vous restait trois ans de contrat ou était-ce le choix des dirigeants ?

C’est un accord commun ! J’avais tout de même mon mot à dire. Mais mon intérêt n’était pas de rester au Racing, tout le monde l’aura compris.

Avez-vous déjà noté des différences entre les deux clubs ?

Il y a une mentalité différente…

C’est à dire ?

Il y a beaucoup de stars au Racing, bien moins au Stade français. Ça me convient mieux. Je préfère travailler dans l’ombre. Vous savez, je me suis construit à Pau dans une équipe qui jouait peut-être le maintien, mais avec un esprit de convivialité très fort. Je retrouve un peu ça au Stade français, avec un groupe très jeune. C’est dans ce contexte que je me sens le mieux. Pour moi, c’était compliqué au Racing. En étant longtemps blessé, je me suis retrouvé un peu à l’écart du groupe. C’est peut-être aussi ce qui fausse ma vision des choses. Je n’ai joué qu’une quinzaine de matchs, ce n’est pas suffisant pour créer des liens. J’espère que ça se passera mieux au Stade français. C’est aussi pour cette raison que j’ai signé quatre ans, pour avoir le temps de m’inscrire dans la durée. J’ai vraiment envie de me régaler et j’ai le sentiment que les ingrédients sont réunis.

Votre profil de joueur ne correspond-t-il pas davantage au projet de jeu du Stade français qu’à celui du Racing ?

C’est exactement ce que je me suis dit ! Et le début de notre préparation me conforte dans mon choix. Le Racing veut du beau jeu avec des stars, ce qui n’est pas désagréable, mais ce ne sont pas les mêmes qualités au Stade français. Et ces qualités me conviennent bien mieux. Il y a vraiment moyen de faire quelque chose de sympa.

Lorsque vous êtes arrivé au Racing l’an passé, vous étiez aux portes de l’équipe de France. L’objectif est-il toujours de pouvoir prétendre au maillot bleu ?

En signant au Racing, c’était mon objectif. Je savais que si je m’imposais dans un club aussi huppé que celui-là, j’aurais plus de chances qu’en restant à Pau. Aujourd’hui, mon ambition reste la même. Le Stade français est un très beau club, malgré quelques années récentes difficiles. Mais je crois beaucoup au projet que nous sommes en train de construire.

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