Couilloud : "Quand ton petit frère est dans une telle situation, ça te fout une pression de dingue"

Par Rugbyrama
  • Baptiste Couilloud (Lyon - XV de France)
    Baptiste Couilloud (Lyon - XV de France)
  • Pro D2 - Barnabé Couilloud (Biarritz)
    Pro D2 - Barnabé Couilloud (Biarritz)
Publié le
Partager :

TOP 14 - Le demi de mêlée international Baptiste Couilloud (5 sélections) était présent à Aguilera le week-end dernier pour encourager son petit frère, Barnabé. Le cadet, lui aussi numéro 9, était une nouvelle fois titulaire avec le BO, tout fraîchement promu en Top 14 après son succès contre Bayonne. L’aîné revient sur l’évènement et sur la prestation de son frangin.

Baptiste, qu’avez-vous pensé de la prestation de votre frère Barnabé samedi, à Aguilera ?

C’était un match difficile à gérer mais je trouve qu’il a quand même su tenir son rang et prendre ses responsabilités lorsqu’il le fallait. C’est bien de jouer des matchs comme ça et de saisir sa chance, surtout à son âge.

Vous qui avez plus l’habitude des matchs couperets, lui avez-vous donné des conseils ?

Non, pas spécialement, je pense qu’il est quand même assez bien entouré au BO. Et puis il se fait sa propre expérience, ce sont des situations qu’il doit apprendre à vivre lui aussi. En l’occurrence, il a plutôt bien géré, parce que j’imagine que ce n’est pas facile d’être jeté dans le grand bain comme ça, dans un match avec autant d’enjeux.

On en a discuté tous les deux. Le mot d’ordre, c’était surtout de ne pas se mettre de pression inutile, parce que je pense que même sans ce match, la saison de Biarritz aurait été réussie.

Barnabé a beaucoup été chahuté par ses adversaires en bord de rucks…

Ça a été délicat. C’est vrai qu’en début de match, j’ai l’impression qu’il a été un peu ciblé et que les Bayonnais lui ont mis énormément de pression. Mais je trouve qu’il a su prendre ses responsabilités, notamment sur le jeu au pied, même si ça n’a pas toujours été parfait. Mais au moins, il a pris tous les coups de pied pour lui, et Dieu sait que c’est difficile dans ce genre de match…

Je crois que je n’ai jamais eu autant de pression de toute ma vie

On vous a vu avec le maillot du BO sur les épaules, c’était important pour vous d’être présent ?

Ah oui ! C’était obligé ! Il s’agissait du match le plus important de sa saison, et puis, c’était bien qu’il puisse sentir le soutien de toute la famille. Dans ces moments-là, il faut savoir se mettre aux couleurs de ses proches. Et hier, la famille Couilloud était en rouge et blanc. On était tous habillés pareil, tous derrière le frangin (sourire).

Vers la demi-heure de jeu, "Babé" essaie de jouer rapidement une pénalité près de la ligne d’en-but bayonnaise : il est du genre joueur votre frère ?

Oui, un petit peu. Mais quand même moins que moi, je pense (rires). Il a aussi ce désir-là d’accélérer le jeu et d’essayer de créer des brèches. Après, je pense que celle-là justement, à la 30ème minute, elle aurait pu faire des dégâts. À mon sens, il se fait retenir un peu pour rien, il y aurait eu possibilité de laisser jouer vite cette pénalité. Mais c’est la décision de l’arbitre. En tout cas, il faut conserver cette envie d’emballer, même dans ce genre de match, pour essayer d’animer les débats et de marquer des points.

Pro D2 - Barnabé Couilloud (Biarritz)
Pro D2 - Barnabé Couilloud (Biarritz)

Votre frère retourne sur la pelouse à quelques secondes de la fin de la prolongation, remplaçant Speight à l’aile pour taper l’un des tirs au but. On imagine que, dans ce contexte, il y avait un peu de stress pour vous aussi ?

Très honnêtement, je crois que je n’ai jamais eu autant de pression de toute ma vie. Et ce n’est pas juste pour l’interview que je le dis. Très clairement, c’est encore pire quand on n’est pas acteur. Et quand c’est ton petit frère qui est dans une telle situation, ça te fout une pression de dingue, parce qu’on sait l’enjeu qu’il y a. Et quelque part, il ne faut surtout pas être celui qui rate le coup de pied.

De mon côté, j’avais énormément de pression à ce moment-là, peut-être même plus que lui (rires). Au final, j’étais hyper heureux que Barnabé le passe sans trembler.

Barnabé doit d’abord profiter et préparer tranquillement l’avenir

Vous faites des débriefs de vos matchs l’un et l’autre, qu’est-ce que vous lui avez dit ou qu’est-ce que vous allez lui dire ?

On débriefe assez régulièrement les matchs que l’on joue. C’est toujours bien d’avoir un avis honnête sur nos performances, car on sait comment ça se passe dans les groupes… C’est parfois difficile de se dire les choses. Entre nous, on discute de ce sur quoi on peut progresser. Pour l’instant, on n’a pas encore parlé de ce match-là. Et puis, je pense que, même si on reviendra peut-être dessus, il doit d’abord profiter et préparer tranquillement l’avenir.

Vous le retrouverez en Top 14 la saison prochaine, qu’est-ce que cela vous fait ?

Je serai très heureux de pouvoir jouer contre lui la saison prochaine. Maintenant, je ne sais pas où sera son avenir… Donc forcément, il y a toujours un doute qui plane là-dessus. Mais quoi qu’il arrive, je pense qu’il aura la chance de jouer en première division, peu importe où ce sera.

Le but, ce serait de jouer l’un contre l’autre au Matmut Stadium ?

Exactement, à la maison, ce serait le rêve.

Si on vous avait dit : vous terminez dans le top 6 avec Lyon mais le scénario de samedi n’a jamais lieu et le BO de Barnabé reste en Pro D2, vous auriez signé ?

Je n’aurais rien changé. Je suis presque aussi heureux pour mon frère que si ça avait été moi. Il n’y a aucun doute là-dessus. C’est merveilleux ce qu’ils ont vécu, ils le méritent. Et puis clairement, ce n’était pas notre saison avec Lyon, on ne méritait pas de faire les phases finales. L’histoire est écrite comme ça et elle est magnifique telle qu’elle est.

Propos recueillis par Dorian VIDAL

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?