Agen, le sursaut ou la résignation ?

Par Rugbyrama
  • Top 14 - Nathan Decron (Agen) contre le Stade français
    Top 14 - Nathan Decron (Agen) contre le Stade français
  • Jamie-Jerry Taulagi - Agen
    Jamie-Jerry Taulagi - Agen
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - Agen, qui n'a toujours pas gagné après sept journées, voit son avenir en Top 14 se rétrécir, le tout dans un contexte économique compliqué, à moins d'un sursaut ce dimanche (19h) contre Lyon grâce à un groupe en autogestion.

Pire début de saison de son histoire, pire défaite concédée samedi dernier à Bordeaux (71-5) débouchant le lendemain sur le renvoi de son manager Christophe Laussucq et son entraîneur des avants Rémi Vaquin, le tout annoncé par le président Jean-François Fonteneau dans un tweet lapidaire... "Ce n'est pas de gaieté de coeur que j'ai pris cette décision, mais je l'assume", insiste le dirigeant. "On ne pouvait plus continuer comme ça. C'est un long chemin de croix très lourd à porter pour tout le monde. On a besoin d'un nouveau cycle, de repartir sur de nouvelles bases."

? INFO @midi_olympique ? Le @agen_rugby a trouvé les remplaçants de Laussucq et Vaquin ?https://t.co/e9k2wfA5xc

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) November 6, 2020

Car les actuelles ne sont pas fameuses. La saison passée déjà, avec seulement cinq victoires au compteur en 17 journées (13e), le maintien du SUA en Top 14 n'avait été assuré qu'avec l'arrêt définitif de la compétition en raison de la pandémie de Covid-19. En même temps, quand on dispose du plus petit budget de l'élite (14,5 M d'euros), qu'on est un habitué de la navette avec la Pro D2 depuis une quinzaine d'années, il n'y a rien d'exceptionnel à voir ce monument du rugby français - 8 titres de champion, mais aucun dans l'ère professionnelle - de nouveau en difficulté, voire en péril avec 26 joueurs arrivant en fin de contrat en juin prochain.

Système D

Agen a opté pour le "système D", comme débrouille, dans cette semaine de crise passée à huis clos. Fonteneau, aidé de son administrateur en charge du sportif, William Ortolan, a pris les choses en mains depuis lundi avec le responsable du centre de formation Julien Guiard, le préparateur physique Mathieu Barrau et l'analyste vidéo et performance Vincent Péducasse.

Jamie-Jerry Taulagi - Agen
Jamie-Jerry Taulagi - Agen

Les joueurs, moins trois unités - les centres Jordan Puletua et Sam Vaka et l'ailier Jamie-Jerry Taulagi ont été mis à l'écart une semaine pour leur implication jugée insuffisante à Bordeaux - ont aussi été responsabilisés: le 3e ligne Camille Gérondeau s'est vu confier la touche, l'ouvreur Raphaël Lagarde, blessé, aide pour la vidéo, et le pilier Malino Vanaï, blessé lui aussi, s'est même transformé en caméraman pour filmer les mêlées. "Tout le monde s'est rendu compte qu'on était dans une semaine compliquée, reconnaît le capitaine Romain Briatte. Et vraiment tout le monde a mis la main à la pâte". Suffisant pour un sursaut ?

"Plus rien à perdre"

Diminués par une infirmerie qui déborde avec des joueurs majeurs (Pearce, Reid, Sadie...), les Agenais craignent surtout d'imiter Perpignan, qui avait enchaîné quinze défaites de rang en 2018-2019 avant de décrocher enfin une victoire. A domicile face au LOU et Toulon, autrement plus armés et qui compteront sur ce déplacement pour engranger un précieux succès à l'extérieur, puis à Toulouse, gagner enfin serait un exploit. La réception de Brive début décembre semble plus appropriée, d'autant que le CAB (12e) se sera déplacé deux fois en huit jours auparavant.

"Ce n'est pas mort, il reste encore beaucoup de matches à disputer", répète Jean-François Fonteneau qui doit déposer en décembre un permis de construire pour la rénovation et l'extension du stade Armandie. "Nous concernant, le championnat commence à la 8e journée, poursuit-il. Il faut essayer de gommer un peu tout le reste, de se laver le cerveau de tout ce qu'on a vécu sur le plan sportif", veut croire le dirigeant. Il essaye de positiver, mais aussi de dédramatiser la situation. "L'objectif est de se faire plaisir, de retrouver une certaine forme de confiance. Aujourd'hui, on n'a plus rien à perdre, si ce n'est de pourquoi pas construire une belle aventure collective". Histoire de glisser aussi qu'un retour en Pro D2 ne serait pas une fin en soi.

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