Agen, le calice jusqu'à la lie

Par Rugbyrama
  • Top 14 - Romain Briatte (Agen)
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TOP 14 - Incapable de réagir, dominé sur tous les duels, Agen a vécu un calvaire contre Toulouse, en atteste le score final (0-59). Récit d'une soirée en enfer.

Ce n'est plus un secret pour grand monde maintenant, le SUA, bastion historique du rugby français, est certainement en train de vivre l'une des saisons les plus sombres de son histoire. Avec quinze défaites en quinze matchs, Agen se sait déjà condamné à l'échelon inférieur. Mais hier face à Toulouse, les Agenais ont réussi à tomber encore plus bas. Ce samedi, ils ont été incapables de montrer quoi que ce soit, encaissant une défaite pas record à domicile certes - la saison passée, l'UBB s'était imposé 73-3 à Armandie en Challenge Cup - mais assez pour plonger tout un groupe encore plus dans l'obscurité.

Désabusé, énervé, triste, fataliste... difficile de déceler les sentiments agenais après la rencontre, à l'image du capitaine Romain Briatte qui peinait parfois à trouver les mots. "On prend des essais rapidement, on est dominé dans tous les secteurs, on a juste été inexistants, faut pas se le cacher" avouait le troisième ligne. Mais comment Agen a-t-il pu sombrer aussi bas face à un adversaire, certes bien meilleur, mais surtout un ennemi local où l'orgueil doit primer ? Les réponses se trouvent sur les 80 minutes de la rencontre. Habitué ces derniers temps à des entames satisfaisantes comme face à La Rochelle ou encore Castres, ce SUA-là n'a jamais fait illusion. Il y avait juste à regarder le score à la mi-temps, un famélique 33-0 avec des Toulousains qui pouvaient même se permettre quelques imprécisions.

La mêlée, symbole du naufrage

Comme dit l'adage rugbystique, tout commence sur les fondamentaux. Et en touche mais surtout en mêlée, les Agenais étaient absents. Les piliers du SUA en ont vu de toutes les couleurs face à une première ligne internationale avec Baille, Marchand et Aldegheri. Au total, ce sont cinq mêlées sur leur propre introduction que les Agenais ont perdu. Pour couronner le tout, Alex Burin a dû quitter la pelouse, blessé, après s'être fait emporter sur une énième mêlée et Yaméogo et Lombard Buret n'ont pas réussi à redresser la barre. La touche a elle essayé de sortir la tête de l'eau mais c'est bien elle qui a offert le troisième essai aux Haut-Garonnais, un essai casquette avec un lancer qui a atterrit directement dans les bras de Julien Marchand qui n'en demandait pas tant.

Un mal en conquête que résume bien le capitaine Romain Briatte : "Quand tu es pris de partout, tu peux faire ce que tu veux, ça ne marche pas et dans l'attitude, on était pas là [...] quand ça part mal en conquête, en défense, quand t'es pas là sur la base, tu ne gagnes pas et tu prends une branlée ce soir".

Sonnes et "l'énergie" du désespoir

Le manager Régis Sonnes a également eu du mal à trouver les mots. "Fanny, c'est une chose, c'est surtout 60 points, après je parle souvent de contenu mais aujourd'hui, on n'a pas vu grand chose" admettait l'ancien de la maison toulousaine en conférence de presse. Invité à réagir aux propos d'Antoine Miquel qui confiait que les Agenais avaient vite baissé les bras, Sonnes répond : "Oui c'est possible, c'est ce qui nous arrive souvent [...] On travaille fort là-dessus".

Une crise de confiance sans précédent qui ne semble pas effrayer le manager quand on lui demande son ressenti après le match. "C'est beaucoup d'énergie, je peux vous confirmer que chaque minute que je passe ici, ça me remplit d'énergie, j'adore ça, ce défi à relever, cette difficulté-là, je me sens vivant et plein d'énergie". Espérons donc pour le SUA que les joueurs auront la même énergie que leur manager pour enfin lever la tête et sortir de l'enfer comme il l'on vécut ce samedi soir.

Par Kenny Ramoussin

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