Boudjellal : "En voyant Sonny Bill, les femmes de ménage s'étaient presque évanouies"

  • Sonny Bill Williams - Nouvelle Zélande - 9 septembre 2011
    Sonny Bill Williams - Nouvelle Zélande - 9 septembre 2011
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En arrachant Sonny Bill Williams au rugby à treize australien en 2008, Mourad Boudjellal a contribué à la naissance d'un phénomène. L'ancien président du Rct livre, pour nous, ses plus belles anecdotes à propos d'un joueur ayant tant marqué son époque....

La nuit dernière, Sonny Bill Williams a annoncé la fin de sa carrière. Comment l'idée de recruter ce joueur vous est-elle venue en 2008 ?

Tana Umaga, qui était à l'époque le coach de l'équipe, me dit un jour au resto : "Le truc le plus incroyable à faire, ce serait de signer Sonny Bill Williams. Si ce mec passe à 15, il deviendra bientôt le meilleur joueur du monde". Après le déjeuner, je suis allé jeter un œil sur internet. Williams avait des qualités hors du commun mais elles étaient, selon moi, hors de prix. En gros, Tana me demandait de faire venir Lionel Messi...

Alors ?

J'ai rencontré l'agent de Sonny Bill Williams (Khoder Nasser). Il parlait arabe, moi aussi et le courant est bien passé entre nous : on est arrivé à un prix très convenable pour un joueur de ce calibre. Néanmoins, il y avait une clause dans l'accord : si le transfert était révélé avant que Sonny (alors sous contrat avec les Bulldogs, N.DL.R.) ne soit dans l'avion, ce serait foutu, les gens l'empêcheraient de quitter l'Australie...

Et puis ?

Je suis parti en vacances à Miami, me disant que je verrai Sonny Bill à mon retour, lorsqu'il aurait posé le pied à Toulon. Et là, premier couac : le joueur prend son passeport samoan au lieu de prendre le néo-zélandais et se retrouve bloqué à Londres, sans visa. Pour qu'il puisse traverser, j'ai dû faire intervenir le consulat...

Et le deuxième couac, alors ?

Au moment où on a annoncé la signature, le truc nous a totalement dépassés.

Comment ça ?

Quand je me suis réveillé aux Etats-Unis, j'ai allumé la télé et là, je suis tombé sur les images de mon centre d'entraînement, à Berg, où des journalistes étrangers faisaient le pied de grue pour attraper Sonny Bill ! J'ai aussitôt allumé mon portable et là, j'avais quinze appels de numéros à dix-huit chiffres. Le bordel était total et dans les rues de Toulon, il y avait même un mec qui distribuait des tracts racontant que Sonny Bill était encore sous contrat à Sydney et qu'il avait mal agi, en signant chez nous... Quelle folie, quand j'y repense...

En effet...

Les Australiens avaient envoyé des huissiers, lesquels devaient remettre en mains propres un document au joueur. Pour les empêcher d'approcher "SBW", on avait de notre côté mis tout un système en place : quand un huissier approchait du centre d'entraînement, les supporters l'interpellaient : "Va te coucher, fatigué ! Casse toi de là !" On a beaucoup ri...

Quid de son premier match sous le maillot du Rct ?

Il l'a joué contre Hyères-Carqueiranne, en amical. Ce jour-là, quand je suis entré dans le vestiaire, j'ai vu un mec assis sur une table de massage, de dos. Je me suis dit : "Merde, ces épaules... Ce type est plus large qu'un deuxième-ligne..." Après ça, j'ai débarqué sur le petit terrain, où quinze caméras du monde entier entouraient la pelouse.

Ca s'est bien passé ?

Oui,mais pas pour tout le monde. Le numéro 9 de Carqueiranne a décidé de plaquer Sonny Bill et a fini l'après-midi à l'hôpital. Là-bas, il nous a dit : "J'ai pris un autobus en pleine gueule, les gars".

Etait-il si fort ?

C'était un extraterrestre. Il faisait des gestes que personne, avant lui, ne faisait. On n'avait jamais vu ça. Un jour, Eric Bayle (la voix du rugby sur Canal +) m'a même dit : "Vous avez recruté le joueur du futur".

Sonny Bill Williams avait une image sulfureuse avant de débarquer sur la Rade...

Chez nous, il a pourtant été très calme : Sonny allait dans les quartiers populaires, s'est très vite converti à l'islam et le concernant, je n'ai jamais reçu un appel en pleine nuit où on me disait qu'il avait été pris dans une bagarre, qu'il avait mis une main au cul dans un bar...

Le Rct avait trouvé sa vedette, n'est-ce pas ?

Oui. Sonny Bill Williams, au-delà d'être le joueur qu'on connaît, plaisait aux femmes. Un jour, lors d'un match à Bourgoin, il est sorti du vestiaire simplement vêtu d'une petite serviette, qu'il portait autour de la taille. En le voyant, les deux femmes de ménage qui se tenaient là se sont quasiment évanouies... Il les avait subjuguées, ouais...

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