Stade Rochelais : confirmer pour redevenir guerriers

  • Champions Cup - Jérémy Sinzelle (La Rochelle), face à Sale Sharks.
    Champions Cup - Jérémy Sinzelle (La Rochelle), face à Sale Sharks.
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TOP 14 - Bien que battu par Sale dimanche dernier et déjà sur la sellette en Champions Cup, le Stade Rochelais a semblé enfin retrouver certaines valeurs qui l'ont fait tutoyer les sommets par le passé. Une impression à confirmer dès ce samedi, face à Castres (18h), pour basculer du bon côté.

Le fameux bon vieux couplet de la défaite encourageante. Pour le coup, il sonne plutôt juste du côté de La Rochelle, à la veille de la réception du Castres Olympique, une affiche au menu de la 10e journée de Top 14. Même s'il est reparti comptablement bredouille de son déplacement européen en Angleterre dimanche dernier face à Sale (25-15), le club à la caravelle n'a pas vraiment fait le voyage à vide. Dans leurs valises, les coéquipiers de Jérémy Sinzelle ont ramené une vertu qui pourrait rapporter bien plus à l'avenir. Du cœur à l'ouvrage. Un cœur énorme, plus entrevu de la sorte depuis belle lurette.

Vous savez quoi, je m'en fiche d'avoir vu une defaite. Ce que j'attendais, c'est un début de révolte et c'est ce que j'ai vu.

Là où certains voient dans nos fautes et nos contestations "une équipe qui perd les pédales", je vois des joueurs qui ne baissent pas les bras. #FievreSR pic.twitter.com/vYG0AjVyD7

— Axel Pillaud (@_Askel) November 24, 2019

L'amorce d'une révolte

"On se sentait soudé. On s'est dit quand même : "putain, c'est sympa aujourd'hui ce qui nous arrive"", livre avec le recul le polyvalent ¾ rochelais quand il revient notamment sur ces 20 minutes passées à 13 contre 15, face à la bande des frères Curry et du champion du monde Faf De Klerk. Une double infériorité numérique négociée à la perfection, sans encaisser le moindre point. En en marquant même 3, sur pénalité. Plus globalement, les Rochelais se sont envoyé comme des chiens en défense. Surtout après l'exclusion définitive de Pierre Bourgarit une fois la demi-heure de jeu passée. C’est tout simplement la première fois de la saison que le XV maritime montre un tel niveau d'engagement et de solidarité.

Un déclic, pour la suite des événements, que ce match fondateur en matière d'état d'esprit ? Le centre international Geoffrey Doumayrou acquiesce : "Je pense qu'en ce moment, il nous fallait peut-être ça. Mais je peux vous dire qu'à 13 et demi pendant 50 minutes, ça pique. Il y a eu vraiment de bonnes choses. Cela a sûrement montré aux yeux de tout le monde que l'on avait envie de faire basculer les choses. En interne, cela fait un petit moment que l'on essaie. On travaille bien. J'espère que ce week-end, cela va enfin nous sourire."

Vous savez quoi ? Ce match est peut-être le point de départ de la saison rochelaise. On demandait une révolte : j’ai aimé l’attitude en deuxième période. Ça faisait des mois qu’on n’avait pas vu les gars comme des chiens enragés sur le terrain.

— Quentin Vinet (@quentin_vinet) November 24, 2019

"Tout le monde nous dit que l'on est dans le dur sauf que comptablement on ne l'est pas, poursuit le centre international. Au classement britannique, on est très bien, on est 7e (en Top 14, NDLR). Sauf que le classement que vous voyez, ce n'est pas le bon. Mais ça personne ne le sait. Donc tout le monde rabâche que l'on n'est pas bien mais au final on est normal. Il nous manque cette victoire à l'extérieur qui va nous faire du bien mentalement."

Le stade de la confirmation

Le sursaut d'envie et d'orgueil entrevu face aux Sharks n'a pas suffi à lever les bras pour la première fois loin de Deflandre cette saison. La copie comporte encore trop d'accrocs. En témoignent les 17 pénalités concédées. Un chiffre colossal signe, cette saison, d'une indiscipline récurrente parfois alimentée par des gestes de frustration aussi stupides qu'inutiles.

Faut-il y voir un manque de confiance ? "Elle est là, la confiance. Aucun problème là-dessus !, tranche fermement et un brin agacé le capitaine Romain Sazy. On n'est pas très loin. On bosse dur pour gommer les erreurs et l'indiscipline. Quand on gommera ça, on sera dans les clous. J'ai confiance, je sais que les mecs vont batailler et ne lâcheront pas. Cela basculera, c'est sûr. Il n'y aura aucune hésitation sur quoi que ce soit." L'attitude affichée en fin de parties face à Exeter et Sale, avec des essais inscrits pour l'honneur après la sirène, n'a rien d'anodin pour le deuxième ligne.

Face à Castres, les hommes de Jono Gibbes et Ronan O'Gara s'attendent à une opposition quelque peu similaire à celle proposée par Sale. Dans les phases de jeu au sol, tout du moins. Là où le Stade Rochelais a concédé trop de turnovers, la semaine passée. Le CO, grand adepte de la guerre des rucks, constitue presque l'adversaire idéal pour voir si les jaune et noir ont retenu les leçons du match précédent. Et surtout conservé, si ce n'est élevé, le curseur du combat. Tel se présente le défi rochelais pour reconquérir cette âme de guerriers sur le point de se réveiller.

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