Rétro 2019 : Montpellier, les montagnes russes émotionnelles

Par Rugbyrama
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TOP 14 - Tous les jours, Rugbyrama vous propose de dresser un bilan de l'année 2019 pour chacun des quatorze clubs du championnat. Aujourd'hui, place à Montpellier !

Le fait de l’année : février, on touche le fond….

Le 5 janvier 2019, le MHR concède déjà sa quatrième défaite à domicile de la saison face à Lyon (14-25). Sa chute, amorcée début novembre, se poursuit donc. Et le cauchemar va atteindre son paroxysme le 16 février à l’Altrad Stadium après la claque reçue contre l’Usap (voir ci-dessous). Les Héraultais ont perdu six de leurs huit dernières rencontres et s’enfoncent dans les profondeurs du classement. La crise est réelle. Les Cistes afficheront ensuite de la solidarité à Toulouse (27-14), mais l’heure des explications est arrivée.

Avant ce déplacement et après, le président Mohed Altrad convoque d’abord deux groupes de leaders puis une majorité du vestiaire pour deux réunions. Deux clans s’opposent, les représentants français face aux Sud-Africains. Les seconds veulent la tête de Vern Cotter, là où les premiers fustigent leur comportement et veulent sauver leur entraîneur. Ils auront gain de cause et sortiront renforcés. Là où des éléments comme Ruan Pienaar, Jannie du Plessis ou François Steyn, ne joueront quasiment plus de la saison.

… mars, ça repart avec la folle remontada !

Resserré, le groupe bleu et blanc va se relever fièrement face à Bordeaux dans son antre (37-10). Neuvièmes à treize points du sixième au soir du 23 février, ils vont débuter une folle remontada en mars. Transfigurée, cette somme d’individualités joue enfin collectif et pour l’équipe. Les hommes de Cotter enchaînent huit victoires sur les neuf dernières journées et décrochent une qualification, jugée encore impossible il y a peu. Avec des succès marquants à Castres (12-9) et à Clermont (27-28), ou face au Stade Français (42-25). Le jour où Mohamed Haouas s’est fait un nom, en offrant le bonus offensif au MHR sur le gong, après une échappée en solitaire de quarante mètres.

Revenus de l’enfer, les Héraultais ont poussé les portes du paradis sans parvenir à les ouvrir en grand. La faute à une fatigue mentale et physique accumulée lors de leur folle remontée, fatale dans le money-time face au Lou (21-16). Un quart-de-finale perdu, qui laissera des regrets et surtout, beaucoup de fierté lié au parcours accompli. Malgré ça, Vern Cotter sera replacé directeur du rugby par Mohed Altrad. L’homme d’affaire nomme Xavier Garbajosa manager (départ de King ; arrivée de Lafon). Six mois plus tard, le MHR termine l’année par un nul à domicile face au dernier du championnat, le Stade Français. Les Cistes pointent aujourd’hui à la 8e place du Top14, sans être décrochés ; mais sont déjà éliminés de la Champions Cup après trois défaites en quatre journées.

La déclaration : "La priorité est de maintenir le club dans l’élite", Fulgence Ouedraogo le 20 février 2019

Au sortir de la défaite face à l’Usap, Montpellier est en grand danger avant de se déplacer à Toulouse. Et l’emblématique Fulgence Ouedraogo a conscience de l’urgence de la situation : "Quand on perd chez nous face au dernier du championnat, la priorité est de maintenir le club dans l’élite. Il faut penser à ça, car c’est quelque chose qui nous pend au nez et qui peut arriver très vite. Il faut être méfiant et surtout en avoir conscience. Après, si on arrive à assurer le maintien le plus vite possible, on pourra alors voir si nous pouvons prétendre à autre chose. Nous tenons au club et c’est lui qui passe avant tout."

La défaite qui fait tâche : MHR vs Perpignan, 10 à 28 (16 février)

L’humiliation suprême. Les Cistes perdent sur leur terre le derby face à l’Usap, lanterne rouge du classement qui n’avait pas encore gagné une seule opposition. Méconnaissables, les locaux se font dominer dans tous les secteurs sans jamais esquisser le moindre signe de réaction. Ils ne peuvent pas tomber plus bas. Benoît Paillaugue : "L’Usap mérite largement son succès. Et nous, on a été incapables de répondre présent dans le combat. On n’a pas de mêlée, pas de lancements en touche… Nous avons été catastrophiques. Rien ne fonctionne en ce moment. C’est la réalité d’aujourd’hui, il faut l’accepter. On va faire front et ne pas se lâcher."

Le match : Clermont vs Montpellier, 27-28 (25 mai)

L’apothéose. Montpellier décroche un cinquième succès de rang au Michelin et profite de la défaite de Castres à domicile face à Toulon, pour arracher son billet pour les barrages. Sublime ! Cotter et ses hommes réussissent leur pari fou, après une rencontre de haute volée dans l’Auvergne. Jan Serfontein n’en revenait pas : "C’était la première fois depuis longtemps que je ressentais une sensation comme ça. Après le match je me suis rendu compte que les choses que nous avons réussi à construire sur les trois derniers mois, c’était vraiment quelque chose d’exceptionnel. On a construit une relation entre nous, un esprit dans l’équipe qui est très bon."

Le joueur : Benoît Paillaugue, l’homme fort malgré lui

Aujourd’hui, il n’aime pas qu’on lui dise qu’il a été l’élément déclencheur de la remontada du MHR. Celui qui l’incarne le mieux. Et pourtant, c’est une réalité incontestable. Benoît Paillaugue, nommé capitaine en février en l’absence de Louis Picamoles ; retenu avec le XV de France au plus fort de la tempête héraultaise; a sonné la révolte collective. En insufflant au groupe sa hargne et sa fougue. Tout en assumant ses responsabilités durant les réunions organisées par son président, comme sur le pré dans les matchs couperets. Irremplaçable !

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