Goze a écrit à Laporte concernant la suspension des championnats

  • Comme sur de nombreux autres dossiers, les positions de Bernard Laporte, à gauche, et Paul Goze, à droite, au sujet de l’avenir du Top 14 et du Pro D2, s’éloignent de jour en jour.
    Comme sur de nombreux autres dossiers, les positions de Bernard Laporte, à gauche, et Paul Goze, à droite, au sujet de l’avenir du Top 14 et du Pro D2, s’éloignent de jour en jour.
Publié le Mis à jour
Partager :

TOP 14 / PRO D2 - Avant-hier, le président des clubs de rugby professionnels Paul Goze a envoyé un long courrier au patron du rugby français, Bernard Laporte, afin d'entériner le gel des championnats et alerter le président de la FFR sur les conséquences gravissimes que pourrait avoir la crise actuelle sur l'économie des clubs de Top 14 et Pro D2. Nous nous sommes procurés ce document.

Dans un courrier daté du 2 avril dernier et adressé au président de la FFR Bernard Laporte, le président de la LNR Paul Goze a précisé plusieurs points intéressants, concernant la situation liée à l'épidémie de Covid 19 et à la suspension des championnats. Au sujet des relégations et promotions, l'ancien président de l'Usap explique en préambule: "S'agissant de la passerelle entre la Pro D2 et la Fédérale 1, nous considérons que la position de raison est également de neutraliser de façon symétrique les deux accessions initialement prévues. Cette neutralisation des accessions en Pro D2 nous paraît cohérente au plan de l'équité sportive avec l'arrêt définitif du championnat de Fédérale 1 à quatre journées du terme de la phase de poules et avant que les phases finales qui auraient dû déterminer sportivement les clubs promus ne puissent se dérouler. Si les éditions 2019/2020 du TOP 14 et de la PRO D2 ne peuvent reprendre, nous proposerons aux organes compétents de la LNR la même disposition pour les deux championnats professionnels (pas de montée ni de descente entre TOP 14 et PRO D2)."

Le président de la Ligue poursuit son argumentaire en assurant que faire passer le Pro D2 de 16 à 18 clubs, comme il avait été évoqué par certains, viserait à diviser un peu plus la manne des droits télés, cette répartition mettant un peu plus en danger la santé financière des clubs déjà installés en division professionnelle.

La Ligue veut terminer la saison pour sauver ses clubs

Au fil de ce même courrier, le président des présidents expose également ses craintes quant aux conséquences de cette "crise sans précédent" sur l'économie des clubs professionnels. En cas de non reprise des championnats 2019/2020, la première estimation réalisée par la Ligue fait donc état d'un impact de 100 millions d'euros sur les finances des clubs (90 millions d'euros) et les revenus de la LNR (10 millions d'euros, correspondant au non déroulement des phases finales).

A ceci, il faudrait probablement ajouter 120 millions d'euros de pertes, correspondant au manque à gagner dans les secteurs du sponsoring et de l'audiovisuel ainsi que quelques millions d'euros de plus, ceux-ci étant directement liés aux versements en provenance de l'EPCR . "Dans ce contexte, poursuit Paul Goze dans sa missive, il est de la responsabilité de la LNR de tout faire pour sécuriser le niveau des distributions prévues pour les clubs au titre de l'exercice 2019/2020 alors que leurs revenus propres seront fortement impactés. Cette sécurisation passe en premier lieu, si la situation sanitaire le permet, par une reprise des championnats - y compris dans une version abrégée de la fin de saison. Par ailleurs, la LNR a engagé des démarches pour souscrire un emprunt exceptionnel pour couvrir les pertes de revenus auxquelles elle devrait elle-même faire face. Cet emprunt devrait être remboursé à brève échéance."

Le courrier de Paul Goze à Bernard Laporte se conclut sur une alerte : douze des quatorze clubs du championnat d'élite et douze des seize clubs du Pro D2 démarreront probablement la saison 2020-2021 avec une "situation nette négative". Selon toute vraisemblance, Bernard Laporte devrait répondre à son homologue dans les heures à venir. Mais quoi qu'il se passe dans les prochains jours, l'heure semble grave pour l'économie du rugby français...

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?