Willemse : "C’était un énorme choc et je n’y étais pas préparé"

  • Top 14 - Paul Willemse (Montpellier) contre le Racing 92
    Top 14 - Paul Willemse (Montpellier) contre le Racing 92
Publié le
Partager :

TOP 14 - Blessé le 10 juillet à la cuisse droite alors qu’il était en pleine préparation pour le Mondial, l’Héraultais, initialement réserviste, ne partira pas au Japon. De retour à la compétition face à Pau le week-end dernier, il revient sur ce moment douloureux, livre ses sensations après sa reprise, parle de ses objectifs avec le MHR puis les Bleus et analyse enfin le choc face à La Rochelle.

Rugbyrama : Vous avez joué une demi-heure face à la Section samedi dernier (succès bonifié 43-22). Comment vous êtes-vous senti ?

Paul Willemse : J’étais un peu rouillé car cela faisait trois mois que je n’avais plus joué de match. Ma dernière rencontre remontait à début juin et à notre barrage perdu à Lyon. C’était une longue période. Physiquement, je me sens très bien car j’ai pu bien me préparer durant trois mois, notamment en musculation. Je suis devenu plus fort à la salle et beaucoup moins gras que les quatre dernières saisons. Je ne ressens plus aucune douleur à la cuisse et je suis très heureux de recommencer à jouer.

Vous évoquez votre blessure survenue avec le XV de France… L’annonce du groupe des 31 retenus pour la Coupe du monde, diffusée lundi, n’a-t-elle pas ravivé un souvenir douloureux dans votre esprit ?

P.W : Si, un peu. Ce n’est jamais facile d’accepter une mauvaise chose qui se passe dans ta carrière, de la prendre avec le sourire, même si tu y es préparé. J’ai déjà tourné la page, je suis redevenu positif et je me suis promis de regarder en "face"(devant, NDLR). C’est comme ça, je n’ai pas d’autre choix.

Le 10 juillet dernier, votre monde a dû s’écrouler autour de vous, non ?

P.W : J’étais vraiment déçu et très triste. Mon objectif était de rentrer dans le groupe France car j’étais réserviste. Je voulais montrer ma valeur et j’étais prêt à faire n’importe quoi pour partir à la Coupe du monde avec les Bleus. S’ils avaient voulu que je perde dix kilos, je l’aurais fait ! Franchement, j’étais prêt à tout ! C’était ma mentalité en arrivant à Marcoussis… Et après une semaine, la blessure est arrivée. J’étais très en colère et j’ai beaucoup crié. Je n’étais vraiment pas bien dans ma tête, surtout que c’était la première fois que je me blessais à l’entraînement… C’était un énorme choc et je n’y étais pas préparé. Mon rêve s’arrêtait là.

Non, ils n’ont pas du tout parlé avec moi après ma blessure. Personne ne m’a rien dit

Quand vous être rentré à Montpellier pour vous soigner, pensiez-vous encore avoir une chance d’être rappelé en cours de préparation, si vous étiez rétabli à temps ? Et au final, vous l’êtes…

P.W : Franchement, c’était difficile à imaginer car je me suis blessé dans la première semaine. Cela veut dire que si j’ étais revenu après cinq ou six semaines, j’aurais manqué toute la préparation. J’ai donc pensé immédiatement qu’ils allaient me remplacer par un autre joueur (Romain Taofifenua) et c’est ce qu’il s’est passé. Je me suis alors dit qu’il fallait que je me concentre sur Montpellier et si le XV de France avait besoin de moi par la suite, je serais prêt. Et j’aurais peut-être la chance d’être sélectionné dans le groupe qui disputera les Six nations après la Coupe du monde, où je serai leur premier supporter. J’ai toujours beaucoup d’objectifs en tête.

Le staff du XV de France vous a-t-il dit à votre départ, qu’il vous restait encore une chance de postuler si vous étiez rétabli à temps ?

P.W : Non, ils n’ont pas du tout parlé avec moi après ma blessure. Personne ne m’a rien dit.

Malgré cette immense déception, cet été vous aura permis de travailler physiquement…

P.W : C’est exactement ça. Je n’ai pris qu’une semaine de vacances et j’ai démarré avec Louis (Picamoles) et Yacouba (Camara) à Montpellier, la préparation pour le XV de France trois semaines avant notre départ pour Paris. J’ai fait beaucoup de muscu et de physique. J’étais vraiment fort et "fit". J’ai continué le même programme durant ma blessure car la seule chose que je ne pouvais pas faire était la course. Je mangeais aussi très bien, "propre". Car j’ai conservé le même état d’esprit que celui que j’avais pour le XV de France.

Qu’entendez-vous par manger "propre" ?

P.W : Je mange plus équilibré. Beaucoup de salade et plus de légumes comme du poulet et du poisson (il explose de rire). Et oui, pour moi, le poulet et le poisson sont des légumes ! Je fais surtout attention à ne plus manger de bêtises tous les jours, comme des bonbons et pâtisseries. Je suis plus concentré sur les quantités prises. Après, mon poids reste pareil (130kg ; contre 145 en juillet 2018), mais je suis beaucoup moins gras et j’ai gagné un peu en muscles. Je me sens vraiment bien sur mes déplacements. Aujourd’hui, il me manque juste un peu de temps passé sur le terrain. Je serais à 100% de mes moyens d’ici deux à trois semaines je pense.

C’est un gros défi pour nous. Si nous ne sommes pas prêts, les Rochelais peuvent gagner chez nous

Votre regard sur le nouveau système de jeu du MHR de Xavier Garbajosa ?

P.W : Pour moi, la seule différence est que nous cherchons toujours à avoir beaucoup d’options de jeu. Il n’y a pas qu’une seule solution. On joue s’il y a des opportunités, mais l’essentiel est de se créer à chaque fois plusieurs choix. Ce n’est pas de faire n’importe quoi avec le ballon ! Il y a toujours un plan, une structure. Mais Xavier veut que nous ayons aussi un peu de liberté d’essayer des choses. Après, l’idée n’est pas de relancer systématiquement de nos 22 mètres… Par contre, dès qu’on voit une vulnérabilité dans la défense adverse il faut y aller, quelle que soit la zone du terrain où on se trouve. Je n’ai encore jamais joué dans ce type de système et c’est donc à moi de m’y adapter. Je pense avoir les qualités pour y arriver.

Quelles sont les forces de La Rochelle, votre prochain adversaire au GGL Stadium (samedi, 20h45) ?

P.W : Déjà, c’est un match particulier pour Xavier et nous aussi, puisque nous jouons contre Wiaan Liebenberg, notre ancien partenaire et mon ami. C’est toujours bon d’affronter un ami, tu veux être encore meilleur que d’habitude pour gagner son respect. Après, c’est toujours difficile pour nous face à La Rochelle. C’est une belle équipe, qui joue beaucoup et reste redoutable dans le désordre. C’est un gros défi pour nous. Si nous ne sommes pas prêts, les Rochelais peuvent gagner chez nous.

Si vous deviez citer des clés du match pour le MHR…

P.W : La mêlée et la touche, car nos adversaires sont aussi performants en conquête. Et nous, on doit monter notre niveau sur ces deux points et aussi sur la discipline. Car, même s’il y a eu des progrès face à Pau, on a encore pris un carton (rouge et deux jaunes à Castres). Ces trois points nous bloquent pour mettre notre jeu en place. Les avants ont donc mis beaucoup d’énergie pour se préparer dans ces secteurs, afin de donner de bons ballons à nos trois-quarts samedi. Car ils sont vraiment dangereux quand ils sont mis dans de bonnes conditions.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?