Lyon : Puricelli, absence remarquée

Par Rugbyrama
  • Julien Puricelli
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  • Top 14 - Julien Puricelli (Lyon), face à Brive.
    Top 14 - Julien Puricelli (Lyon), face à Brive.
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TOP 14 - Commotionné face au Leinster en Champions Cup fin novembre, le flanker et vice-capitaine du LOU n'a toujours pas pu faire son retour à la compétition. Une possible fin de carrière imminente est même envisagée, et ça pourrait changer beaucoup de choses pour l'actuel leader du Top 14...

Il souffle un parfum d'inquiétude sur les bords du Rhône depuis le début du mois. Non pas à cause des derniers résultats du LOU, bien pâle en Coupe d'Europe après une élimination déjà acquise en quatre matchs et en point d'orgue une ultime défaite en Italie du côté de Trévise, ni même à cause de celui en championnat, qui le vit s'incliner lourdement sur la pelouse de Montpellier (33 à 8) entre deux journées de Champions Cup. Non, grâce à son entame de saison parfaite, Lyon peut toujours jouir d'un bilan comptable presque parfait en Top 14, lui qui est toujours premier juste devant Bordeaux à l'approche de la trêve hivernale, et qui a par la même occasion ce week-end d'aller la conforter sur le terrain hostile de Castres afin de passer les fêtes au chaud.

Plus que ça, ce qui donne de vraies sueurs froides à Pierre Mignoni et plus encore depuis le match face au Leinster à Gerland, c'est bien évidemment l'absence forcée de Julien Puricelli, véritable leader et vice-capitaine du club rhodanien. En effet, à 38 ans, le capitaine de touche des lyonnais vit peut-être ses derniers instants en tant que rugbyman professionnel, la faute a une vilaine commotion subie face aux Irlandais, et dont il tarde à se remettre.

Aujourd'hui, je ne suis pas apte à jouer, déclarait-il récemment dans une interview accordée au journal " Le Progrès". Mes activités physiques et cérébrales sont limitées. La vraie question est de savoir si c'est raisonnable de continuer et de prendre le risque de faire une nouvelle commotion, encore plus grave. Je n'ai pas encore pris ma décision, mais je prendrai la décision la plus raisonnable

Vous l'aurez compris, le problème est donc à prendre très au sérieux pour un joueur courageux au possible, très attaché au LOU et qui ne s'est jamais économisé tout au long de sa grande carrière. Au vu de l'importance des effets secondaires, il paraît aujourd'hui peu probable de revoir le natif de Grenoble sur les terrains. Bien que le staff du leader du Top 14 ne lui ait donné pour l'instant aucun ultimatum pour prévoir la date de son retour éventuel, qui reste encore possible, nul doute que Puricelli ne prendra aucun risque d'autant qu'à 38 ans, sa fin de carrière est imminente dans tous les cas et de fait, sa "nouvelle vie" aussi. En attendant c'est tout le groupe lyonnais qui reste dans l'espoir d'un retour de son leader, dont l'expérience faite de plus de 300 matchs de championnat et 4 sélections en Bleu pourrait être plus qu'utile afin de gérer une deuxième partie de championnat qui sera certainement plus ardue que la première, retour des internationaux obligent.

Top 14 - Julien Puricelli (Lyon), face à Brive.
Top 14 - Julien Puricelli (Lyon), face à Brive.

Une absence qui change tout

Car son absence change beaucoup de choses pour Lyon. Premièrement déjà, dans la composition. Car le flanker longiligne et ferrailleur est un complément parfait de la puissance brute de Carl Fearns en numéro 8, et de l'abattage intense d'un Liam Gill, très coureur, ou d'un Patrick Sobela, plus massif, selon l'opposition, sur l'autre flanc de la troisième ligne. D'ailleurs, son absence se fait plus que sentir puisque que sans lui le LOU accuse parfois des problèmes en touche, comme à Northampton le mois dernier où il avait perdu six touches, quand son alignement est pourtant reconnu presque unanimement comme le meilleur du championnat par ses pairs. Aussi parce que, dans l'équilibre de la composition du pack rhodanien toujours, l'absence de son meilleur sauteur contraint Pierre Mignoni à modifier ses plans ailleurs. Dans le même profil que son aîné, le jeune Cretin (1m95 pour 101kg) paraît encore un peu léger pour démarrer les matchs couperets, et, pour conserver à la fois sa puissance en troisième ligne et des sauteurs dans son pack, le coach lyonnais est souvent tenté d'associer Gill et Sobela tout en faisant remonter Bruni dans la cage. Las, il faut dire que la longue absence de Lambey au même moment est un vrai problème dans l'équilibre du pack, quand l'ancien toulonnais et Goujon, qui font plus que dépanner un cran plus haut, ne sont pas des spécialistes du poste pour autant. Quand pour finir aussi, les massifs et surpuissants Roodt et Oosthuizen, peu aériens, ne peuvent alors jamais être associés en 4 et en 5.

Mais les contraintes ne s'arrêtent pas là car vient ensuite l'inévitable question du leadership. Sans Puricelli, la jeune équipe lyonnaise manque cruellement d'expérience, surtout lorsque les autres anciens Wisniewski ou Ivaldi ne sont pas alignés. Et la dernière sortie des Noirs et Rouges remaniés en Italie fut encore là pour le rappeler... Pour ne citer qu'eux, les jeunes Couilloud et Barassi disposent d'un talent monstre, mais leur fougue doit encore être encadrée dans les rencontres qui se jouent sur des détails. Et c'est bien là que le LOU doit encore grandir, la dure expérience de la Coupe d'Europe en tête. Car quand bien même son "équilibreur" préféré ferait son retour à la compétition prochainement, cela ne durera pas. "Cet été, j'étais prêt à rempiler pour une saison supplémentaire (jusqu'en 2021). Aujourd'hui, la question ne se pose même plus. Je mettrai au plus tard un terme à ma carrière en juin" assure le joueur de 38 ans. Le LOU devra donc trouver son remplaçant, et vite! Histoire de ne pas perdre les crocs.

Par Théo Fondacci.

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