Le LOU passe un test de caractère contre Bayonne

  • Jonathan Pélissié (LOU)
    Jonathan Pélissié (LOU)
  • CHAMPIONS CUP - Pierre Mignoni (Lyon)
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  • Champions Cup - Jean Marcellin Buttin (Lyon)
    Champions Cup - Jean Marcellin Buttin (Lyon)
Publié le Mis à jour
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TOP 14 – Si le LOU n’a pas été épargné par les blessures ces dernières semaines, lui laissant moins de marge en termes de rotation et de concurrence, il traverse tout de même une période délicate après un très bon début de saison. Pierre Mignoni et son staff ont tapé du poing sur la table, et l’on attend la réaction du club lyonnais qui reçoit Bayonne.

Alors qu’ils ont profité d’une coupure pour Noël, les Lyonnais n’ont probablement pas demandé à trouver sous le sapin les réponses à leurs soucis depuis quelques semaines. Alors qu’ils viennent de concéder six défaites sur les huit derniers matchs toutes compétitions confondues, les problèmes rencontrés par le LOU sont identifiés.

"Ce n’est pas que les joueurs travaillent moins, c’est qu’ils nous manquaient 10% pour mieux travailler, a ainsi expliqué Pierre Mignoni, après avoir fait passer le message à ses joueurs tôt lundi matin. Il y a eu une grosse remise en question de nous tous. On sait qu’une saison est compliquée, avec des hauts et des bas car je n’ai jamais vu une équipe au top pendant onze mois. Il y avait un peu de manque d’implication, mais pas de tout le monde, et un peu d’inconscience aussi. Il faut vite retrouver de la sérénité et de la confiance en faisant un gros match", ce samedi à Gerland face à Bayonne, car les Rhodaniens seront en effet scrutés de près.

Comme dans toute éducation, comme avec un enfant, il faut remettre les choses dans l’ordre

Si l’enchainement de contre-performances a surtout eu lieu sur la scène européenne (trois revers pour un seul succès, ndlr), les deux récentes défaites à Montpellier et Castres en championnat ne sont en aucun cas honteuses dans le fil d’une saison. Néanmoins, "on n’a pas trop de marge pour se dire que ce n’est pas grave. Ce n’est pas catastrophique mais il faut être conscient de nos forces, de nos points forts. Quand on voit ce que l’on est capable de faire, il me semblait que l’on était en dessous. C’est mon boulot et celui du staff de remettre les choses à l’endroit", reprend Pierre Mignoni qui met malgré tout en avant le fait que son groupe vive bien.

CHAMPIONS CUP - Pierre Mignoni (Lyon)
CHAMPIONS CUP - Pierre Mignoni (Lyon)

Mais le technicien a dû reprendre un rôle probablement plus autoritaire – et qu’on ne lui connaissait plus trop depuis le début de saison – avec ses troupes. "À un moment donné, comme dans toute éducation, comme avec un enfant, il faut remettre les choses dans l’ordre. L’important c’est de se dire les choses et de réagir."

Quels problèmes ? Quelles solutions ?

Lorsque l’on approfondie la question des difficultés lyonnaises, l’on a envie de parler de l’indiscipline. Avec 9 et 10 fautes sur les deux dernières sorties en Top 14, il n’y a pourtant pas péril en la demeure. Le LOU avait habitué à mieux, c’est tout. "Les matchs où il y a beaucoup de fautes, cela s’explique assez facilement… c’est juste qu’il manque 5 ou 10% d’envie, de lucidité et de rapidité. Quand ce sont des détails comme ça à régler, c’est peut-être plus facile que si c’était le jeu", affirme Jean-Marcellin Buttin qui identifie le même problème en restant positif.

Et qui nuance aussi le fait que c’est encore face à Clermont ou Castres que Lyon a connu des difficultés. "Peut-être que sur des stratégies de certains matchs et de certains adversaires, on n’arrive pas à passer outre le contexte pour se focaliser juste sur le jeu. Le bateau n’est pas en train de couler non plus. Il fallait juste prendre conscience que si l’on restait comme ça, on pouvait sortir des six et l’objectif de la saison serait loupé."

Champions Cup - Jean Marcellin Buttin (Lyon)
Champions Cup - Jean Marcellin Buttin (Lyon)

Peut-on alors souligner le fait que les Lyonnais peinent encore dès l’arrivée de l’hiver ? "À force de dire des choses comme ça, on se dit que finalement on n’est pas capable de jouer sous la pluie. Alors que c’est une bêtise. Toutes les équipes préfèrent jouer sur terrain sec, c’est nettement mieux pour le spectacle, mais le rugby d’hiver existe et on est capable de gagner des matchs quand il ne fait pas beau. Il faut forcément réajuster et certainement ne pas jouer de la même façon. On ne va rien bouleverser mais je veux voir des joueurs de caractère qui prennent les devants, s’autocritiquent et rééquilibrent ce pourcentage", nuance Pierre Mignoni qui note que "les matchs à l’extérieur montrent le caractère de ton équipe et à l’extérieur, on est en dessous de ce que l’on veut faire. Peu importe le classement, il faut de l’exigence mais ça peut vite revenir aussi. On a un groupe capable de faire de belles choses, il faut certainement qu’il fasse les choses à l’endroit et la confiance sera là."

Dans nos têtes, on a cru que c’était peut-être un peu plus facile et que d’être premier était acquis

Quand on parle de caractère et d’état d’esprit, voilà où se situe l’axe principal de travail. Dans une situation où certains leaders manquent ou manqueront, et l’on pense alors à l’ancien capitaine Julien Puricelli et aux nouveaux que sont Felix Lambey et Baptiste Couilloud, d’autres individualités doivent en profiter pour s’exprimer et se responsabiliser. Jean-Marcellin Buttin se montre d’ailleurs objectif en évoquant une prise de conscience dans la foulée de ce recadrage par le staff.

"C’était le rôle de Pierre et du staff de nous taper sur les doigts. Dans nos têtes, on a cru que c’était peut-être un peu plus facile, que d’être premier c’était acquis et que c’était beau alors qu’il faut aller se le chercher toute l’année. On a travaillé dur en début de saison et on pensait que cela allait peut-être rester un peu trop facilement comme ça. Les autres clubs nous ont rappelé peut-être assez justement que ce n’est pas en claquant des doigts que l’on gagne des matchs", reconnait l’arrière.

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