Puricelli : "Il va falloir être régulier et réussir à enchainer"

  • Julien Puricelli
    Julien Puricelli
  • Top 14 - Julien Puricelli (Lyon), face à Brive.
    Top 14 - Julien Puricelli (Lyon), face à Brive.
  • Top 14 - Dylan Cretin (Lyon)
    Top 14 - Dylan Cretin (Lyon)
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TOP 14 - Julien Puricelli, troisième ligne du LOU, s’exprime pour Rugbyrama sur l’enchainement des Lyonnais, qui sortent d’un revers à Bordeaux-Bègles et qui retrouvent le Racing, autre concurrent direct. Celui qui est aussi spécialiste de la touche au sein du staff, revient par la même occasion sur son avenir et l’ascension en Bleu de Dylan Cretin.

Rugbyrama : Lyon sort d’une défaite à Bordeaux-Bègles, lourde au niveau du score (37-19), tout en sachant qu’il n’y avait qu’1 point d’écart à 9 minutes de la fin. Le scénario de la fin de rencontre doit vous laisser quelques regrets ?

Julien Puricelli : On ne peut pas être satisfait. À partir du moment où il y a cette espèce de sentiment de frustration ou de déception, à mon sens légitime, ça veut dire qu’il y a eu du contenu. On a réussi à mettre en place, par moments, des choses suffisamment dangereuses pour les mettre en danger. Le regret, et c’est peut-être ce qui nous manque pour franchir cette ultime étape, c’est de réussir à "tuer" ou du moins marquer quand c’est possible. Il faut gagner en efficacité. On a plusieurs occasions de marquer en première période que l’on ne concrétise pas et qui, finalement, nous font défaut en fin de match. Sur le terrain, on a eu le sentiment que ça flottait, qu’ils étaient un peu perdus et ils s’en sont remis à leurs joueurs extraordinaires. On a notre part de responsabilités. On doit finir les coups.

Cela montre aussi que vous n’êtes finalement pas loin à l’extérieur ?

J.P. : Depuis le début de la saison, à l’extérieur, on a un bilan qui est plutôt pas mal (3 victoires pour 4 défaites, ndlr). On a eu ce moment à l’automne un petit peu difficile, et il me semble que ce sera le lot de toutes les équipes. On a réussi à revenir, malgré un match un peu moyen, en gagnant à Agen. Cela nous a permis de basculer. On avait de nouveau un match intéressant à Bordeaux-Bègles. On savait que l’on avait le potentiel mais on a perdu un match à 5 points face au deuxième…

Cet enchainement actuel de duels face à des concurrents directs est un avant-goût de ce qui doit vous attendre en fin de saison lors de la phase finale ?

J.P. : Sur le bloc précédent de 12 matchs, on a aussi eu des enchainements difficiles à gérer, avec en plus la fatigue. Maintenant, sauf blessures, les équipes se présentent avec l’équipe la plus compétitive. On recevra le Racing dans cette configuration, même si c’est une période de doublon. En fin d’année, on enchainera aussi Clermont et Toulouse, deux grosses oppositions. Oui, le format de cette deuxième partie de saison ressemble à un format de phase finale sur l’enchainement. Mais peu importe l’adversaire, il va falloir être régulier et réussir à enchainer deux, voire trois, performances de rang si on veut pouvoir être au bout.

Top 14 - Julien Puricelli (Lyon), face à Brive.
Top 14 - Julien Puricelli (Lyon), face à Brive.

Et réussir à conserver ce qui est une force du LOU, cette solidité au Matmut Stadium Gerland… Depuis la remontée en Top 14, vous tournez à 83% de succès à la maison (39 victoires, 2 nuls et 6 défaites, ndlr) !

J.P. : Forcément que l’on a franchi un cap mais à l’extérieur aussi on arrive à performer. On a vu que sur les dernières saisons, gagner à la maison ne suffisait pas. Il y a deux ans, on s’était qualifié avec cinq victoires à l’extérieur. C’est toujours difficile d’évoquer une solidité à la maison… quand la série s’arrête, qu’est-ce que l’on fait derrière ? Ce n’est pas un objectif ! Il faut gagner tous les matchs, c’est sûr, aussi en déplacement. On les aborde de la même manière. L’avantage de jouer ici, eu égard de cette statistique, c’est que l’on a ce petit supplément individuel dans la manière de se préparer et qui va nous donner sur le terrain ce petit supplément, ce sentiment inconscient de sérénité qui nous servira pour performer. Mais il ne suffit pas de jouer à Gerland et de mettre le maillot pour gagner !

Dylan Cretin ? Cela fait un an et demi qu’il joue beaucoup au LOU. Cette sélection va le renforcer et lui donner une grosse confiance en lui.

Cette semaine est aussi particulière car les Bleus jouent au Pays de Galles et dans le groupe se trouve un certain Dylan Cretin, que vous connaissez bien et qui vous a souvent pris comme modèle. Comment vivez-vous son ascension ?

J.P. : Cela faisait un moment qu’il était dans les clous. Ils en ont parlé. L’avantage dans cette année post-Coupe du Monde, c’est de pouvoir aller chercher des profils pour préparer la prochaine Coupe du Monde. Je suis content qu’il soit là tout de suite. L’encadrement a pensé à lui, comme à (Alexandre) Roumat ou (Cameron) Woki. Il sait qu’il fait partie des deux ou trois qui feront d’ores et déjà partie de l’aventure avec cet objectif de Coupe du Monde en 2023. Son objectif est à long terme mais il est clair. Ses autres objectifs, c’est déjà d’intégrer les 23, et peut-être ensuite de s’installer comme titulaire ou permanent dans les 23. Il marche aux objectifs et ça va le motiver pour continuer à travailler avec l’équipe de France et au quotidien avec nous. Pour lui et pour le LOU, c’est une énorme plus-value.

Top 14 - Dylan Cretin (Lyon)
Top 14 - Dylan Cretin (Lyon)

On imagine que vous avez encore plus envie de l’aider et de le conseiller ?

J.P. : La manière dont ça s’est passé entre lui moi, depuis qu’il est ici, c’est que moi je travaillais tout en discutant avec lui de cet aspect. Il a regardé et puis il a fait son truc à sa sauce. Qu’il m’ait pris comme exemple, je suis content. Je lui ai fait part de la manière dont je voyais les choses, de mon expérience, et aujourd’hui je pense qu’il doit y réfléchir et se dire : je travaille et je suis dans le vrai. Il travaille et il va faire sa route car il a les bases. Il a un environnement dont j’ai fait partie, ses parents aussi car il a une très bonne base d’éducation. Maintenant, je vais le conseiller sur d’autres parties plus techniques comme la touche où il y a encore beaucoup de travail pour qu’il arrive vraiment à la plénitude dans ce secteur-là. Je lui ai donné l’enveloppe sur le modèle que j’ai suivi pour être performant, il s’en est inspiré, il a fait son cheminement et ça a marché car il a intégré le groupe des 42 et certainement celui des 23. Maintenant, il prendra ce qu’il veut aussi à Pierre (Mignoni), à Kenny (Lynn) et avec Karim (Ghezal). Il a un relais là-bas (Ghezal a été entraineur de Cretin à Lyon, ndlr) donc il arrive en confiance car c’est un discours qu’il connait. Il a de la maturité encore à acquérir mais le principal il l’a. Il a la manière de fonctionner pour y arriver. Il travaille et voit le résultat assez rapidement. Cela fait un an et demi qu’il joue beaucoup au LOU alors qu’arrive cette sélection qui va le renforcer et lui donner une grosse confiance en lui. Il va faire plus, et il ne fait pas les choses pour rien. Des choses vont se mettre en place et débloquer d’autres choses pour aller chercher encore plus loin. Comme il a fait avec nous pour s’installer. Il a cet esprit de compétiteur. Il va se fixer encore des objectifs. Il n’a que 22 ans… et s’il risque de stagner sur la progression, qui ne pourra pas être aussi spectaculaire que sur ces deux ans, son exigence ne va cesser de croitre. Dans cinq ou six, il sera, je pense, au top. C’est génial pour lui et pour le club.

Je me rééduque physiquement pour reprendre la pleine possession de mes moyens. À ce moment-là, on avisera avec le staff

Alors que votre dernier match remonte au 23 novembre, comment vous sentez-vous ? Vous avez subi une commotion qui vous éloigne des terrains, vous avez un rôle dans le staff, alors de quoi sera fait la suite ?

J.P. : Ça va (il sourit) ! Tout va très bien (il insiste). J’ai bien récupéré. Cela commence à revenir. L’avenir, ce sont des choses plus personnelles. Sans dire que c’est confidentiel, pour l’instant je n’ai pas forcément envie de m’étaler. Pour l’instant, physiquement, mentalement et psychologiquement, ça va…

Car vous semblez aussi vous épanouir dans le staff (spécialiste de la touche), alors qu’il fallait trouver sa place…

J.P. : Car cela faisait 20 ans de joueur ! Même si tu restes dans le même milieu, tu changes quand même de rôle, surtout dans la manière d’approcher et de voir les choses. Là, je me rééduque physiquement pour reprendre la pleine possession de mes moyens. À ce moment-là, on avisera avec le staff sur la fin de saison. Le gros point positif, c’est que je me sens mieux qu’il y a quelques semaines… Et c’est le plus important pour moi.

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