Battut : "Il faut oser et on n’aura pas de regret"

  • Pro D2 - Antoine Battut (Bayonne)
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TOP 14 - Si son équipe a frappé un grand coup samedi dernier, pour son retour dans l’élite, Antoine Battut sait que la route est encore longue. Un nouveau défi attend les siens dès samedi avec la réception de Clermont. Mais si on écoute le capitaine ciel et blanc, la philosophie des Bayonnais restera la même.

Aviez-vous imaginé, ne serait-ce qu’une seule seconde, que votre équipe pouvait aller gagner au Racing ?

Si nous avions envisagé la victoire ? Pas forcément, non. Nous nous préparions surtout à bien figurer et nous ne pensions pas qu’en faisant bonne figure, nous allions l’emporter.

À quel moment avez-vous compris que la victoire était envisageable ?

Le Racing a eu des temps forts en première mi-temps, pendant lesquels ils ont vite scoré. À ce moment-là, je ne me projetais pas trop sur le résultat. De notre côté, après le premier essai, nous avons breaké à deux reprises la défense adverse de façon significative, mais il y a toujours eu une petite faute de main qui a fait que nous n’avons pas pu marquer. En deuxième mi-temps, finalement, nous avons été bien meilleurs en défense sur leurs deux gros temps forts. Quand cela se passe ainsi, tu te dis que c’est possible que le match bascule. Encore faut-il mettre les essais en suivant, mais c’est ce que nous avons réussi à faire.

Notre volonté première est de proposer du spectacle, du jeu et surtout, de prendre du plaisir sur le terrain

Pour vous, était-ce le match parfait à l’extérieur ?

Non, je pense qu’il faut faire attention avec les adjectifs que l’on utilise. Notre seule intention sur ce match était de faire bonne figure. Nous voulions porter fièrement le maillot de l’Aviron. Forcément, nous avions de l’appréhension parce que d’autres équipes comme Perpignan, qui n’avait connu sa première victoire qu’en février, étaient passées avant nous. Après, de là à dire que nous avons fait le match parfait à l’extérieur, je trouve que c’est un peu exagéré. Nous avons réussi à jouer le rugby que nous avions préparé depuis la reprise de la saison, en conservant nos points forts de l’an dernier.

Il n’empêche que vous ne pouviez pas rêver mieux pour ce retour en Top 14…

C’est certain que pour un retour, c’est super ! Ce sera un très bon souvenir, surtout pour les joueurs qui disputaient leur premier match de Top 14 ce jour-là. L’histoire est belle. Mais comme après chaque résultat qui amène autant de joie, il faut savoir vite retourner au boulot dès le lundi. Nous ne sommes champions de rien. Nous avons juste gagné un match à l’extérieur, il en reste vingt-cinq.

À titre personnel, vous avez retrouvé le Top 14 deux ans et demi après votre dernier match dans cette division. Qu’est-ce qui a changé dans le jeu ?

C’est plus rapide. Nous avons joué sur un synthétique, je trouve que ça va plus vite et je m’y suis senti assez à l’aise. Plus qu’il y a deux ans en tout cas. Je trouve très agréable que le jeu s’accélère comme ça.

Si nous sommes attendus, c’est que nous avons gagné un peu de respect et c’est important

Bayonne est une équipe assez joueuse. Le fait de jouer à l’extérieur enlève-t-il de la pression ? Et au contraire, un match à domicile peut-il vous contraindre à restreindre votre jeu ?

Non, ça ne change pas. Que l’on soit à domicile ou à l’extérieur, nous essayons de figurer de la meilleure des façons et de mettre de l’intensité dans notre jeu. Samedi, il faudra jouer avec nos armes et intelligemment. Si l’opposition de Clermont nous amène, dans la partie, à restreindre le jeu pour être plus efficace, on le fera. Mais notre volonté première est de proposer du spectacle, du jeu et surtout, de prendre du plaisir sur le terrain.

Le jeu de vitesse que vous souhaitez mettre en place sera une des solutions pour s’en sortir cette année ?

Oui, c’est évident. Je suis persuadé qu’il faut tenir le ballon, le déplacer et chercher les zones fragiles dans la défense adverse. Il faut oser et si on réalise toutes ces choses-là, je pense que l’on n’aura pas de regret.

Avant la réception de Clermont, samedi, est-ce la crainte ou l’excitation qui prédomine ?

C’est un peu comme la semaine dernière. Nous avons de l’appréhension, c’est notre première réception face au vice-champion de France et avec le résultat que nous avons fait au Racing, nous serons un peu plus attendus. Nous voudrons porter le plus fièrement possible le maillot de l’Aviron.

Justement, comment appréhendez-vous le fait d’être un peu plus attendu ?

Si nous sommes attendus, c’est que nous avons gagné un peu de respect et c’est important, ça compte. Ensuite, il y a toujours ce petit effet de surprise que l’on n’aura pas. Mais je préfère avoir gagné le respect de nos pairs.

Est-ce un avantage de recevoir l’ASM en période Coupe du Monde ?

C’est une question délicate. Il est évident que, forcément, ils n’ont pas leurs meilleurs joueurs. Après, ce sont des équipes qui ont une profondeur d’effectif largement supérieure à la nôtre. Si on compare leur XV au nôtre, il reste quand même très compétitif, voire plus compétitif que nous.

Nous sommes tous au service de l’équipe et c’est surtout ça qui est important

Comment comptez-vous encadrer les plus inexpérimentés face à la pression que peut procurer un premier match de Top 14 à la maison ?

Pour l’instant, je n’ai pas senti que la pression était là. Je n’ai pas anticipé ce problème. Mais nous n’allons surtout pas en faire une affaire d’État, parce que ce serait la meilleure façon de la maintenir. Ce que nous voulons, c’est que tout le monde joue libéré, donc on ne va pas y penser.

Mais ces jeunes sont-ils vraiment atteints par cette pression ?

Oui, je pense qu’elle les touche. Jeudi dernier, nous avons senti un mélange d’excitation et de fébrilité et vendredi, tout était rentré dans l’ordre. Parfois ça les touche, d’autre fois non.

Il y aura quatre capitaines cette année à l’Aviron, dont vous. Pourquoi ?

Il y a vingt-six matchs de Top 14 et six matchs de Coupe d’Europe. Donc, quand tu connais l’intensité des parties, je crois que c’est bien de partir avec plusieurs capitaines. Le choix des quatre capitaines est intéressant. Tout le monde amène une vision différente du capitanat. C’est enrichissant pour l’équipe. L’ordre, parmi nous quatre, compte peu. Nous sommes tous au service de l’équipe et c’est surtout ça qui est important.

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