Étrillard : "Retrouver la pression, l'adrénaline..."

  • Top 14 - Anthony Etrillard (Toulon)
    Top 14 - Anthony Etrillard (Toulon)
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TOP 14 - Victime d'une fracture du péroné début janvier, Anthony Étrillard retrouvera les terrains "officiels" ce week-end du côté de La Rochelle. Un retour aux affaires qui sonne comme un ouf de soulagement, pour un joueur devenu indispensable sur la rade.

Anthony, la dernière fois que nous vous avions eu en interview, c'était le 9 janvier, pour une très bonne nouvelle : votre appel dans la liste des 42 de Fabien Galthié. Malheureusement, cette joie a été suivie quelques jours plus tard d'une grosse déception, puisque vous vous êtes blessé contre les Scarlets...

J'ai craint que ce ne soit bien plus grave, mais finalement j'ai "simplement" été victime d'une fracture du péroné. Et après trois mois de rééducation j'aurais pu retrouver les terrains. J'envisageais un retour fin avril, ce qui m'aurait permis de terminer la saison. Malheureusement la crise de la Covid-19 est passée par là...

Comment avez-vous vécu cette période de blessure ?

Sur le coup c'est une véritable déception, car les échéances proches étaient excitantes... Mais j'ai rapidement relativisé lorsque j'ai compris que ma blessure n'était pas si grave, et qu'avec du boulot je pourrais disputer la fin de saison et les phases finales. J'ai donc rapidement basculé sur du positif. Puis finalement, avec ce qui s'est passé en suivant je n'ai manqué que très peu de matchs.

Comment vous sentez-vous après huit mois sans compétition ?

Je n'ai aucune appréhension concernant ma jambe. J'ai rejoué trois rencontres amicales et je n'ai ressenti aucune douleur. Mais en réalité, même avant de reprendre je savais que tout était ok. J'ai eu pas mal de temps pour me préparer, et les matchs ont conforté que tout allait pour le mieux. Je suis aujourd'hui prêt à 100%. Ma blessure n'a durée que trois mois et quand le confinement a eu lieu, j'étais en phase de rééducation. J'ai pu suivre la préparation physique tout à fait normalement, et mes sensations sont parfaites.

Toulon était 4e à l'arrêt de la compétition et semblait monter en puissance à la veille des phases finales. Cet imprévu vous a-t-il coupé les jambes ?

Je ne sais pas si ça nous a coupé les jambes... Certes le groupe se sentait bien, mais de là à dire que nous serions allés chercher un trophée, il y a un monde. C'est impossible à dire. La seule certitude c'est que nous étions sur une bonne dynamique, mais il restait encore pas mal de matchs.

À l'intersaison, le RCT n'a recruté "que" trois joueurs. Voyez-vous cette continuité d'un bon oeil ?

C'est à l'image de ce que veulent mettre en place Bernard Lemaître et Patrice Collazo : garder ou former des jeunes, et réduire les rotations au sein de l'effectif. C'est plus simple à gérer pour nous, car c'est plus facile d'intégrer trois recrues que dix en l'espace d'un été. Puis c'est plus simple de rentrer dans le moule quand tu arrives dans un groupe déjà en place.

Parlons désormais de la saison qui démarre ce week-end. Toulon est l'un des rares clubs à a disputé ses trois rencontres amicales : est-ce la garantie d'un début de saison réussi ?

En aucun cas : il faudra vraiment que nous soyons sérieux et appliqués. Ce n'est pas parce qu'on a fait trois bons matchs amicaux qu'on a réglé tous les problèmes liés à six mois sans compétition. Je pense qu'il va nous falloir quelques rencontres d'adaptation, même si le calendrier ne nous laisse pas véritablement cette liberté. Il faudra vite que l'on se mette dans le bain.

Comment appréhendez-vous ce premier choc du côté de La Rochelle ?

Physiquement : nous sommes en pleine forme. Les entraînements se passent bien et les matchs amicaux se sont bien déroulés. Je pense donc que l'équipe est en train de monter en puissance. C'est très positif pour le début de saison. Mais se déplacer à La Rochelle, surtout en première journée n'est jamais un cadeau...

Sentez-vous que le groupe est monté d'un cran, à l'heure du retour des matchs officiels ?

Le Top14 n'a rien à voir avec les matchs amicaux, et les mecs le savent. On a donc senti que le groupe était davantage focus dès lundi. Tout le monde est super motivé à l'idée de retrouver le championnat et les mecs veulent jouer, après cette longue préparation. Comme le staff ne pourra pas aligner 35 joueurs, chacun veut montrer qu'il mérite d'avoir la confiance du groupe. C'est une émulation très positive.

Ressentez-vous une excitation différente aux saisons précédentes, pour cette reprise de compétition inédite ?

On sent que les mecs ont vraiment envie de rattaquer. Peut-être plus encore que par le passé. Avoir deux mois et demi de coupure, c'est inédit dans une carrière de rugbyman. Ça a fait du bien à tout le monde, nous sommes tous en pleine forme et je crois que désormais il faut lâcher les chevaux. Tout le monde a vraiment envie de retrouver les terrains.

En terme d'émotion, les premières minutes seront-elles simples à gérer ?

Nous sommes pros et chacun devra gérer ses émotions pour ne pas faire n'importe quoi sur le premier ballon (sourire). Chaque premier match de championnat est particulier, on retrouve la pression, l'adrénaline...

Pour conclure sur une note un peu moins positive, où en est le groupe concernant la situation sanitaire ? Craignez-vous que le championnat ne soit interrompu ?

Oui et non, c'est difficile de répondre. On est un peu dans l'inconnu : on sait que l'on va reprendre, mais jouera-t-on tous les matchs ? Le Coronavirus touchera-t-il le groupe ? On ne peut pas se projeter aujourd'hui et tout le monde sait qu'on peut jouer une semaine mais pas la suivante. Il va vraiment falloir avancer semaine après semaine et être capables de s'adapter.

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