Vernet : "À l'extérieur, ce n'est plus nous"

Rugbyrama : Vous sortez d'une très séance très musclée...

Corentin Vernet : Nous avons changé les entraînements après le match à Agen. C'est plus court, mais plus physique avec plus d'intensité. Cela reflète plus la réalité d'un match, avec des contacts, des courses, les enchaînements avec les mêlées et les touches. Puis on retourne à du collectif.

Cela semble avoir porté ses fruits face à Pau.

C. V. : Nous avions la volonté de jouer tous les ballons. Face à Pau, nous nous étions dits que nous allions mettre du volume. Nous avons joué dans les espaces et c'est passé. Durant toute la semaine, nous avons fait de gros efforts sur les bases, notamment la conquête, l'envie, les rucks, le contact... ce qui nous avait manqué à Agen et ça a fait la différence sur ce match notamment dans l'entame.

Vous vous déplacez à Perpignan dimanche, vous n'avez encore jamais pris un point en déplacement en championnat. Qu'est-ce qui ne va pas ?

C. V. : Nous sommes allés chercher, arracher même, une victoire en toute fin de match à Newcastle en coupe d'Europe. Tout en défendant en étant solidaire sur les dernières minutes, je ne vois pas pourquoi nous ne parvenons pas à le faire en championnat. A domicile, nous arrivons à jouer, à nous faire plaisir. Puis, en déplacement, ce n'est plus nous. Nous y allons pour faire quelque chose mais voilà. Nous allons essayer quelque chose, ça ne va pas marcher et on va cogiter, baisser la tête. Alors que non, il faut réessayer. Il nous manque ce déclic.

Patrice avait besoin de mettre plus de jeunes pour piquer les plus anciens

Sur le plan personnel, vous étiez titulaire contre Pau. Une première depuis le mois de septembre. Patrice Collazo avait expliqué dans la semaine vouloir s'appuyer sur des jeunes qui ont l'envie. Comment l'avez-vous vécu ?

C. V. : J'étais déjà content d'être titulaire pour ce match à Mayol. Je l'ai abordé sereinement. Je savais que je n'avais rien à perdre. Toute la semaine, nous avions bien travaillé. Nous étions soudés, nous nous faisions confiance. Je me suis dit que ça allait bien se passer. Nous sommes beaucoup de jeunes à avoir intégré le groupe cette saison pour les entraînements. Nous avons également beaucoup joué. Je pense que là, Patrice avait besoin de mettre plus de jeunes pour piquer les plus anciens dans leur orgueil, leur redonner envie. Tant mieux.

Si vous ne comptez que trois apparition en Top 14, c'est aussi parce que vous avez été blessé. Comment avez vous géré cela ?

C. V. : Après ma blessure à Clermont, j'étais dégoutté. C'était mon deuxième match comme titulaire, le deuxième que j’enchaînais. Je me sentais bien, puis il y a eu cette blessure. Au début, ça n'allait pas. Je me suis dit qu'il allait falloir tout recommencer. Au final, ce n'était qu'une acromio-claviculaire, alors qu'au départ, nous pensions que c'était plus grave. J'ai également eu une pubalgie la saison passée. Enchaîner les petits pépins comme cela, ce n'est jamais simple. Mais je m'y suis remis. En voyant les autres s’entraîner, on se dit qu'il faut s'accrocher et tout donner pour revenir. En reprenant les entraînements, je me suis accroché et petit à petit j'ai rejoué, en Coupe d'Europe dans un premier temps, puis là Patrice m'a remis titulaire face à Pau. J'ai tout fait pour lui prouver qu'il avait raison.

Vous êtes un nouveau visage au haut niveau, quel a été votre parcours jusqu'à présent ?

C. V. : J'ai débuté le rugby à 9 ans à la Seyne-sur-Mer. Je suis arrivé en cadets à Toulon. J'ai intégré le pôle espoirs à Hyères et j'ai commencé à intégrer les pros l'an passé quand Fabien Galthié est arrivé. Petit, je voulais juste jouer avec les copains. Après, vers 16-17 ans on commence à envisager une carrière. Mon frère a deux ans de plus (ndlr : Thomas pilier à Provence Rugby), j'ai aussi plein d'amis en Pro D2 ou Top 14, cela fait naître une émulation pour aller le plus loin possible.

*crédit photo de couverture : Cyclope Photo pour le RCT