Servat : "Pour nous c’est une petite victoire"

Rugbyrama : Pour vous, le verre est à moitié vide ou à moitié plein ?

Wiliam Servat : Honnêtement, réussir à faire un match nul à Clermont alors que Toulouse n’a pas gagné ici depuis 2002, ramené deux points c’est une très belle performance pour notre équipe avec une grosse pensée pour nos jeunes joueurs qui ont eu une semaine difficile au niveau familial. Ils ont fait l’aller-retour cette semaine en Nouvelle-Calédonie pour jouer le match ce soir. Cela me fait plaisir pour eux car c’est autour d’évènement malheureux aussi qu’une équipe se crée. Sur ce match nous avons encore fait des progrès avec des joueurs qui ont assuré et qui se sont donné les moyens de ramener un match nul.

Rodrigue Neti, Peato Mauvaka, Alexandre Manukula ou le malheureux Selevasio Tolofua, sorti sur blessure, ont fait une énorme partie.

W.S. : C’est malheureux pour Selevasio. C’est touchant car la semaine a été fatigante pour les organismes de ces gamins. Et malgré tout, ces gamins ont tenu à venir, à tenir leur place dans le groupe et ils l’ont fait de manière admirable. Je les félicite, je pense à eux. Construire des victoires comme ça cela nous fait chaud au cœur. C’est un match nul ce soir mais c’est une petite victoire. Il y a de l’encre qui coule la semaine avant un match comme ça et c’est la meilleure réponse à certains journalistes qui ne font pas bien leur travail et qui ne connaissent pas les joueurs qui sont sur la feuille de match.

Vous n’étiez pas loin de l’emporter ?

W.S. : Oui ce n’était pas loin. Quand Arthur (Bonneval) se fait reprendre le ballon après l’interception de Romain (Ntamack) c’est une action qui mérite d’aller au bout. On aurait pu avoir plus mais il faut être réaliste aussi, nous aurions pu en avoir moins (sourires). On s’est accroché jusqu’au bout et nous nous sommes donné les moyens, malgré cette blessure qui nous a refroidis. Mais on pense qu’il n’y a pas forcément une blessure pour Selevasio Tolofua. Ce serait une très bonne chose mais il y a une très grosse ouverture… J’espère que cela ne sera pas très grave.

On s’est dit des vérités à la mi-temps car il y avait un petit manque d’investissement

A 17-3 à la mi-temps, qu’est ce qui a changé pour que vous dominiez totalement le second acte ?

W.S. : On s’est dit des vérités à la mi-temps car il y avait un petit manque d’investissement. Les choses ont voulu sourire aussi, la rentrée de Romain (Ntamack) nous fait du bien derrière mais c’est le moment où de nombreux joueur ont élevé leur niveau aussi. La rentrée de "Sele" nous fait aussi du bien et quand on a la chance d’avoir des joueurs de ce calibre là sur le banc, cela provoque des étincelles aussi, un électrochoc qui met l’équipe dans l’avancée. Cela sourit sur la fin.

Sur la dernière pénalité, vous décidez de prendre la pénalité, pourquoi ?

W.S. : La première pénalité est à 40 mètres en coin et les joueurs se donnent le droit de tenter une victoire. On l’a vu contre les Wasps la semaine dernière, on a des joueurs qui ont envie de jouer, de créer. L’ASM est aussi une équipe qui produit le plus de jeu en France, c’est une chance et c’est une belle rencontre. A la fin les joueurs ont eu envie de tenter quelque-chose. Sur le second avantage, ramener deux points du Michelin, c’est très rare en tant que joueur et en tant que staff. On a préféré ne pas manquer de respect car les choses nous ont souris pendant le match aussi.