Mola : "J'aurais aimé récupérer Médard et Aldegheri"

Rugbyrama : Dimanche, vous allez affronter un Stade Français qui s'est relancé à La Rochelle, comment vous abordez ce match ?

Ugo Mola : Déjà ça ne sera pas le même Stade Français qu'au match aller (victoire 49-20). Il faut prendre en compte le contexte du moment. Il y a eu une réaction plus que majeure des Parisiens contre un concurrent direct à la qualification (La Rochelle). On s'attend à un tout autre match.

Justement, les Parisiens ont perdu à trois reprises à domicile mais paraîssent plus à l'aise à l'extérieur. Cela peut devenir un avantage ?

U.M. : Il semblerait quand même que leur rugby soit dicté par une stratégie d'occupation et une grosse qualité en conquête directe ce qui leur a permis de battre facilement La Rochelle. Leur touche et leur mêlée sont très performantes. Leur jeu au pied est d'un très haut niveau. Steyn, Sanchez et Van Zyl remettent systématiquement l'adversaire sous pression. Je ne pense pas que le fait de jouer à domicile soit un désavantage pour eux.

Voyez-vous cette équipe comme un gros concurrent pour les phases finales ?

U.M. : Je n'aime pas faire de pronostics. Ils sont évidemment une grosse écurie de notre championnat même s'ils ont des réglages à amener encore. Ils seront à prendre au sérieux d'ici la fin de la saison, voire dans les années à venir.

C'est compliqué de garder un haut niveau de concentration quand on enchaîne les semaines d'invincibilité ?

U.M. : C'est très compliqué effectivement en championnat. Surtout pour les confrontations que nous avons car nous nous déplaçons beaucoup en ce moment. Là on vient de jouer le Racing et Montpellier. Il faut se rendre compte de l'impact physique, moral et énergétique que cela représente de battre ces équipes, surtout durant les doublons.

Justement l'infirmerie semble se remplir.

U.M. : Oui, là encore nous allons devoir nous passer de Charlie Faumuina, Jérôme Kaino, Peato Mauvaka en plus des blessés de longue durée comme Pierre Fouyssac, Maxime Mermoz, Flo Veraeghe et Julien Marchand. Sébastien Bézy a eu une alerte cette semaine à l'entraînement.

Vos jeunes assurent en ce moment. Les internationaux vont avoir du mal à revenir dans l'effectif...

U.M. : Déjà je les ai revus lundi, mardi et mercredi puisqu'ils se sont entraînés avec nous. Cela m'a permis de revoir à quoi ils ressemblaient déjà puisqu'ils sont partis depuis longtemps. Ensuite, tous les internationaux auront à être à leur meilleur niveau pour jouer au Stade Toulousain. Les résultats que sont capables d'assumer les joueurs actuels sont à la hauteur de nos attentes. Après je vois l'énergie que mettent mes joueurs à l'entraînement et je vois qu'actuellement ils commencent à être beaucoup trop sollicités... Donc nous allons avoir des échéances importantes, tout le monde va jouer.

Pour rester sur les internationaux, certains d'entre eux joueront avec Clermont et d'autres clubs ce week-end. Comment réagissez-vous face à cela ?

U.M. : Il y a une règle qui a été établie par l'ensemble des clubs avec le sélectionneur qui est de laisser ce dernier faire ses choix. Il s'avère que ces choix-là ne sont pas heureux pour le Stade Toulousain... Mais comme le Stade Toulousain est premier, c'est pas très grave apparemment. Mais ce qui m'importe moi, c'est le niveau de déconditionnement qu'auront certains joueurs à leur retour. C'est vrai que j'aurais aimé récupérer Max Médard et Aldegheri ce week-end puisqu'ils n'ont pas beaucoup joué. Nous sommes ravis cependant que le Stade Toulousain ait participé plus qu'aisément à la victoire contre l'Écosse.

Je ne conteste pas les choix de Jacques Brunel, loin de là. Mais cela fausse le championnat, on le sait tous. Je lui souhaite surtout, et je pense qu'il ne sera pas loin, de gagner en Irlande.

Un mot sur l'éventuelle Ligue mondiale de rugby ?

U.M. : Cela fera des matchs en plus c'est certain. Moi ce qui me dérange, c'est que depuis petit, j'ai toujours eu besoin de ressentir un sentiment d'équité dans le sport. Là, se passer des nations du Pacifique qui sont peut-être les plus gros fournisseurs de rugbymens exceptionnels dans le Monde...c'est particulièrement gênant.

Par Mathieu Vich