Toulon : Un titre olympique, un masque et une ultra-polyvalence... Qui est Masivesi Dakuwaqa ?

Par Rugbyrama
  • Toulon face au Racing
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Publié le Mis à jour
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TOP 14 - Son titre de champion olympique à VII, sa médaille d'or volée ou encore son œil gauche partiellement aveugle, découvrez Masivesi Dakuwaqa, annoncé comme un phénomène sur la rade.

Il est Fidjien, champion olympique, ailier et veut faire les beaux jours du RCT. Vous dites Josua Tuisova ? On réfute. Vous tentez Filipo Nakosi et Semi Radradra ? On vous répond qu'ils n'étaient pas à Rio en 2016 et que de toute façon ils ne sont plus sur la rade. Vous séchez ? On vous aide : Masivesi Dakuwaqa. Contacté début 2019 par les dirigeants varois, Dakuwaqa s'était alors tourné vers les joueurs de son entourage qui évoluaient en Top14 pour prendre sa décision : Tuisova, Nakosi, Nakarawa et "surtout Jim Nagusa", l'un de ses "meilleurs amis". Le verdict ? "Ils m'ont dit de ne pas hésiter. Alors j'ai foncé... Maintenant j'espère jouer régulièrement et satisfaire le staff. Je veux que les coachs aient confiance en moi, en mon rugby." Arrivé à l'intersaison, l'ancien septiste a donc fait ses grands débuts avec le RCT, contre Brive. "On a perdu mais... j'étais heureux de démarrer ! Le Top14 est un championnat dont la réputation n'est plus à faire, et j'ai compris pourquoi contre Brive. Les chocs sont violents, ça va vite et la moindre erreur coûte des points."

Je peux évoluer à l'aile, à l'arrière, au centre et même devant

Ancien de la Western Force, "Grass" -comme le surnomme le vestiaire- espère se faire une place aux côtés des Julian Savea, Ben Te'o, Rhys Webb ou prochainement Eben Etzebeth. "C'est un gros challenge pour moi. Toulon est un immense club..." En tant qu'ailier, comme aperçu contre Brive ? Pas si sûr. "Aux Fidji, on nous demande d'évoluer à toutes les positions. Alors je joue principalement à l'aile droite, mais je peux évoluer à gauche, à l'arrière, au centre et même devant. Ça m'est souvent arrivé plus jeune. Je n'ai aucun problème avec ça. Je jouerai là où le staff veut de moi. C'est la vision du rugby que l'on nous enseigne aux Fidji et je suis capable, je pense, d'évoluer partout sur le terrain." Ce sont également les bénéfices et les qualités qui incombent au rugby à VII, que "Masi" a longtemps pratiqué... jusqu'à remporter les Jeux Olympiques 2016, avec les Fidji. "Le plus beau moment de ma vie", affirme le joueur. Malheureusement, le néo-Toulonnais a vécu une grande désillusion, quelques jours plus tard, lorsqu'il a découvert que sa médaille avait été dérobée, chez lui. "Je n'ai pas encore retrouvé ma médaille d'or olympique... Je continue de la chercher... Ça va faire trois ans maintenant !" Mais qu'importe la breloque, c'est désormais à XV que le joueur âgé de 25 ans compte faire parler de lui.

Malheureusement, un copain m'a envoyé un élastique dans l'oeil..

Réputé plus discret qu'extravertie dans la vie courante, il est pourtant difficile de passer à côté de "Grass" sans le remarquer. Car au-delà de son physique hors-normes -1m89 pour 96 kilos- le Fidjien a la particularité de jouer avec un masque pour protéger ses yeux. La raison ? "Il faut remonter à mon enfance... J'avais 10 ans, 12 peut-être. J'étais à l'école et nous jouions avec des élastiques. Malheureusement un copain a mieux visé que les autres et il m'en a envoyé un dans l'oeil. J'ai vu des spécialistes rapidement, mais je suis malgré tout devenu partiellement aveugle de l'oeil gauche", conte avec beaucoup de liberté le Fidjien. Pas de quoi, pourtant, le décourager de devenir joueur de rugby professionnel. "Ce n'était pas un objectif, mais plutôt un rêve." Devenu réalité après les Jeux Olympiques. Car s'il évoluait jusqu'alors avec le club de XV de Nadi, sa ville, et avec les Westfield Dragons, club de VII (où évoluait également Josua Tuisova), son titre olympique lui a ouvert les portes du championnat de rugby à XIII australien. "Après les JO j'ai signé aux Canberra Raiders. Puis par la suite j'ai rejoint la Western Force, à XV."

Ça m'a permis de développer d'autres qualités, comme le sens de l'anticipation

Et son œil au milieu de tout ça ? Le joueur affirme avoir appris à faire avec, à s'adapter. "Ce n'est pas comme si c'était quelque chose qui datait d'un an ou deux. Je joue avec un oeil moins performant que l'autre depuis des années. Ça fait partie de moi et m'a permis de développer d'autres qualités, comme le sens de l'anticipation." Et pour la première fois de sa carrière, le Fidjien devra également composer avec un masque. Pour protéger son œil droit, évidemment. "C'est particulier, mais je vais m'y faire. Samedi, contre Brive, je l'ai brièvement ôté pour demander au staff de l'essuyer, de le nettoyer. Il y avait un truc dessus et je ne voyais plus rien. Mais je crois qu'il faut éviter de le faire." Engagé avec le RCT pour les deux prochaines saisons, le joueur espère désormais devenir bien plus que la nouvelle attraction du RCT. "Je veux essayer de m'accomplir en tant que joueur. Venir à Toulon était une opportunité incroyable, mais je ne veux pas décevoir le staff et les dirigeants qui m'ont fait confiance." Pour le plus grand plaisir des supporters qui, s'ils se demandent encore s'il est plus proche de Tuisova ou de Nalaga dans son style de jeu, sont convaincus qu'il "accomplira de grandes choses" sur la rade.

Par Pierrick Ilic-Ruffinatti

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