Toulon, le banc des rassurés

  • Top 14 - Anthony Meric (Toulon) contre Toulouse
    Top 14 - Anthony Meric (Toulon) contre Toulouse
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TOP 14 - Ultra-dominés par le Stade toulousain en première période et menés 25-0 à la pause, les Toulonnais ont pu compter sur un banc appliqué pour relever la tête. Sursaut d'orgueil ? S'ils se sont logiquement inclinés (39-19), les Toulonnais pourront au moins s'appuyer sur cette deuxième période pour la suite de la saison.

Comment une équipe si organisée et dominatrice face à Leicester une semaine auparavant -et quand bien même elle était privée de certains cadres comme Sergio Parisse ou Anthony Étrillard- a-t-elle pu afficher un tel visage en première période face au Stade toulousain ? Et quand Patrice Collazo déclarait en milieu de semaine que ce déplacement à Toulouse serait un bon test en ce début de saison, et qu'il permettrait au RCT de se juger face à l'un des cadors du championnat, le manager toulonnais ne croyait pas qu'il lui apporterait autant de réponses.

Bousculés en conquête, dans le jeu au large et dans le combat, indisciplinés et châtiés au sol, les Varois avaient de quoi broyer du noir au terme d'une première période indigente. "Ce n'est pas une première mi-temps qui n'a pas fonctionné, car pour ne pas que ça fonctionne il aurait au moins fallu faire des choses. Et comme on n'a pas mis la base du rugby, on rentre aux vestiaires à 25-0, la tête basse, et on se demande combien on va en prendre. Donc la première mi-temps me reste vraiment en travers. Toulouse a le droit d'être bon, mais nous on a le droit de mettre l'attitude minimum pour jouer un match. Affronter Toulouse est un événement quand on est joueur et compétiteur, et au regard des échéances qui nous attendent, j'espérais meilleure attitude..."

"Faire prendre conscience aux joueurs que cela a été lamentable"

Pris dans l'engagement, les Toulonnais semblaient en passe de réaliser leur pire performance depuis plusieurs mois. "Nous ne pouvons pas avoir de regrets... Comment en avoir après une première période comme celle-ci ? Il faudra surtout faire prendre conscience aux joueurs que ç'a été lamentable. Pour avoir des regrets, il aurait au moins fallu qu'on fasse illusion dix minutes en première période. Quand je vois que nous sommes rentrés dans l'en-but et qu'on a plongé à côté du ballon, j'ai vite compris comment allait se passer la première mi-temps, s'agaçait encore le manager varois. À La Rochelle j'ai trouvé des circonstances aux joueurs, mais ce soir je ne leur en trouve pas. Chacun ses responsabilités. On manque la première chandelle, on se fait arracher le ballon sur la deuxième relance, on a une occasion d'essai, on plonge à côté du ballon... À partir de là c'est plié"

Déçu, voire en colère ? C'était -de mémoire de journaliste- l'une des premières fois qu'on voyait le manager toulonnais aussi furieux envers ses joueurs après une défaite depuis son arrivée à Toulon, lui qui a toujours préféré protéger qu'accabler son groupe.

Moretti et Egiziano, les lueurs d'espoirs

Tout à jeter ? En première période, oui ! Car hormis Sonatane Takulua ou Duncan Paia'aua qui se sont démultipliés en défense, Toulon a tout manqué. Ou presque. En revanche, la deuxième mi-temps apportait davantage de réponses. Et dans un sport où l'on considère que l'engagement est le minimum attendu chez les joueurs, le banc des remplaçants parvenait à changer le visage d'une équipe jusqu'alors moribonde. Ainsi, malgré la bouillie de rugby proposée un peu plus tôt, quelques Toulonnais parvenaient à sortir la tête de l'eau.

Clément Egiziano ? Appliqué en défense et tranchant en attaque, le troisième ligne entré à l'aile (!) a montré qu'il pouvait être plus qu'une alternative crédible pour la suite de la saison. Thomas Hoarau ? Pour sa première apparition de la saison, l'ancien biterrois a fait preuve de courage en défense et dans le jeu au sol. Même constat pour Swan Rebbadj, Anthony Méric ou encore Beka Gigashvili, tous auteurs d'entrées remarquées à Ernest-Wallon. Mais alors que dire de Simon Moretti ? À l'heure où les blessés se multiplient dans les lignes arrières du RCT, difficile de ne pas noter l'entrée euphorique d'un joueur qui retrouvait le Top14 16 mois après sa dernière apparition, et qui voyait son enthousiasme être récompensé d'un essai à la 42e minute.

"En une mi-temps les cartes ont été rebattues"

"Ce qui est énorme c'est qu'on attend les entrées de minots de 20 ans, qui ont zéro minute de temps de jeu... Oui, ça c'est positif, et ça va faire du bien, surtout avec la période qui va arriver : je pense que certains se croyaient installés et ce soir en une mi-temps les cartes ont été rebattues. Moi il ne m'en faut pas plus pour rebattre les cartes et changer d'options."

Blackboulés, lourdement battus 39-19 et pourtant avec de nouvelles clés de réponse pour les prochaines semaines ? S'ils réalisent un week-end à zéro point, et ont certainement proposé la première mi-temps la moins réjouissante qui puisse être à deux semaines d'une finale de Challenge Cup, les Toulonnais semblent malgré tout ne pas avoir tout perdu lors de ce match chez le favori du Top14. En effet, le souffle de la jeunesse pourrait à nouveau faire parler de lui, dans un futur très (très) proche sur la rade...

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