Toulon change de braquet face à Lyon

Le dernier déplacement du LOU à Mayol avait pris un caractère historique pour le club rhodanien, en mai dernier. Avec, à la clé, une place en demi-finale du TOP 14 pour les hommes de Pierre Mignoni. Sept mois plus tard, celui-ci pourrait marquer un tournant dans la saison de...Toulon ! Au terme d'une prestation de haut vol, de bout en bout, le RCT de Patrice Collazo signe une victoire bonifiée (40-7) qui pourrait redonner bien des ambitions aux coéquipiers de Matthieu Bastareaud. Lyon, qui repart la hotte bien pleine, a encaissé six essais. Et surtout assisté à un match magistral d'un certain Rhys Webb, dans tous les bons coups.

Les plus superstitieux mettront peut-être ça sur le compte de la magie de Noël. Afficher un tel niveau de jeu, pour son premier match de TOP 14 après trois mois et demi d'absence, en serait presque ébouriffant. L'international gallois n'a eu besoin que de quelques minutes pour éclipser, dans la tête des supporters varois en tout cas, son compère au poste de n°9, Eric Escande. Jeu au pied millimétré, percées décisives, bonne orientation du jeu, caviars pour la conclusion de ses coéquipiers...Rhys Webb a littéralement crevé l'écran. En 62 minutes passées sur le terrain, le demi-de-mêlée du RCT a grandement participé au récital de son équipe. Un récital, face à la meilleurd défense du championnat jusqu'ici, qui a commencé dès le 2e minute de jeu.

Un Toulon modèle de détermination

D'aucuns diront que la réussite avait choisi son camp, quelques encablures après le coup d'envoi. 2 minutes de jeu. Pénalité pour Trinh-Duc a 40m des perches. Le ballon rebondit sur la barre et atterrit dans les mains de Liam Messam qui s'effondre ensuite dans l'en-but. Improbable essai de filou. Soit. Mais c'est surtout l'expérience du Champion du Monde 2015 qui est à mettre en avant. Symbole de la détermination toulonnaise à trois jours de Noël, le 3e ligne du RCT a fait l'effort de suivre la tentative de Trinh-Duc avant de mystifier les six défenseurs lyonnais autour de lui. Le début d'un long chemin de croix pour Lionel Beauxis et ses coéquipiers.

Nakosi, auteur d'un triplé (8e, 40e, 59e) et son demi-frère Tuisova (40e) en ont fait voir de toutes les couleurs aux Rhodaniens. Avant qu'Ikpefan n'aggrave la marque, en plantant un 6e et dernier essai dans le money-time (74e). Lyon, dominé de la tête et des épaules, a dû attendre les dix dernières minutes pour déverrouiller son compteur (Barassi, 73e). Des ballons, les hommes de Pierre Mignoni en ont eu. Mais se sont toujours heurtés à un rideau défensif mort de faim, une semaine après la désillusion des Varois en Champions Cup. A l'image, entre autre, de ces deux mauls rendus improductifs après une défense debout (21e, 44e).

Le LOU pas verni

Mené 7-0 au bout de deux minutes de jeu, Lyon a bu le calice jusqu'à la lie en première période. Après Xavier Mignot obligé de quitter définitivement ses partenaires quelques secondes après le coup d'envoi, sur protocole commotion, Charlie Ngatai est lui sorti blessé au genou juste avant la mi-temps. La grimace du néo-zélandais, raccompagné sur le bord du terrain par les soigneurs, laisse présager un gros coup dur pour le LOU. Qui pourrait, par ailleurs, être éjecté du TOP 6 d'ici demain soir.

Si tout a souri au RCT ce samedi soir, le capitaine Bastareaud a tout de suite tenu à limiter l'enflammade, auprès de ses coéquipiers. Oui, Toulon a semblé franchir un sacré cap. Mais reste à confirmer, désormais. Et le club présidé par Mourad Boudjellal passera au révélateur le week-end prochain face à un Stade Toulousain qui reste sur 9 succès de rang, toutes compétitions confondues. Semaine de préparation cruciale, sur le bord de la rade.